POISON - taeten

SCÈNE 6 :

Avant que le noiraud n'ait pu répondre, son vis à vis était venu plaquer ses croissant de chair contre les siens, lui arrachant un léger gémissement de surprise.
Mais le thaïlandais s'était très rapidement ressaisi et avait passé ses mains dans la chevelure de celui qui était désormais son amant.

Leurs lèvres s'étaient entrouvertes, laissant leurs langues se rejoindre, tandis que Taeyong avait passé une main dans le dos du noiraud, le rapprochant de lui, et une autre plus près de son fessier, ce qui avait fait soupirer d'envie le plus jeune.

Leur baiser n'avait rien d'innocent et les légers gémissements que Chittaphon laissait échapper donnaient chaud à Taeyong qui avait donc dû, à regrets, se détacher des lèvres rosées du plus jeune.

Il n'avait pas pour autant lâché son amant, le tenant tout contre lui, tentant d'ignorer toutes les pensées obscènes qui lui venaient à l'esprit à la vue du léger filet de bave qui coulait encore sur le menton de Chittaphon.
Le coréen avait doucement caressé les cheveux du noiraud, tentant de calmer sa respiration saccadée.

— Je... On devrait aller boire un verre, tu crois pas ?

Chittaphon avait esquissé une moue boudeuse, pas vraiment certain que ce soit la meilleure chose à faire.

— Chittaphon, j'ai juste envie qu'on aille faire un tour dans le bar où on s'est rencontrés. T'inquiètes, je comptais pas qu'on finisse bourrés comme la première fois.

— Oh mais que c'est romantique comme petite attention.

— Ne fais pas comme si tu te moquais, je vois bien à ta tête que ça te touche.

Le noiraud avait immédiatement plaqué ses mains sur ses joues qui rougissaient à vue d'œil, se haïssant d'être aussi faible face au coréen.
Il avait simplement hoché la tête en guise de réponse et suivi Taeyong qui sortait de l'eau pour aller ranger leurs affaires.

Ils étaient retournés dans la voiture du rosâtre et étaient rentrés à Séoul.

Le patron du bar avait plissé les sourcils en voyant les deux jeunes hommes encore trempés débarquer dans son établissement mais comme Taeyong était Taeyong, c'est à dire un client régulier et qui plus est assez influent, le cinquantenaire n'avait fait aucune remarque.

— Dit, Taeyong chéri-

— Par pitié, m'appelle pas comme ça, ça me donne envie de t'embrasser là...

— Taeyong chéri, Taeyong chéri, Taeyong chéri ! s'était exclamé le plus jeune, très fier de lui.

Le coréen avait secoué la tête en rigolant légèrement mais son vis à vis n'avait pas eu droit à son baiser.

— Bref, ce que je voulais dire c'est... Comment on fera, quand Yuta le saura ?

— Ça n'arrivera pas.

— Taeyong, mon ange, on sait tous les deux que ça va arriver.

— Moi je continuerai ma vie, quoi qu'il arrive. C'est toi qui devras faire un choix. Certainement très douloureux, d'ailleurs.

— Je... la voix de Chittaphon s'était brisée et il avait baissé le regard, affreusement gêné. Il avait une dette infinie envers Yuta, ce qui l'empêchait de pouvoir quitter ce réseau dans lequel il était désormais piégé. Mais il voulait rester avec Taeyong, l'homme qui lui avait volé son cœur.

D'un geste tendre, celui qui s'était teint en rose avait relevé le visage de son vis à vis et avait soufflé :

— Quoi qu'il arrive on trouvera une solution. On ferait donc mieux de profiter de chaque moment qu'on peut passer ensemble au lieu d'angoisser sur ce qu'il nous arrivera plus tard, d'accord ?

Chittaphon avait souri, ne pouvant empêcher quelques larmes de perler au bord de ses yeux.

— Je n'aurai jamais imaginé que tu serais aussi doux, Taeyong... Toi qui es toujours aussi froid...

— C'est parce que je ne suis comme ça qu'avec ceux que j'aime.

Les deux jeunes hommes avaient liés leurs doigts ensemble, plongeant dans le regard l'un de l'autre, seuls dans leur petite bulle.

Ce moment de bonheur aurait pu durer encore longtemps, si, à cet instant, une voix qu'ils connaissaient bien n'avait pas résonné, pleine d'indignation :

— Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ?