POISON - taeten

SCÈNE 2 :

— Et tu ne pouvais pas me le dire avant ?

— Tu étais sorti sans ton tél, Jaehyun haussa les épaules, comme si c'était une évidence.

Le plus vieux des deux retint un soupir et répliqua sèchement :

— Je reformule, puisque visiblement tu ne veux pas comprendre : tu comptais me le dire quand ?

— Maintenant. La preuve je viens de le faire, tu vois bien.

Jaehyun ne semblait pas se soucier de l'agacement qu'il provoquait chez le plus vieux, ni du risque qu'il encourait s'il le poussait un peu trop à bout.

— C'est la première chose que tu aurais dû dire en m'entendant rentrer. D'ailleurs, pourquoi tu n'as pas répondu ?

Le fait que Taeyong fasse des phrases aussi longues aurait dû alerter celui qui avait vécu aux États-Unis. Le plus vieux ne parlait aussi longtemps que lorsqu'il était dépassé par ses émotions.
Pourtant, ce dernier continua de s'adresser à son ami toujours sur ce ton si calme qui avait le don d'énerver le plus vieux.

— Il voulait te parler en personne.

— Étrange. J'espère sincèrement que c'est pas une mauvaise nouvelle, sinon je te promets que tu le regretteras.

— Oui oui, Jaehyun leva à son tour les yeux au ciel, un sourire moqueur aux lèvres. Tu dis ça à chaque fois, c'est même plus impressionnant.

— Ferme la, pour une fois. Si tu en es capable.

Taeyong ressortit de la cuisine afin d'aller chercher son téléphone qu'il avait laissé sur la table basse, juste à côté du petit cactus que Jaehyun avait absolument tenu à acheter.
Et qui était très moche, au passage.

Il le déverrouilla rapidement et rappela son ami aux cheveux rouges qui décrocha immédiatement.

— Bon. L'autre imbécile m'a dit que t'avais appelé. C'est bien parce que c'est mon ami que je le garde.

— Tu deviens de plus en plus soft quand tu parles de lui, c'est mignon.

— J'ai pas de temps à perdre avec tes conneries, Moon.

— Oh c'est bon, t'énerves pas. Et puis, pourquoi tu t'entêtes à m'appeler par mon nom de famille ? Tu peux pas m'appeler par mon prénom, comme les gens normaux ?

— De un, on est pas des gens normaux. De deux, j'ai déjà suffisamment l'impression d'être observé, je veux pas en plus laisser mes informations personnelles traîner un peu partout.

— Même chez toi, t'as l'impression d'être observé ? Dans ce trou à rat dans lequel tu te planques ?

— Moi, au moins, j'ai un domicile fixe. Si tu vois ce que je veux dire...

— Oh ta gueule, tu sais très bien que c'est pas mon choix. C'est de la faute de ce maudit japonais, comme toujours. D'ailleurs, c'est à cause de lui que je voulais te parler.

— Pour te plaindre, encore une fois ? ironisa le plus jeune des deux.

— Pas du tout. Écoute, notre vendeur m'a dit que ce connard lui a fait une meilleure offre. Par conséquent, le diamant risque de nous échapper.

— T'as vérifié cette information ? Le vendeur pourrait très bien nous dire ça juste pour gonfler les prix.

— J'y viens, j'y viens. Évidemment que j'ai vérifié. Mais c'était invérifiable. Tu sais comment Nakamoto fonctionne.

— Cette ordure ne veut jamais rien dire. Putain j'en ai marre de ce connard...

Heureusement, l'interlocuteur de Taeyong l'interrompit avant qu'une catastrophe se produise :

— Calme toi tout de suite, "Lee". On a rendez-vous avec lui ce soir. Et on a intérêt d'être à l'heure, si tu vois ce que je veux dire.

— Donne moi les détails par message et choisis une personne pour nous accompagner.

Sur ce, Taeyong raccrocha et attendit de recevoir le message de son acolyte avant de filer se préparer, sous le regard interrogatif de Jaehyun qui n'avait pas suivi la discussion.

— Prépare toi, Jaehyun. On sort ce soir.