La Vision (DRAMIONE)

19 - Pourquoi ?

« L'amour c'est comme la guerre, facile à démarrer, difficile à finir... et impossible à oublier. »

Le reste de la matinée se passa sans encombre, ni retard, ni punition et Hermione était partagée émotionnellement concernant le mot de Drago. Elle ne savait pas comment agir en sa présence. Elle ne savait pas s'il allait être gêné ou si leur baiser ne représentait finalement rien pour lui.

L'heure du déjeuner arriva rapidement et Hermione s'assit à la table des Gryffondor à côté de Ginny. Ron et Harry étaient à seulement quelques mètres d'elle mais elle faisait comme s'ils n'existaient pas.

Elle mangea très peu, angoissée par l'entrevue avec Drago. Elle ne cessait de jeter des coup d'œil sur la grande horloge près des grandes portes et sur la table des Serpentard où elle regardait attentivement les faits et gestes de Drago qui n'avait pas l'air dans son assiette non plus.

Vient l'heure tant attendue, enfin il restait encore cinq bonne minutes à Hermione mais elle préféra prendre de l'avance par peur de ne pas pouvoir trouver d'excuse pour sortir. Pour son plus grand bonheur, Luna arriva près d'elles et interpella Ginny.

- Ginny, crois-tu que tu pourrais me passer tes notes de potions sur le Philtre de Paix s'il te plaît ? commença-t-elle d'une voix douce.

Elle profita de l'inattention de ses deux amies pour s'éclipser et rejoindre la volière. A sa grande surprise, Drago était déjà là. Pour signaler sa présence, elle s'avança vers lui alors qu'il était toujours dos à elle.

- Hum hum... salut.

Il se retourna et se détendit instantanément en la voyant.

- Salut, dit-il simplement.

Ils restèrent là à se regarder pendant deux bonne minutes, sans lâcher l'autre du regard avec un léger sourire sur les lèvres.

- Je... faut que je te montre quelque chose, finit-il par dire en mettant sa main dans sa poche et en rompant le contact visuel.

Hermione secoua légèrement la tête pour reprendre ses esprits. Quand il ressortit la main de sa poche, un petit objet était dans le creux de sa paume. D'habitude accompagné de la pierre de résurrection, la Bague de Gaunt ressemblait à n'importe quelle bague quelconque sans cette fameuse pierre magique.

Les yeux de la Gryffondor s'arrondirent de surprise et elle regarda autour d'elle pour vérifier si ce n'était pas un piége. Personne n'était là. Et la brune se mit à espérer que Drago avait finalement changé d'avis pour rejoindre le camp de l'Ordre.

- Des membres de la Brigade Inquisitoriale l'ont trouvé dans la poubelle du bureau d'Ombrage. Je me suis dit que c'était un Horcruxe après avoir... lu ta liste. Je me devais de te la donner.

Hermione planta son regard dans le sien. Mais pas celui qu'elle lui réservait depuis qu'elle commençait à l'apprécier, non, un regard glacial et dur que personne n'osait défier.

- Pourquoi tu fais ça ? dit-elle sèchement. Pourquoi tu veux me la donner alors que tu m'as bien fait comprendre que nous n'étions pas dans le même camp ? Pourquoi hein ?

Plus le ton montait, plus elle se rapprochait de lui et plus elle sentait ses larmes qui menaçaient de couler. Elle le fit reculer en le poussant violement avec ses mains sur son torse. Elle recommença plusieurs fois mais Drago lui attrapa les poignets assez fermement pour qu'elle ne puisse continuer.

- Pourquoi ? retenta-t-elle en étouffant un sanglot. Explique moi Drago.

Le silence du Serpentard était de trop pour la Gryffondor. Elle détourna le regard et éclata en sanglots sans qu'elle puisse rien n'y faire, déversant les larmes qu'elle retenait depuis un bon moment.

Drago avait desserré sa prise sur ces poignets et les bras d'Hermione retombèrent mollement près de son corps alors qu'elle pleurait encore, ne se souciant pas du regard insistant du jeune Malefoy.

Drago ressentit une haine se former dans son estomac à l'égard de son père. Car c'était en partie de sa faute s'il ne pouvait pas se battre pour le Bien. Pour elle. Et sans savoir pourquoi, il passa doucement ses bras derrière elle, sans la brusquer et la rapprocha de lui dans une étroite étreinte. Hermione se raidit à son contact puis quand elle eut un nouveau sanglot elle passa ses bras derrière le dos de Drago puis ses larmes se déversèrent à nouveau sur la chemise du Serpentard.

Leurs âmes étaient peut-être diamétralement opposées mais leurs cœurs battaient à l'unisson.