Chapitre 2

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À peine mon ravisseur et moi atterrissons que je hurle déjà :

- Non mais c'est quoi cette manière de se téléporter ! C'est horrible ! Vous voulez pas changer ça ? Non, mais oh ! Je refuse d'être traitée comme ça ! Et puis tu vas commencer par me lâcher ! Ensuite, tu m'expliques où on est et ce que je fais là ! j'exige (surtout pour l'agacer).

Je viens clairement de me faire kidnapper alors qu'ils ne comptent pas sûr moi pour être agréable.

- La ferme, tonne-t-il de sa voix beaucoup trop grave. 

Je fais semblant d'être outrée (mais la réponse était prévisible) et j'affiche une mine boudeuse. Il me regarde alors dans les yeux et - à mon grand étonnement - il me répond tout de même :

- On est aux Enfers, mon chef m'a demandé de lui ramener un des ces anges nouvelles générations capables de tuer sans être Déchu, alors te voilà.

- Tu viens de dire « nouvelle génération » ?! JE NE SUIS PAS UN TÉLÉPHONE PORTABLE ! 

Suite à mon coup d'éclat, un tas de Démons, alertés par le raffut, s'approchent de nous, enfin surtout de moi. Ils ont dans les yeux quelques chose de malsain. Légèrement mal à l'aise, je recule. 

- Génial, grince entre ses dents mon geôlier. T'es vraiment incapable de te taire toi, hein ? Je t'ai dit qu'on était aux Enfers, c'était pas pour que tu rameutes tout le quartier !

Avant que je puisse répondre il me balance sur son épaule (ce qui signifie pour moi me retrouver à plus de 2 mètres du sol tellement il est grand).

- C'est un colis pour le grand patron, dégagez les minus, ordonne-t-il à tout ceux présent.

- Seigneur, laissez-nous nous amusez un peu avec elle d'abord... nous la ramènerons au palais pour vous en un seul morceau. On la fera juste hurler un peu... C'est une Ange après tout, la voir souffrir nous feras à tous le plus grand bien.

- Dernier avertissement : partez où je vous démoli.

Sauf qu'ils n'obéissent pas pour un rond et se mettent à nous attaquer de toutes part. J'hurle. Le Démon qui me transporte combats nos assaillants comme d'autres auraient chassé des moucherons. Il est fort, très fort. Une fois tout ses opposants partis ou inconscients, il me repose au sol, frissonnante, les yeux écarquillés. 

- Tu veux bien arrêter de crier maintenant ? me demande-t-il gentiment.

- D'accord (en même temps je lui dois bien ça : il m'a sauvé)... Pourquoi tu me traites ainsi ? 

- Qu'est-ce que j'ai fait de Mal jusqu'à présent ? s'énerve-t-il.

- Justement. Rien. Je te parle de ce que tu as fait de Bien - ou même pas fait du tout - jusqu'à présent. En fait, je me demande pourquoi tu me traites si bien.

- Tu es un colis destiné...

- ... au grand patron, je sais, je le coupe. Ça n'explique rien.

- Je fait parti des grands démons de sa garde rapprochée, j'ai des ordres précis et je les respecte.

Je ne suis pas convaincue mais il n'a pas l'air de vouloir m'en dire plus (pour l'instant) alors je change de sujet :

- Comment t'appelles-tu ?

- Kaï. Et toi ?

Je suis si surprise par ce simple retour de question que je demeure bouche bée. Depuis quand les Démons (ou du moins certains) sont-ils devenus polis ?

- Anaelis, je réponds.

Sans me lâcher le poignet, il m'incite à avancer vers le grand édifice noir au loin.

Angéliquement tueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant