L'heure du déjeuner avait sonné depuis déjà bien longtemps et le ventre de Kyanite criait famine.
Pourtant l'elfe n'y faisait pas attention. Elle ne cessait de se poser maintes et maintes question.
Avait-elle eu raison de quitter sa ville ? De ne pas dire au revoir à son père ?
Les humains étaient-ils vraiment dignes de confiance ? Pouvait-elle encore se confier à Arthur et Onyx ?
Elle ressassait ces questions encore et encore dans son esprit jusqu'à en avoir le tournis. Elle finit alors par s'asseoir au sol. Sa ville avait été saccagée, sans autre forme de procès, par des humains. C'était là tout ce qu'elle savait.
Intérieurement la haine commençait à poindre dans son coeur. Une haine féroce et vile à l'égard de tous les humains existants sur Elzaroirē. Elle commençait par croire lentement à ce que tous persistaient depuis bien longtemps. Elfes et humains n'étaient pas faits pour vivre ensemble. Ils ne pouvaient s'empêcher de s'entretuer.
Mais à travers sa profonde déception de cette cruelle race surgissaient encore Arthur et Onyx. Les deux garçons l'empêchaient de sombrer. Ils restaient là, figés dans son esprit et curieusement Kyanite refusait de les en chasser.
Elle aurait pu le faire. Elle aurait pu se dire qu'ils étaient de toute manière, en tout point semblables aux autres mais...
Elle ne le croyait plus et elle ne voulait plus douter d'eux.
Elle resta un bon moment assise au sol de la forêt. Cette dernière l'apaisait comme toujours, lui permettait de s'éclaircir les idées. Kyanite attendit donc longtemps les deux jeunes humains.
Pour tuer le temps elle grignota un peu de pain ou alors elle se défoula et courut un peu. Elle alla aussi se désaltérer au bord d'un ruisseau.
Mais le crépuscule arrivait finalement à grands pas et aucun des deux garçons n'avait fait son apparition. Alors elle commença à les appeler. Elle traversa toute la forêt en long et en large. Il fallait qu'elle les voie. Elle devait leur parler, leur raconter ce qu'elle venait de voir, elle voulait se confier à eux et...
Elle avait besoin d'eux.
Ce besoin allait à l'encontre de sa volonté, elle ne voulait même pas le reconnaitre mais tout ce qu'elle avait vécu le jour-même elle ne pouvait le garder pour elle.
Kyanite le savait, autrement cela la dévorerait de l'intérieur.
« ARTHUR ! ONYX ! OÙ ETES-VOUS ? Nous devions nous voir aujourd'hui... Nous... devions nous voir... »
Sa voix se brisa et elle tomba à genou sur le sol.
Ils l'avaient abandonnée, ils l'avaient...
« Kyanite ! Kyanite ! Est-ce que c'est toi ?
— Où es-tu, demanda la voix d'Onyx.
— Ici, répondit-elle en souriant. Je suis juste ici. »
Soudain les deux humains surgirent à travers les arbres.
Elle eut à peine le temps de se relever qu'Onyx se jeta sur elle dans une étreinte à lui briser la nuque.
« Nous avons cru... nous avons cru que..., bégaya-t-il avec difficulté.
— Disons que tu nous as fait très peur Kyanite, déclara Arthur en joignant à leur étreinte. Mais nous aurions dû nous douter que tu étais probablement dans la forêt. »
Prise de cours devant tant de tendresse Kyanite se laissa faire les bras ballants. Finalement ils se retirèrent et elle leur adressa un sourire las.
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Au Nord d'Aùril
FantasíaEn temps de guerre, tous vous le diront, il vaut mieux haïr qu'aimer. Tout comme il vaut mieux faire preuve de lâcheté que de courage. Du moins si l'on souhaite rester en vie sans aller au-devant du danger. Il se trouve que certaines personnes n'en...