Je me suis endormie d'épuisement en me soignant. Lorsque je rouvre les yeux, Kaï est là, au pied de mon lit. Il a de nouvelles coupures sur les bras mais je n'ose rien lui demander. C'est un Démon, il a puni le « méchant ». C'est son rôle et je ne veux vraiment pas m'attarder sur ce détail.
- Comment tu vas ? me demande t-il.
- Je... bien.
- Et tes blessure ?
Sachant que je minimiserai les dégâts, il regarde lui même. Il écarte mes cheveux et passe doucement la main sur la peau de mon cou et de mon visage. Je retiens ma respiration : on ne se touche quasiment jamais. Ses gestes sont doux, rien avoir avec la brutalité dont il s'est servi pour faire déguerpir mon agresseur hier.
Lorsqu'il regarde mon dos, je sens son souffle sur ma peau devenir saccadée : mon aile n'est toujours pas en place, je n'ai plus eu la force de la soigner avant de sombrer dans le sommeil. Je baisse les yeux et lorsqu'il revient face à moi, je sais déjà qu'il a de nouveau cette colère dans le regard.
- Je... n'ai pas eu le temps de finir, bredouillais-je.
- Peux tu te soigner ?
- Sans problème.
- Alors fait-le. Aujourd'hui tu resteras dans tes appartements pour que tu te reposes... En échange, je t'emmènerai où tu voudras dès demain.
J'accepte le deal avec joie. Il n'est pas en colère contre moi, je respire enfin.
Il me regarde remettre les os en place, sans douleur. Puis me porte jusqu'à la salle de bain où il a déjà posé une tenue.
- Je ne suis pas une enfant fragile ! je proteste.
- Non, tu es ma protégée et j'ai failli à ma mission.
Sur ses paroles tranchantes (et cruel envers lui-même) il ferme la porte pour me laisser me changer. Une fois que cette tâche accomplie, je sors et croque dans le fruit qui me sers de petit déjeuner.
- Je dois te poser une question : est-ce que Lucifer t'as fait du mal à cause de ce qui est arrivé hier soir ? (Ça vous étonne que je pose cette question ? Serais-ce vraiment étonnant, le Diable battant ses enfants ?)
- Tu te fais du souci pour moi ? s'étonne t-il.
- Réponds à ma question ! je répète d'un ton plus autoritaire.
Il me regarde dans les yeux et pose sa main sur son cœur :
- Je te promets qu'il ne m'a rien fait pour hier soir. Maintenant, dis moi pourquoi ça t'inquiète ?
- Je ne m'inquiète pas, enfin si, mais si je t'ai demandé... c'est parce que je culpabilise.
- Tu... alors ça c'est bien un truc d'Ange : culpabiliser pour rien.
- Si je n'avais pas voulu prouver ma valeur pour dorer ma propre image, rien de tout ça ne serait arrivé !
- Tu pleures ?!
- Te fous pas de ma gueule en plus !
Il se lève et vient me prendre dans ses bras.
- Je ne me moques pas de toi, je suis surpris que tu t'en veuilles pour quelque chose de naturel pour moi. Chaque jour, en Enfer, des combats éclatent par centaines. Certes, celui-ci aurait dû t'être évité puisque tu es censée avoir un garde du corps mais ce Démon ne mérite en rien ta culpabilité.
- Tu penses que je devrais allé m'excuser ?
- Il ne mérite pas ça non plus.
Contre son torse, je me sens en sécurité. « C'EST UN DÉMON ! » me crie ma conscience tandis que je me blottis un peu plus contre lui. « Je suis une meurtrière », j'y réponds.
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Angéliquement tueuse
ParanormalJe suis Anaelis, la première d'une nouvelle sous-espèces d'Anges capables de faire le mal sans être déchu. Ma vie me convenait enfin : j'avais un boulot qui me tenait à cœur, j'avais trouvé l'amour, j'avais des amis, une famille, une équipe, un fian...