XXXVIII. Le gala

258 36 21
                                    

🌹Ce chapitre peut être un peu "chaud", enfin si vous êtes jeune. Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez, vous êtes prévenus🌹


Samedi était vite arrivé. 

La semaine avait défilée à vitesse grand V, même quand je ne faisais pratiquement rien de mes journées à part dormir, manger, bosser et parler avec ma mère sur sa grossesse. Et dire que ça faisait déjà quatre mois que je menais cette nouvelle vie... 

Bientôt, j'allais être grande sœur et c'était sans doute le point le plus positif de toute cette vie. Malgré tous les rebondissements, les craintes, les moments de doute, voir le ventre de ma mère prendre forme ne faisait qu'accroître mon excitation d'enfin pouvoir être un exemple pour quelqu'un. Comme Jonathan l'était pour Damien. 

Etre fille unique n'est pas toujours une partie de plaisir, on se sent facilement seule. Mais une pensée horrible me traversa l'esprit que je balayai directement : Et si je ne pouvais pas assister à la naissance de ma petite-sœur ou de mon petit-frère ? S'il m'arrivait quelque chose avant ? 

En essayant d'esquisser mon plus beau sourire dans le miroir, je me rendis compte à quel point je me sentais toute crispée et pas du tout à ma place. Après le pacte, tout était censé être plus simple pour moi et Jonathan, mais je me rendais à l'évidence que peu importe la vie que je décidais de mener, l'injustice sera toujours là. 

Avec toute la force du monde, j'essayais de ne pas pleurer histoire de ne pas devoir recommencer mon maquillage, mais petit à petit, la vérité résonnait dans ma tête. 

Faire le pacte était une grossière erreur. 

Mais pleinement me l'admettre serait impossible. Jouer à l'autruche paraissait plus simple et surtout moins prise de tête. Depuis l'épisode au camp Harlow, j'avais fait table rase de tout ce qui m'était arrivé. Je ne courrais plus après le danger, essayant de comprendre ce qu'il se passait, non j'allais tout laisser tomber. 

Et si jamais cette esprit vengeur voulait revenir et me pourrir la vie... alors qu'il en soit ainsi.  

Jamais je n'aurais cru déclarer forfait aussi vite, mais après le baiser, continuer de vivre ainsi ne mènerait à strictement rien. Maintenant que Jonathan ne partage plus aucun liens avec Victoria, je pouvais clairement lui dire ce que je ressentais - enfin surtout qu'il le sait déjà - tout en lui disant que notre relation est impossible. 

Il aura peut-être mal, mais au moins, je n'aurais plus à m'en faire. Je ne vais plus essayer de toutes mes forces de l'ignorer ou de mal lui parler. Lui dire clairement est nettement plus simple. 

Mon cœur se serrait rien qu'à l'idée de lui dire, mais il le fallait bien pour pouvoir pleinement profiter de ce qui me restait de cette vie. 

C'est drôle. 

On dirait que je m'apprête à mourir cette fois-ci aussi.

Un "toc toc" sur ma porte retentit. Mon père se trouvait sur le pas de la porte, sourit légèrement mais ne pouvait pas cacher son inquiétude. Moi qui voulais passer plus de temps avec lui, je ne le voyais que très rarement. Entre ma mère et les préparatifs et mes trois mille activités, nous n'avions jamais eu l'occasion de discuter. 

Mon père est beaucoup moins expressif que ma mère niveau émotions. Il restait toujours en retrait, gardait tout pour lui, mais son regard trahissait pas mal de choses. Ce genre de personne qui sans dire un mot arrivait à vous faire passer un message. 

— C'est juste un gala papa, je vais vraiment pas tarder. Oliver me déposera à la maison et pas d'alcool avec les médicaments. Tu vois, j'ai tout appris par cœur. 

Rends-moi mon corps ! TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant