Être aimé

Chapitre 10 : Ça mousse 2/2

            J'avance vers le buffet pour pouvoir me rafraîchir un peu. Il fait vraiment chaud pour un début de septembre. Je m'assois sur une chaise blanche en plastique après avoir préparé mon sandwich jambon-beurre. Je regarde au loin toute ma promo qui s'amuse. Je peux même distinguer Laura au fond, qui se dispute avec Thibault. Mais Amandine et Arthur ont disparu.

-Maryline, je sais que tu ne veux pas me parler mais moi j'ai besoin de t'expliquer.

Mes yeux se dressent vers la droite. Je reconnais cette voix. Je suis pétrifiée. Je ne bouge pas. Il se place devant moi. Je n'arrive même pas à le regarder.

-J'ai déconné. Je n'aurai jamais dû faire ce que j'ai fait. Je sais, je n'ai pas d'excuses. Mais j'avais bu, beaucoup. Je ne me suis pas contrôlé.

Je finis par le regarder. Il a le visage triste.

-Disons que depuis le premier jour, tu me plais vraiment beaucoup. Et avec l'alcool, tout paraissait plus facile, et je n'etais plus moi, je n'ai pas réussi à me contrôler...
Réponds moi quelque chose s'il te plaît.

Je ne sais pas trop quoi dire. Ses phrases sont belles mais elles ne changent rien.

-Tu m'as fait peur... très peur.

-Oui, je suppose. Je vais arrêter l'alcool pendant un certain temps je pense.

J'étire mes lèvres, ne sachant répondre. Il part aussitôt, gêné lui aussi. Mon sandwich me paraît plus très bon d'un coup.

-Tu ne vas pas le jetter quand-même ?!

-Nan, tu le veux ?

-Avec plaisir, humm jambon-beurre très bon choix.

Louis me rend le sourire. Je crois qu'il est là depuis le début, enfin je n'espère pas. Mais bon, je suis contente qu'il soit avec là avec moi. Laura rentre de sa balade.

-Alors comme ça, t'es proche d'un deuxième année toi ?

-"Proche" n'est pas le mot que j'emploirai Louis... On est juste ami et encore.

-Ah bon ? T'es bien sûr de ça ?

-Oui, il ne se passe rien entre Thibault et moi !

-Et en plus tu l'appelles par son prénom !! C'est encore pire que ce que je croyais !! Il doit vraiment bien t'apprecier pour franchir la règle !!

-Rho n'importe quoi !

Pendant leur petite discussion, je ne pouvais m'empêcher d'admirer le magnifique général 67. Son t-shirt blanc mouillé est collé à son torse. Je peux contempler chaque petit détail de son corps. Mes lèvres s'humidifient. Ses cheveux, balayés avec le vent, frisent avec l'eau. Son sourire fait ressortir ses petites fossettes. Je peux déjà imaginer son rire. Son short rouge au rayures blanches fait ressortir ses belles jambes bronzées et légèrement musclées.

-Maryline ! Wououuu Maryline !

-Quoi ? Réponds-je agacée.

-T'es d'accord qu'il ne se passe rien entre Thibault et moi ?

-J'en sais rien.

-Tu vois, elle aussi, elle en doute !

-Rho tais-toi Louis, je te dis qu'il ne se passe rien !!!

Amandine et Arthur nous rejoignent. Ils se séparent et font comme si il ne s'était rien passé.

-Et les gars, ça vous dit ce soir, on se capte ?

-Ouais carrément ! Crie Louis.

-Oui, moi aussi, mais pas trop tard faut que je rentre chez moi, explique Laura. Et toi Maryline, tu viens ?

-Nan, je peux pas j'ai mon train à 18 heures, une autre fois !

L'après-midi arrive à sa fin. On se sépare. Sur la route du retour, je croise Martin, mais je l'évite.

-Tu peux m'ignorer autant que tu le veux mais tu sais que je ne suis pas invisible.

-De quoi tu parles ?

-Arrête, tu sais très bien ! Tu crois que je ne t'ai pas vu toute à l'heure me regarder ?

-N'importe quoi, je ne savais même pas que tu étais ici aujourd'hui.

-Bah bien-sûr, il sourit, avoues tu m'aimes bien quand-même.

-NAN, je ne t'aimes pas !

Je suis partie le plus vite possible.