La Vision (DRAMIONE)

31 - Lettre

Dans le dortoir des Gryffondors, la tension était plus que palpable. Ron tournait comme un lion en cage et pour cause, on était le 20 décembre. Ce qui signifiait que, si tout se passait comme dans le rêve d'Harry et que son père était encore au ministère, il allait se faire attaquer ce soir par le serpent de Voldemort, Nagini. Et ni Ron, ni Harry, ni Hermione ne pouvait faire quelque chose contre cela. Les lettres qu'envoyaient les élèves étaient surveillés et tout le monde avait l'interdiction formelle de sortir plus loin que la cour du château.

Ils leurs restaient plus qu'une chose à espérer : que Mr Weasley soit rentré tôt du travail et soit confortablement installé dans le canapé à discuter avec Mrs Weasley.

La porte du dortoir des garçons s'ouvrit à la volée. C'était Hermione. Elle s'assit sur le lit inoccupé de Ron et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, un hibou grand duc frappa durement la fenêtre avec son bec. La Gryffondor alla immédiatement lui ouvrir. Elle l'avait reconnu. C'était celui de Drago.

Sous le regard perçant des deux garçons, Hermione détacha la lettre qui était attachée à la patte du hibou. Ce dernier s'installa près de Harry, qui était assis sur son lit et Hermione referma la fenêtre avant de repartir s'asseoir sur le lit de Ron. Pendant un bref instant, la Gryffondor se demanda comment le hibou avait pu arriver à destination. Elle savait que s'il lui écrivait si tôt, c'était parce qu'il y avait un rapport avec le Seigneur des Ténèbres. La joie de lire Drago l'emporta sur la réflexion. Elle ouvrit la lettre et put lire d'une écriture soignée:

Ma lionne,

J'espère que tu vas bien.

Il avait organisé une petite fête ce soir. Il avait ramené la plupart de ses amis. Les autres seront là la prochaine fois. Tout s'est bien passé, si on ne retient pas le moment où Tom m'a joué un sale tour en me laissant une sacrée marque en souvenir.

Ecris-moi si tu peux.

Je t'embrasse,

Ton serpent préféré.

Finalement, Drago s'était ravisé. Il ne pouvait pas lui parler de ses peurs ni de sa mission. Même en codant son langage comme il l'avait fait dans cette lettre, il ne pouvait pas volontairement l'inquiéter encore plus qu'elle devait déjà l'être.

- Alors ? demanda Harry, impatient.

Hermione avait toujours les yeux fixés sur la lettre et ce n'est que lorsque Ron vint s'asseoir à côté d'elle qu'elle sortit de ses pensées.

- Il y a eu une réunion ce soir. Voldemort va faire sortir le reste des Mangemorts qui sont à Azkaban et Drago s'est fait marqué. Tout va super bien, souffla-t-elle d'un ton rempli d'ironie.

Harry se leva, et d'un geste qui surprit autant Hermione que Ron il vint enlacer la Gryffondor. Cette dernière se laissa aller à quelques larmes dans les bras du brun puis se leva, prit un plume, la trempa dans l'encre et répondit à Drago au bas de sa lettre.

Fais attention à toi.

Elle ne voulait pas lui montrer qu'elle s'inquiétait pour lui car elle savait pertinemment qu'il faisait tout pour éviter ça justement.

- Il n'a rien dit à propos du ministère ou de mon père ? demanda alors Ron quand Hermione se leva pour raccrocher la lettre à la patte du hibou.

Hermione hocha négativement la tête.

- Je suis désolé Ron.

- S'il ne t'en a pas parlé, c'est que Voldemort lui-même ne l'avait pas prévu, s'exclama Harry en se levant brutalement du lit de Ron. Il avait envoyé Nagini pour explorer le Département des mystères. Dans mon rêve, Mr Weasley avait dû tomber sur le serpent et celui ci l'avait attaqué.

- D'accord Harry, répondit Hermione lassé, mais tout ça là, ça nous avance à quoi ?

- Venez avec moi, j'ai une idée ! dit-il.

Hermione fit repartir le hibou de Drago en direction du manoir Malefoy avec à sa patte la lettre de Drago et la petite réponse de la Gryffondor. Ils sortirent tout les trois du dortoir puis de la salle commune qui était bondé. Il n'était pas encore l'heure de s'enfermer dans sa salle commune pour ne plus y bouger - selon les nouvelles règles d'Ombrage - mais ils préférèrent être discrets alors Hermione et Ron suivirent Harry sans un mot. Par chance, ils ne trouvèrent personne jusqu'au chemin des... cuisines.

- Harry, ne me dis pas que c'est Dobby qui va aller sauver mon père ? demanda Ron même s'il connaissait déjà la réponse.

Harry se mit à sourire. Il se plaça devant le tableau qui représentait une immense coupe en argent débordante de fruits et chatouilla l'énorme poire verte. Cette dernière se mit à glousser et se transforma en poignée.

Les cuisines étaient presque vide. Le service était déjà terminé depuis une bonne demi heure et aucune trace de Dobby à l'horizon. Cependant, les trois Gryffondor trouvèrent Winky et quand cette dernière vit Hermione, elle se mit à sangloter.

- Hey Winky, tempéra Harry en la prenant gentiment par les épaules. Calme toi, on est venus pour parler avec Dobby.

- Dobby est parti, dit-elle entre deux hoquets, il n'a pas voulu rester parce que la directrice n'a pas voulu le payer... et... et elle avait bien raison, les elfes ne doivent pas être payés !

Dobby était parti. Le plan tombait à l'eau. Ou peut-être pas. Hermione soupira et s'apprêta à répliquer quand Harry la devança :

- Alors peut-être que toi tu vas pouvoir nous aider Winky ! s'exclama Harry qui ne voulait pas lâcher l'affaire.

Les yeux de Winky devinrent grands comme des soucoupes :

- Moi ? Vous aider ? dit-elle de sa voix suraigüe. Winky ne sera pas à la hauteur de vos attentes Monsieur.

- Mais si Winky, assura Ron calmement, tu seras parfaite ! Et en plus si tu acceptes de nous aider, tu n'entendras plus jamais Hermione parler de la SALE !

- Qu'es ce que Winky peut faire pour vous aider ? dit-elle avec un soudain enthousiasme.

- Tu dois t'infiltrer au ministère, trouver Mr Weasley et le renvoyer chez lui par tout les moyens, expliqua Harry.

- C'est comme si c'était fait ! dit-elle.

Winky but une nouvelle gorgée de sa bière-au-beurre, la posa sur la table puis disparut dans un "plop" caractéristique du transplanage.

Nouveau chapitre ! Désolé pour le retard.. Dîtes moi ce que vous en pensez !