[2] - Les âmes ont fané - Naïr

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| Toute façon si on fait du mal, dans l'Au-Delà on le payera |

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J'ai pris mon courage à deux mains, j'ai fini par sortir. Je tournais en rond toute la matinée. Je ne savais pas s'il était concevable que je mette un pied dehors après le crime que j'ai commis.

Je voulais en savoir plus, je voulais voir sa mère. Je ne me voyais pas forcément lui parler, je voulais juste avoir l'œil sur elle.

Je me suis donc rendu en bas de chez elle. Il n'y avait personne.

Aucun des jeunes n'étaient présent.
J'ai dû rester une trentaine de minutes à attendre quelques choses.
Puis cette attente a porté ses fruits puisque Kaïs a fini par descendre.

Il avait un visage fatigué, de gros cerne, les yeux gonflés. Il avait aussi un sourire qui donnait froid dans le dos. Un sourire tellement blanc, doux...
Je me sentais presque apaisé par son sourire. Ce calme a duré seulement quelques minutes puisqu'il s'est approché de moi avant de me mettre un énorme coup dans le visage.

Ce coup m'a sifflé. Plusieurs petits oisillons jaunes tournaient autour de ma tête, comme à la télé.
S'en est suivis très rapidement d'un autre coup.

Je ne disais rien. En même temps, comment tu peux te défendre face à un homme ayant perdu sa sœur par ta faute ?

Il avait arrêté ses coups assez subitement puis c'est assis au sol à mes côtés.

Kaïs : ta tué ma sœur. Tu l'as tué. Tu lui a tellement fait mal, tu l'as poussé à nous abandonner. Sofiane, notre père, puis elle. Ta détruit une famille...

Il s'est relevé puis ma mis un troisième coups au visage. Jusqu'à que quelqu'un le stop.
Il s'est éloigné de moi.

J'ai ouvert les yeux pour apercevoir une petite dame, la mère de Dounia...

Elle m'a souri avant de prendre la parole.

...: Naïr, c'est ça ? Tu sais, Dounia nous a laissé hier. Elle... N'avait pas la force pour garder la tête haute. Pas assez de courage pour supporter ce que tu lui avais fait. Avant de s'enfermer dans cette salle de bain. Elle a écrit une lettre pour tout nous expliquer. Et comme tu dois t'en douter. Le sujet principal de cette lettre, c'était toi. Elle a cité ton prénom 9 fois. Elle préférait sûrement utiliser les « il » pour permettre de mettre une certaine émotion, pour nous montrer que tu comptais beaucoup, peut-être aussi pour montrer à quel point elle a pu te considérer. Elle nous a décrit ses sentiments les premières fois où tu l'as accosté, quand vous étiez devenu proche. Le jour où... Tu lui as retiré son trésor. Mais aussi quand elle a appris que tu l'avais trahis. Que t'avais trahi sa confiance. Mon fils ne voulait pas que je te parle. En commençant à lire cette lettre, j'avais plus la haine qu'autre chose. Je n'avais pas envie de te voir. Je voulais juste une chose, te voir mourir. Mais en continuant. J'ai compris que Dounia t'aimait. Que tu étais important pour elle. Qu'elle avait constamment besoin de toi au point de s'enlever la vie pour éviter de devoir vivre loin de toi. J'ai perdu ma fille. Par ta faute. J'ai perdu ma perle... J'espère que malgré ce... Pari, tu as réussi à considérer ma fille à sa juste valeur. Que tu la aimé et que tout ça n'était pas que du mensonge. J'ai appris que tu allais être papa. J'espère que tu ne ferras pas de mal à la mère de ton bébé. J'espère que tu ressentiras l'amour qu'un parent porte à son enfant et que tu comprendras la souffrance que j'ai ressentis quand j'ai vu ma fille les poignées ensanglantées baignant dans son propre sang... Au final, je ne t'en veux pas. Je te remercie d'avoir fait connaître l'amour à ma fille.

Elle ne m'a pas laissé le temps de parler qu'elle est montée le visage en larme dans la voiture ou son fils l'attendait, qui était garé un peu plus loin.

J'ai commencé à marcher vers chez moi. Je me suis affalé sur le canapé en attrapant mon téléphone. J'ai appelé ma mère à plusieurs reprise. Elle ne répondait pas.

J'avais besoin de lui parler. J'ai donc continué jusqu'à qu'elle daigne enfin décrocher.

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