28 - Pour toujours

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Il sera là ce soir ... Plus l'heure de la réunion se rapprochait, plus l'anxiété de Drago grandissait. Il n'est pas encore trop tard pour s'enfuir, dit une petite voix dans la tête du blond. Et pour faire tuer mes parents, rajouta ironiquement Drago.

L'atmosphère était pesante au manoir Malefoy. Les Mangemorts étaient déjà tous arrivés et attendaient leur Maître de pied ferme. Comment pouvait-il avoir autant de fidèles? se demanda Drago. Et l'autre moitié est encore à Azkaban, crut bon de rajouter la petite voix agaçante.  

- Avez-vous besoin de quelque Monsieur? demanda l'elfe. Deeky serait très heureuse de vous servir.  

La demande de Deeky fut sortir Drago de ses pensées sombres. Pourtant, il y avait toujours une part de lui qui essayait de s'imaginer comment cette réunion pouvait se passer. Il refusa poliment l'offre de l'elfe et monta discrètement dans sa chambre. La neige recommençait à tomber dehors et Drago observait son jardin depuis la fenêtre de sa chambre d'un regard nostalgique. 

Il y a une dizaine d'années, quand Drago avait que quatre ans, ses parents lui avaient acheté un balai-jouet. Et tout les jours, ils le regardaient s'élever de quelques centimètres du sol ce qui suffisait largement à combler Drago. Ils souriaient et riaient comme si rien ni personne ne pouvait détruire ce moment. Et ces moments manquaient à Drago. Particulièrement quand il voyait sa mère s'efforcer de sourire alors qu'elle se sentait mal à l'aise d'être entourée d'autant de Mangemorts. Quand il voyait son père se foutre complètement de lui ou encore faire le père modèle quand il le présentait aux autres. Cette époque semblait bien loin pour Drago. Trop loin.

Il sera là ce soir ... Cette pensée lui donna froid dans le dos. Sera-t-il à la hauteur de ces attentes ? Ou alors punira-il ses parents pour la faiblesse de leur fils ? Ses cauchemars lui revinrent en mémoire et il quitta du regard son jardin quand il revit Hermione se faire torturer. Encore et encore. Puis sa mère. Il s'assit par terre contre son lit et prit sa tête dans ses mains en espérant enlever ces images de son esprit. En vain. 

Il se leva précipitamment et sortit de sa chambre. Il descendit rapidement les marches du grand escalier sans se soucier des regards troublés qui convergeaient vers lui. Il traversa en courant le salon sous le regard effaré de son père et ne prit même pas la peine de prendre sa cape pour sortir du manoir. Il courut jusqu'au grand portail, l'ouvrit et le laissa ouvert comme il l'avait fait avec la porte d'entrée et continua sa route vers la forêt. Personne ne cherchait à le rattraper et c'était bien mieux comme ça. Il voulait être seul. Loin de tout les partisans du mage noir qui le marquerait à jamais. Loin de toute cette réjouissance qui selon lui n'avait pas lieu d'être. Il sentait ses jambes se ramollir, prête à céder à la seconde où il ralentirait le rythme de sa course. 

Il sera là ce soir ...  Il accéléra la cadence. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine, son pouls frapper contre ses tempes et le vent glacial fouetter son visage. Il sera là ce soir ...   Comment avait-il pu se convaincre qu'il était capable de faire une telle chose ? Les images de ses cauchemars redéfilèrent dans sa tête et ses jambes se ralentirent d'elle même, cédant instantanément quand il s'arrêta complètement. 

Il vint s'adosser sur l'un des arbres et les images continuaient de se défiler dans sa tête. D'une manière inéluctable, son destin était scellé. Il fit alors la seule chose qu'il pouvait faire pour extérioriser tout ce qu'il ressentait : hurler à pleins poumons. Sa mère et Hermione. C'était pour elles qu'il allait se battre. 

Il resta adossé à l'arbre pendant de longues minutes, imprimant dans son esprit les visages de sa mère et d'Hermione. Et peu à peu, ils y restèrent, faisant s'éclipser les images de ses cauchemars. Doucement, il se leva et regarda autour de lui. Il fallait qu'il retrouve son chemin maintenant. Sa main engourdie par le froid trouva sa baguette dans sa poche. 

- Lumos ! dit-il. 

La forêt était sombre et le vent glacial. Ses pieds se mirent en marche et il s'avança dans la pénombre de la lumière de sa baguette. Il pouvait encore profiter de ce moment où il pouvait être lui même. Car ce soir, il aurait deux casquettes à supporter : celle du fils sage et modèle et celle de l'apprenti Mangemort dévoué. Triste sort ! ricana la petite voix dans sa tête.

- Ça, tu l'as dit, souffla Drago. 

Transi de froid, il essaya d'accélérer le rythme. Mais il fallait se rendre l'évidence, il était probablement perdu et la réunion n'allait pas tarder à commencer. Il jeta un coup d'œil à sa montre. 19h45. Pourquoi suis-je aussi stupide ? se demanda Drago. Même s'il arrivait à retrouver son chemin, il serait en retard. Loin de s'avouer vaincu, il réfléchit à plein régime. Et une idée germa dans son esprit. 

- Accio Balai ! dit-il. 

Les Mangemorts sont probablement en train de se demander pourquoi un balai se balade tout seul dans le manoir mais peu importe. C'était un cas de force majeure. Drago entendit un sifflement se rapprocher et quelques secondes plus tard, son Nimbus 2001 qu'il avait ramené de Poudlard et rangé dans sa chambre flottait dans les airs. Il l'enfourcha et s'éleva au dessus de la cime des arbres et put enfin apercevoir son manoir. En seulement quelques secondes, il y était. Il descendit juste devant le portail et Deeky était déjà là pour lui ouvrir. 

- Deeky est contente de vous revoir Monsieur ! couina l'elfe en lui ouvrant le portail. 

19h50. Drago ne prit pas le temps de lui répondre et marcha rapidement en direction de l'entrée du manoir. Il ne vit personne dans le hall d'entrée ni dans le salon et conclut que tout le monde s'était déjà réuni dans la salle de réunion. Il lui restai encore quelques minutes pour se laver alors il fila dans sa chambre. 

L'eau tiède coulait abondamment sur son corps encore engourdi par le froid et il ne se laissa pas le temps de réfléchir pour enfiler son costume noir après sa douche. Il ne restait que quelques minutes avant qu'Il arrive, cependant, Drago n'était toujours pas prêt. Il passa un coup de peigne dans ses cheveux blonds et descendit à la hâte les escaliers tout en essayant de faire son nœud de cravate. Par chance, au pied des escaliers, sa mère l'attendait et elle l'aida à le faire. 

- Je t'aime Drago, ne l'oublie jamais, murmura-t-elle avant de le prendre dans ses bras. 

Une larme avait coulé sur sa joue. 

- Moi aussi Mère. 

C'est sur ces mots qu'elle le laissa rejoindre la salle de réunion, là où sera scellé son destin pour toujours. Pour toujours ... 



Je suis plutôt satisfaite de ce chapitre, dîtes moi ce que vous en pensez! 


La Vision (DRAMIONE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant