La jeune elfe avait commencé à partir et il se dit, non sans amertume, qu'il ne pourrait peut-être plus jamais lui parler. Après tout, elle pensait certainement ce qu'elle disait, elle n'avait intervenue que parce qu'elle pensait avoir une dette envers eux. Une étrange sensation se forma au creux de son estomac lorsqu'il fixa son dos en pensant qu'il ne la reverrait jamais. Mais alors qu'un triste sentiment, qu'il n'avait jamais encore connu s'installait en lui elle s'arrêta au son des derniers mots qu'il prononça. Une intense sensation de soulagement le traversa, il avait réussi à retenir son attention. Elle resta dos tourné et demanda :
"Que veux-tu dire ? Je n'ai besoin de personne !
— Eh bien en fait je... j'avais... j'ai l'impression que tu... "
Il se tut. Comment exprimer toutes les pensées qui avaient toujours traversées son esprit depuis la veille et qui curieusement, n'avaient pas la forme de paroles ? Il se reprit.
"Hier soir, lorsque je t'ai vu je t'ai dit que tu étais libre. Ce n'étais pas forcément un compliment, mais tu semblais ne dépendre de personne et je ne comprenais pas cela parce que... Pour moi, personne ne peut vivre sans quelqu'un, sans une quelconque compagnie. Nous avons tous besoin d'un ami à un moment ou un autre. J'ai pensé que... que toi aussi.
— Eh bien tu t'es trompé. Je n'ai besoin de personne. À quoi te sers véritablement ton ami ?
— Mais rien que sa présence à mes côtés est réconfortante tu sais ! "
Onyx ne comprenait pas. Il essayait pourtant mais il ne voyait pas pourquoi cette jeune elfe s'entêtait à penser que vivre seul valait mieux. Il manquait malheureusement d'arguments. Il savait tout l'intérêt que pouvait lui apporter, tout le bonheur que lui procurait l'amitié mais tout cela lui semblait d'une logique si infantile, si facile qu'il ne prit même pas la peine de l'évoquer.
Cependant Kyanite se retourna et avoua doucement :
"À vrai dire... je ne comprends pas. Enfin cela n'a aucune importance."
Elle soupira et retourna s'assoir auprès d'eux.
"Alors tu restes..., constata Arthur avec un inexplicable sourire taquin aux lèvres.
— Cette forêt est autant la mienne que la votre, si je souhaite y rester je le fais.
— Tu peux y rester plus loin, fit remarquer le rouquin."
La jeune elfe l'ignora et porta son regard sur Onyx. Il se plongea dans ses yeux si limpides. Ce fut elle qui parla la première et contre toute attente elle déclara :
"Arthur m'a dit que tu étais un inventeur.
— Oh..., d'abord désamorcé il se reprit très vite, oui. Oui mais ce ne sont pas de superbes inventions, seulement deux trois choses qui peuvent s'avérer utiles...
— Si un Erkam venait à nous attaquer, le coupa Arthur. Heureusement que tu y pense toujours."
Il appuya sur ce dernier mot et malgré elle Kyanite éclata de rire. Un sourire étira les lèvres d'Onyx. C'était la première fois qu'il l'entendait rire et il devait reconnaître qu'il ne l'en appréciait que davantage.
"J'étais très pressé, dit-il dans une vaine tentative pour se défendre.
— Oh je vois, rit Arthur. Je comprends.
— Je te rappelle que ma mère nous pourchassait !
— Pardon, fit Kyanite décontenancée. Ta mère...
— Non je m'exprime mal, se reprit Onyx précipitamment. C'est seulement qu'elle nous cherchait et... enfin... Sa compagnie n'est pas toujours plaisante.
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Au Nord d'Aùril
FantasiEn temps de guerre, tous vous le diront, il vaut mieux haïr qu'aimer. Tout comme il vaut mieux faire preuve de lâcheté que de courage. Du moins si l'on souhaite rester en vie sans aller au-devant du danger. Il se trouve que certaines personnes n'en...