XLIII. Le rituel

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— Kalie ? Tu es sûre que tout va bien ? 

Je m'arrêtai subitement à l'entente de la voix de ma mère. Depuis une heure je faisais les cents pas dans ma chambre à penser à... ma vie bordélique. La froideur de Jonathan m'avait complètement achevé. Le voir en pleine confusion sur sa propre existence me faisait plus de mal que je ne le pensais. Je devrais être habituée, mais mes émotions prenaient le dessus. 

— Oui, ne t'en fais pas ! 

Mon regard s'arrêta sur son ventre qui avait bien gonflé depuis la dernière fois. J'eu un pincement au coeur en me rendant compte que j'avais volé la vie de Kalie mais aussi sa capacité à être une grande soeur et un modèle. Malgré moi, mes yeux s'embuèrent, je détournais le regard pour éviter les questions de ma mère. 

— Tu devrais y aller, papa t'attends, vous me dites quand vous revenez de l'hôpital ! 

— Kalie... Te laisser seule, ça m'inquiète. Imagine qu'on t'agresse encore une fois ? Tu ne veux pas venir avec nous ? 

— Je t'ai déjà dit que j'avais beaucoup de boulot, je veux me coucher tôt. Promis si il y a le moindre soucis je vous appelle, souris-je. 

Elle prit mon visage entre ses mains et déposa un baiser sur mon front. 

— Je suis tellement fière de toi, de ce que tu es devenue durant ces derniers jours, sourit-elle avant de me regarder tendrement. Tu sais, même si ça ne m'enchantait pas vraiment et que ça n'a pas vraiment abouti, je suis tellement heureuse de ton boulot au diner, ou même de tes activités extra-scolaires que tu prenais au sérieux. Tu as tellement de courage, je suis tellement fière. 

Les larmes tombèrent cette fois-ci. Ce qui blessait le plus, c'était que ma mère n'avait jamais pris le temps de me dire cela. Je savais qu'elle était fière, mais... elle se montrait distante. Après avoir trahi mon père, elle n'a peut-être pas réussi à me regarder en face. 

— Allez, fait attention, et pas de bêtises. 

Elle referma la porte tandis que j'essuyais mes larmes. Mon bureau se transformant plus en une porcherie qu'autre chose, avait clairement besoin de rangement. Après quelques minutes, mon attention se focalisa sur la fenêtre d'en face : le noir complet. 

A quoi est-ce qu'il pensait ? Est-ce qu'il allait bien ? Il doit me détester...

— Laisse lui du temps. 

Ma contemplation fut interrompu par moi, enfin le double. 

— Tu m'as fait peur, fis-je ne revenant toujours pas de notre ressemblance. Depuis quand tu me regardes à travers le miroir ? 

— On va dire que tu m'as donné le tournis avec tes va-et-vient. 

Je levais les yeux au ciel, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Cela voulait très certainement dire qu'elle avait entendu ce que ma... sa mère avait dit. Rien que dans son regard, je pouvais sentir quelque chose. Peut-être une certaine connexion entre nous qui sait ? 

— Je sais que tu penses la même chose que moi, intervint-elle. Honnêtement, ma mère a raison. Je n'ai jamais été aussi sérieuse dans mes études ou même dans le conseil des élèves. 

— Pourtant tout le monde pense que tu es une bonne leader. Tu es organisée et semble avoir ta vie en main. 

— Fut un temps, oui. Le conseil me plaisait bien et je me sentais à l'aise avec le groupe, jusqu'au jour où... 

— Lucas...

— Ouais. Ce merdeux m'a complètement foutue en l'air. Et sa sœur, la voir tous les jours me rendait malade. J'ai commencé à être détestable. Et puis petit à petit, le conseil me plaisait de moins en moins, j'enchaînais les fêtes avec Carla. Elle est peut-être collante et hostile, mais elle restait ma très bonne amie. 

Je restais silencieuse face à son histoire. Elle était intéressante et intrigante à la fois. Me voir dans un contexte différent était si étrange.

— Oliver et Leila... jamais j'aurais pu survivre sans eux. Mais au fond, je savais que je les avais déçu. Mon comportement envers Chloé était déplorable et maintenant, je suis morte de honte. Tu sais, le jour de l'accident, j'avais décidé de me reprendre en main. Un petit jogging pour se remettre dans le bain et bam... je n'avais rien vu venir. Comme si j'étais destinée à rester la personne que je suis, fit-elle avant de s'arrêter un moment. Puis tu as débarqué, une version plus... sage. 

— J'ai volé ta vie, je ne suis en rien sage. Au contraire, je me qualifie de pire. 

Elle haussa les sourcils, comme si elle était contente que je venais de réaliser. 

— Quoi ? C'est vrai. A cause de mon égoïsme et de mes peurs, j'ai préféré endurer des malaises, des attaques meurtrières, lançai-je à son égard, mais surtout, j'ai volé ton bonheur. Le fait que tu puisses être grande-sœur, de voir tes parents heureux... tout ça, je te l'ai volé. Et pourquoi ? Parce que je ne pouvais pas admettre que ma vie n'était pas parfaite et calme. Parce que j'ai endossé les responsabilités de ma mère. On peut dire que j'ai bien mérité ce qui m'arrive. 

Elle se tut, ne sachant pas quoi dire, mais je pus apercevoir une once de compassion dans son regard. Dans tous les cas, nous étions liées, je savais à quoi elle pensait, même si elle ne l'admettrait jamais, elle ressentait ma peine. 

— Bon, s'exclama-t-elle, c'est pas que j'ai pas envie de partager des moments tire-larme, mais j'ai des informations. 

J'acquiesçai et m'assis sur mon lit, toute ouïe à ce qu'elle allait me dire. Kalie numéro deux prit place sur la chaise en face du bureau avant de commencer : 

— Bon et bien bonne nouvelle, il y a un moyen de retrouver chacune notre vie, mais il y a des conditions. 

— Bien évidement. 

— Ne te réjouis pas trop vite. Tu dois ouvrir une sorte de portail et pour ça tu as besoin de trois élément :  le collier de Xio Yi, tu sais où il est ? 

— Normalement, si tout est intacte ici, il doit se trouver au restaurant avec Xio Yi. Il avait mentionné une boîte qu'il gardait dans son bureau. Il doit forcément y avoir un moyen de le prendre, ou même d'expliquer à Xio Yi ce qu'il se passe, il nous a cru une fois, il pourra le refaire. 

— D'accord, autre élément, il faut que ce soit pendant la pleine lune. Ne me demande pas pourquoi, ils doivent surement croire que nous sommes des loups-garous ou autre. 

Je ris légèrement, me demandant bien pourquoi je ne "devrais pas me réjouir trop vite". Le collier et une pleine lune, ça ne m'a pas l'air très compliqué. 

— Et le dernier élément... c'est le plus compliqué. 

— Tu abuses, ça ne doit pas être si difficile à trouver. 

— En réalité si. Tu dois... tu dois mourir Kalie. 

***

Bonsoir !

J'espère que vous allez bien, j'aime pas faire de message à la fin des chapitres, ça coupe la lecture, mais là ça faisait longtemps que je n'avais pas posté. Les partiels enfin terminé, je continue enfin RMMC surtout qu'il me reste quelques chapitres avant la fin d'une LONGUE aventure. 

Si il y a encore des gens, manifestez-vous, j'espère que vous n'avez rien oublié ! Si vous avez des questions ou des avis, n'hésitez pas et si vous êtes timide, je suis disponible en privé hehe.

Bisous 

Krystal ~

Rends-moi mon corps ! TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant