|COFFEE BREAK

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|COFFEE BREAK

Yukhei saisit ses clefs, fait les cent pas dans le petit couloir menant à sa chambre. Il vient, puis repart, mordille ses cuticules, se stoppe. Impossible d'avouer son secret. Le petit s'en ficherait de toute manière.

Ses lippes déséquilibrées se plissèrent, et il acquiesça.

Ensuite, ils partirent. Ensemble.

Les couloirs à l'heure des clubs étaient - heureusement - d'un sinistre désert. Le brun jeta des regards à chaque coin, tendu. Et ceci même quand ils eurent quitté l'établissement. La rue offrait un champ libre, dans lequel ils sont à leur niveau de vulnérabilité maximale.  N'importe qui, n'importe quand, pourrait déboucher d'un carrefour. Toutes ces ombres l'effrayaient. Elles lui rappelaient de mauvais souvenirs. Sans même en avoir conscience, il serra le petit près de lui tout le long du trajet.

Le café où il souhaitait l'emmener était peu fréquenté entre dix-sept et dix-huit heures. Pile le créneau dans lequel ils s'y glissèrent. Les serveurs s'y trouvent plus aimables, plus disponibles, car moins stressés par l'affluence de clients trop abondante. Yukhei s'y était découvert un petit havre de paix quelques années en arrière. La musique soul résonnait à peine dans les enceintes, la hauteur sélectionnée située sous celles des conversations. Une jeune fille pétillante les accueilla, et leur donna une table. Mieux, sa table. Dans le coin mauve. La lumière y est plus tamisée. Oui, il se l'est appropriée.

Yukhei se mit à l'angle, Jungwoo en face.
Elle leur confia les cartes des menus, puis s'éclipsa, sourire encore scotché au visage. Quelques étudiants sont ici pour payer leurs études. Il s'agit de la solution de facilité, ou presque. Les horaires modulent autant que les cas possibles.

Qu'ils soient apprentis sociologues ou économistes, tels que Yukhei, du marketing, du commerce, du droit, spécialistes de la littérature - étrangère ou non - des arts, et encore beaucoup d'autres. Chacun pouvait venir passer ses heures de trous, sans véritable jugement. Les employeurs savent être compréhensifs.

« Ça te plaît ?, demande le brun en dépliant le flyer, accordé aux tons des murs. Moi oui. Après quelqu'un qu'étudie la cosmétique est sûrement mieux placé qu'moi pour avoir un avis.

L'esthétisme se déclare indéfinissable, les critères finissent par se conjoindre, très brièvement ou non.

Sur le chemin Yukhei le serre contre lui, cette attention le touche autant quelle le gêne. Il n'a pas l'habitude d'être aussi tactile en publique, surtout dans la rue, au milieu de ses aînés, et avec un homme. Ils discutent peu, son cadet semble trop tendu pour. Ce qui est étrange puisqu'il ne met pas de distance entre eux. Alors si ce n'est pas leur proximité qui l'angoisse aux yeux des autres, de quoi a-t-il si peur? Il s'apprête à lui poser la question au moment où il lui ouvre la porte d'un petit restaurant. Il l'invite à entrer avant lui, chose extrêmement rare en Corée du Sud, et il s'installe à une table dans un coin de la pièce principale. Curieux, il observe les alentours avant d'inspecter la carte, toujours aussi silencieux. Il n'aime pas beaucoup le silence, il trouve la situation quelque peu embarrassante alors il se concentre sur la musique. Finalement il relève les yeux du menu pour écouter son faux hyung qui vient tout juste de prendre la parole.

❝𝐑𝐄𝐆𝐔𝐋𝐀𝐑 → 𝓵𝓾𝔀𝓸𝓸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant