POISON - taeten

SCÈNE 4 :

Cinq minutes.
Nakamoto était déjà en retard. Même les acolytes de Taeyong qui pourtant étaient assez calmes d'ordinaire comparé à leur patron, montraient des signes d'agacement.

Johnny faisait les cent pas derrière le fauteuil où Taeil et Taeyong s'étaient installés.
Quant à Jaehyun, il s'était nonchalamment installé dans un autre fauteuil et jouait à un jeu sur son téléphone qui produisait d'insupportables "bip bip" réguliers.

— Éteinds ça, c'est horrible, grogna l'aîné du groupe à l'adresse de Jaehyun.

— Eh, faut bien que je m'occupe, non ?

Taeil soupira légèrement tandis que Taeyong se relevait du sofa en cuir pour aller faire quelques pas afin de se dégourdir les jambes.

— S'il ne vient pas... grommela alors l'Américain, arrêtant enfin ses mouvements incessants.

— Oh mais ne t'inquiètes pas. Je suis là.

Un rictus moqueur étalé sur son visage, ses cheveux blanc et violets tirés en arrière et deux de ses hommes à ses côtés, Yuta Nakamoto venait de faire son entrée.
Le japonais tant détesté jeta un rapide coup d'œil autour de lui, examinant rapidement le décor de la salle VIP dans laquelle les deux ennemis avaient rendez-vous.

— Je pensais que tu avais de meilleurs goûts. Ou peut-être est-ce simplement parce que tu es fauché ?

— Aucun des deux, connard, répliqua Taeil, s'attirant par la même occasion un ricanement méprisant de la part du japonais.

Taeyong, quant à lui, retourna s'assoir, invitant les trois intrus à faire de même.
Les sourcils légèrement froncés, le regard vide d'émotions, le jeune homme posa ses yeux sur ceux qui lui faisaient face : évidemment Nakamoto, le célèbre Mark Lee et celui qui avait causé quelques petits problèmes à Taeyong, le thaïlandais qu'on surnommait Ten.

La présence de Jaehyun, aussi insupportable son meilleur ami soit-il, lui permettait de se concentrer sur le but de la rencontre et de ne pas se noyer dans les yeux de son ex-amant.
En effet, Jaehyun s'était placé de sorte à se trouver dans l'angle mort des trois ennemis et pouvait ainsi lancer toutes sortes de regards et faire toutes sortes de gestes pour encourager son ami à ne pas perdre contenance.
C'était le jeune homme aux cheveux blancs qui lui avait demandé de le soutenir ainsi, prétextant qu'il faudrait l'empêcher de s'énerver contre Nakamoto. 

Taeyong avait l'habitude de ce genre de discussions, ce genre de procédés.
Mais depuis ce qui c'était passé cet été, tout était devenu plus compliqué.
Surtout face au beau Ten.

— Allez, Lee. Dis moi tout.

— Tu sais déjà pourquoi tu es là.

Le sourire moqueur de Yuta s'élargit encore un peu plus avant qu'il n'éclate de rire :

— Donc c'est réellement pour ce diamant que tu tenais tant à me voir ? Oh c'est ridicule ! Pourquoi est-ce que je m'intéresserais à un vulgaire caillou ?

— À toi de me le dire.

— Pour ta gouverne, Lee, je ne m'y intéressais pas.

— Au passé ?

— Oui, oui, excellente remarque ! Tu vois, tu peux être à la hauteur, quand tu veux ! Maintenant que je sais que tu le veux, je le veux aussi.

— Ne joue pas à ça, Nakamoto.

— Et sinon quoi ? Tu vas retourner dans les bras de mon second ?

Les joues du second en question prirent une légère teinte rosée, ce dont Taeyong ne se rendit pas compte, trop occupé à soutenir le regard méprisant du japonais.

— Non.

— Alors quoi ? Hein ? Qu'est-ce que tu peux me faire ? Je suis pratiquement le roi de Séoul ! Je n'ai qu'à claquer des doigts pour me débarrasser de toi, espèce de sale vermine.

— Eh bien, fais le, ricana Taeyong avant de se tourner vers son propre second. Moon, tu sais ce qu'il te reste à faire.

Taeil hocha la tête et se leva puis quitta rapidement la pièce, portable en main, pour aller réclamer le diamant au prix fixé à l'origine, la brève entrevue ayant permis de confirmer que, non, Yuta n'avait jamais fait d'offre supérieure à celle de Taeyong.

— Bien, messieurs, je pense que cette conversation s'arrête là. Nakamoto, Lee, Leechaiyapornkul, passez une agréable soirée, vous pouvez disposer.

Suite aux mots de Jaehyun, les trois hommes se levèrent d'un seul mouvement et se dirigèrent vers la sortie.
Mark sortit le premier, vite rejoint par Yuta, qui avait enfin perdu son petit sourire suffisant.
Ten s'apprêtait à faire de même mais il s'arrêta brutalement et se tourna brusquement vers Taeyong qui n'avait, lui, pas bougé :

— Taeyong, il faut qu'on parle.