Au Nord d'Aùril

Chapitre XVI

 Onyx et Arthur quittèrent Kyanite peu après et lui promirent de la rejoindre le lendemain afin qu'ils commencent leur voyage. Elle leur dit qu'elle ne quitterait pas l'endroit où elle se trouvait afin qu'ils la retrouve facilement.

Ils arrivèrent alors au château et un comité d'accueil des plus imposant les y attendait. Tous leurs frères et soeurs les rejoignirent avec un grand sourire mais derrière eux se trouvaient la Grande Régente et le roi des humains qui les fixaient de marbre.

« Où étiez-vous partis, demanda la mère d'Onyx.

— Dans la forêt, répondirent-ils en même temps. »

Onyx se retint de sourire devant leur spontanéité à donner le même mensonge.

« Vous vous êtes enfuis de la prison, uniquement pour aller dormir à la belle étoile, s'exclama l'humaine. Mais vous êtes fous ! Il faut vous faire enfermés ! »

Ils baissèrent la tête attendant sagement les remontrances.

« Au donjon, ordonna-t-elle. Tous les deux ! Vous manquez d'un sérieux respect envers vos supérieurs.

— Peut-être cela pourrait-il attendre demain, intervint le roi. Ce soir est mon dernier soir ici et j'aimerais les avoir auprès de moi au diner. »

Arthur et Onyx restèrent béats devant la déclaration du roi. Il venait de leur sauver la mise.

Outrée mais ne pouvant répliquer, la Grande Régente dit :

« Bien. Mais demain, vous pouvez être certains que je vous enfermerais moi-même dans le donjon. Et ne vous avisez pas à vous enfuir pendant la nuit, les prévint-elle froidement. De toute manière, vous n'avez nul part où aller, il faudra bien que vous reveniez ici. »

Les lèvres d'Onyx frémirent mais il n'esquissa pas un sourire amusé et sa mère tourna les talons.

« Arthur, Onyx, puis-je vous parler, demanda son oncle.

— Bien sûr ! »

Il les entraina un peu plus loin dans la cour, à l'abri des oreilles de leurs frères et soeurs qui leur promirent de les attendre.

« Je ne sais comment vous dire cela..., hésita le roi. Mais je n'ai pas suffisamment d'autorité dans ce château pour ordonner de ne plus vous y enfermer. Aussi, demain à l'aube, vous devriez partir je pense. Ce que j'essaie de vous dire, c'est que ta mère Onyx, est devenue bien trop cruelle et qu'elle essaiera encore de vous garder enfermés ici. Maintenant qu'elle a reçu un plein pouvoir, plus rien ne saurait l'arrêter. Je vous promets que je ferais tout pour veiller sur vos frères et soeurs mais ils courent moins de risques que vous, ils sont trop jeunes. De plus, Trovir est bien trop studieux pour lui poser problème et il sait répliquer. Morin et Corin ne répondent qu'à l'autorité d'Eswaldar. Ils ne craignent pas ta mère et à eux deux ils sauront très bien s'en sortir. Quant à Aura et Nogarda elles sont très jeunes mais elles ne se laisseront pas faire de toute manière. Mais en fait la seule qui court un véritable risque au château est Nogarda, ta mère n'a pas beaucoup d'autorité sur les frères et soeur d'Arthur. Ta soeur saura se défendre comme tu l'as fait avant elle. Mais à présent, je crois qu'il est temps pour vous deux, de quitter ce château. Je n'aimerais pas que vous y restiez enfermés. Je ne pourrais pas toujours vous y protéger comme je l'ai fait à l'instant.

— Nous comptions déjà partir demain à l'aube, déclara Arthur.

— Je m'en doutais un peu, sourit l'oncle d'Onyx. Avez-vous quelque part où aller ?

— Nous voudrions aller vers Aùril, répondit vaguement Arthur.

— Ah oui ? C'est pourtant en territoire elfique. Puis-je vous demander pour quelle raison saugrenue vous comptez aller là-bas ?