La Vision (DRAMIONE)

14 - Secrets

« Aimer quelque chose qui le blesse est dans la nature de l'homme. »

Bien avant la fin du bal, Hermione s'était retrouvé dans son lit à gamberger sur le comportement de Drago. Elle avait passé la nuit à réfléchir sur comment elle pourrait convaincre le Serpentard de faire parti de l'Ordre ne voulant pas lâcher son objectif principal des yeux. Mais aucune solution ne lui était venu à l'esprit. Les légers ronflements de Parvati et Lavande n'étaient en aucun cas la cause de son insomnie mais plutôt la sensation qu'avait laissé les lèvres de Drago sur sa joue. Même si elle savait que le Serpentard était sous l'emprise de l'alcool, elle ne pouvait s'empêcher de repasser ce moment en boucle dans sa tête.

Ne supportant plus la chaleur de son dortoir, la Gryffondor sortit doucement de son lit, prit un livre de Défense contre les forces du mal et descendit dans sa salle commune. Elle lut jusqu'à l'aube et entendit une personne descendre du dortoir qu'à partir de neuf heures du matin.

- Salut Ginny ! lança Hermione d'une voix bien trop matinale pour la cadette des Weasley. Alors ce bal avec Harry ?

- C'était super Hermione tu ne peux même pas imaginer... il a été parfait ! répondit Ginny d'un regard rêveur. Même si Ron l'a mal regardé pendant toute la soirée.

- C'est lui tout craché ça, rigola la plus âgé des Gryffondor.

- Depuis combien tu es là ? demanda plus sérieusement Ginny en jetant un regard vers son livre.

- Oh... ça doit faire trois heures je pense. Mais je ne suis pas rentré tard, se défendit la Gryffondor.

Elle aurait voulu tout raconter à sa meilleure amie à propos de Drago, de leur rapprochement, des choses bizarres qu'elle ressentait quand elle était avec lui mais lui raconter tout ça revenait à lui expliquer le rêve d'Harry et Dumbledore lui en avait formellement interdit.

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Un mal de tête assaillit Drago et il dût reposer sa tête sur son oreiller, plus par peur que pour soulager sa tête. Effectivement, à la minute où il avait ouvert les yeux, il avait rencontré ceux de Blaise juste au dessus de lui, le regardant d'une bien étrange façon.

- Tu fais quoi là ? marmonna Drago en poussant le visage de Blaise avec sa main. Je suis pas gay hein.

Blaise laissa échapper un rire après s'être assis sur son lit.

- Moi non plus je te rassure, répondit-il avec un sourire. C'est juste que il est onze heures et que tu n'étais toujours réveillé. De plus, tu disais des choses vraiment bizarre avant de te réveiller.

- Quoi comme chose ? demanda prudemment Drago.

- Tu disais, je cite, prévint Blaise, " ne tuez pas Granger ".

Drago se rappela de la journée d'hier, du bal qui l'avait suivi qui fut d'ailleurs un vrai désastre pour lui et enfin son retour dans son dortoir vers deux heures du matin complètement saoul.

Et par dessus, il se rappelait d'Hermione, de la façon dont il lui avait parlé et de comment il lui avait embrassé la joue, quelque chose qu'il aurait trouvé ridicule deux mois plus tôt.

Et soudain, son cauchemar de cette nuit le frappa de plein fouet, réalisant que Voldemort ne lui laissait aucun repos. La personne que le Lord torturait puis tuait avez été remplacé par Hermione cette nuit, surement pour tester la haine que Drago vouait aux Sang-de-Bourbe. Et encore une fois, le Serpentard n'avait rien fait pour empêcher le Seigneur des Ténèbres d'abréger ces souffrances, capitulant trop tard au goût de ce dernier.

- Drago ? appela Blaise inquiet.

Le jeune Malefoy tourna son regard vers son ami se demandant s'il devait lui en parler.

- Je... c'est encore mes cauchemars, confia Drago.

Blaise l'invita à continuer du regard tandis que Drago se redressait dans son lit, voyant qu'il avait dormi avec sa chemise du bal qui puait l'alcool.

- D'habitude c'était ma mère qu'il tuait mais là c'était Granger, dit-il difficilement.

- Pourquoi ça te perturbe autant ? demanda Blaise qui ne comprenait pas la situation. Tu l'as toujours détesté. Non ?

Drago se leva et partit en direction des douches sans un regard pour Blaise.

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Les trois jours qui restaient avant la reprise des cours étaient très vite passé. Drago et Hermione ne s'étaient pas revus et Blaise n'avait pu relancer le sujet du cauchemar de son meilleure ami car ce dernier trouvait toujours un sujet plus intéressant - aussi nul soit-il - sur lequel discuter.

Harry et Ginny s'étaient rapprochés depuis le bal et arrivaient à se parler normalement sans bégayer comme deux gamins de onze ans. Quant à Ron, il commençait à s'habituer à les voir ensemble mais était toujours sceptique face à la tournure que pouvait prendre cette relation.

Le lundi matin de la rentrée, les Gryffondor commencèrent avec un cours d'histoire de la Magie en commun avec les Serpentard. Avant d'entrer dans la classe Ron et Harry prirent Hermione à part pour lui parler.

- Avec Ron, il faut qu'on parle d'une nouvelle stratégie pour le prochain match de Quidditch, commença Harry.

- Du coup, on pensait se mettre à la table du fond, on sera tranquille, finit Ron.

- Faîtes ce que vous voulez, répondit Hermione lassé de voir qu'il s'intéressait si peu à l'histoire de la Magie.

Elle partit s'asseoir sur une table vide au milieu de la salle, attendant que le fantôme qui servait de professeur arrive.

Drago s'apprêtait à s'asseoir à côté de Blaise quand il vit qu'Hermione était seule à sa table.

- Je dois parler d'un projet de préfet avec Granger, je te laisse avec Pansy, souffla le Serpentard.

Quand Hermione vit Drago s'asseoir à côté d'elle, elle sentit son cœur s'emballer mais essaya de calmer sa respiration. Elle sentit son parfum mentholé et dut se retenir pour ne pas tourner sa tête vers lui. Mais Drago brisa le silence :

- Je n'aurais pas dû te parler comme ça l'autre jour, dit-il doucement tandis que le professeur Binns faisait son entrée.

Elle tourna enfin son regard vers lui.

- Tu n'aurais pas dû oui, répéta Hermione en prenant des notes du cours.

Elle attendait qu'il s'excuse mais elle ne savait ce que ces trois petits mots représentaient pour le Serpentard.

- Tu te souviens du bal ? Il était beau non ? demanda Hermione en voulant simplement faire référence à leur conversation.

Drago sembla déstabilisé pendant quelques secondes et malgré sa capacité à ne pas montrer ses émotions, il se sentit rougir légèrement.

- Pas du tout, mentit le jeune Malefoy sans la regarder.