Je suis installée dans mes nouveaux, grands, appartements quand je me rends rendue compte que je n'ai pas de vêtements de rechange. Je m'adresse à Kaï qui me répond que Lucifer lui a donné des consignes et que je n'ai qu'à le demander pour aller m'acheter des vêtements. Ce que je fais immédiatement. Nous nous sommes donc rendus dans une rue commerçante pour Démons. Ça m'a fait bizarre. Puisque je suis une Ange, tout le monde me regarde étrangement, et les plumes violettes n'arrangent rien ; mais j'ai l'habitude. Non, ce qui me perturbe, c'est de découvrir une rue commerçante au beau milieu des Enfers. Mon garde du corps me fait entrer dans la plus grande boutique et me dit simplement que je n'ai qu'à choisir.
- Et comment on paye ? Je ne pense pas qu'on puisse prendre ce qu'on veut comme chez moi, je remarque.
- Effectivement mais ne t'inquiète pas pour cette partie : tes protecteurs sont riches, ici.
Je me sers donc dans les rayonnages et finis par passé en cabine. Le grand démon s'assoit sur une chaise juste en face afin de pouvoir me voir dans des tenue de démonne : cela promet d'être amusant (pour lui).
Lorsque je sors la première fois, je me plains immédiatement en me voyant dans le miroir :
- Il n'y a que des trucs aussi serrés, moulants, petits et décolletés ici ? Non mais sérieusement : j'ai l'impression d'être a moitié nue !
- C'est la mode, dit-il nonchalamment en profitant de l'occasion pour regarder mon corps à peine couvert.
- Y a vraiment rien d'autre ?
- Désolé mon Ange.
- Et niveau des couleurs ?
- Noir et rouge, répond-il.
- J'hallucine.
Je retourne en cabine puis ressort avec les vêtements de mon arrivée.
- On change de boutique. Emmène-moi à un stand de tissu. Si c'est comme ça je préfère faire moi-même mes fringues plutôt que de montrer... ce qui n'est pas a voir.
Kaï pense que c'est bien dommage mais fait ce que je demande.
De retour dans ma chambre, je m'installe face à un bureau et me mets à travailler. Il me demande alors la permission d'entrer. Je lui accorde, étonnée de tant de délicatesse de sa part. Il commence à m'observer de loin, sans me déranger.
Ma première étape consiste à utiliser mes pouvoirs pour faire perdre leurs couleurs aux tissus. Ils deviennent donc blanc ou transparent. Puis je me saisis du matériel de base de couture que j'ai acheté sur une étale et me mets à découper et à coudre (en utilisant aussi une grande dose de magie parce que, hein, c'est pas si facile). J'ai appris chez ma grand-mère le travail du tissu et cela va enfin me servir.
J'ai presque oublié la montagne de muscle bordeaux à côté de moi lorsqu'il pousse un sifflement admiratif en voyant ma première robe achevée. Je sursaute et lui sourit. Je vais me changer dans ma chambre et revient dans une longue robe bustier. Nouveau signe d'admiration.
- Tu es douée !
- Merci, dis-je en rougissant.
- Pourquoi tu fais cette tête à chaque fois que je dis ou fait un truc ?
- Euh... je... en fait, ça m'étonne que tu sois si gentil avec moi.
- Je suis censé le prendre comment ?
Je me mets à rire.
- Tu es différent des autres Démons, comme moi des autres Anges.
- Alors tu peux vraiment... sans conséquence ? m'interroge t-il.
- Tuer des gens ? Oui. À condition que cela bénéficie aux autres.
- Impressionnant...
Je passe ma journée à me confectionner de nouveaux habits sous l'œil attentif de Kaï. Ce dernier commente les essayages (qui eut cru qu'un Démon pouvait avoir un sens du style vis à vis des robes blanches ?). Puis lorsque je veux enfin prendre ma douche, il m'arrête :
- Les ordres sont clairs : si tu touches de l'eau, je dois te tenir. Histoire que tu téléportes pas chez toi en douce.
- Je vais prendre une douche ! Tu connais le principe ? On est censé se mettre tout nu et se laver. Il est hors de question que tu m'accompagnes !
- Tu n'as pas le choix. Mais je peux me tourner si tu veux.
- Il y a un miroir sur le mur en face, tu le sais, ne me prends pas pour une imbécile.
- Tu sais : c'est pas si dramatique si ton garde du corps te vois nue.
- Pardon ?!
- Bah non, je vois pas le problème là dedans. Je suis censée te protéger, nue ou pas. C'est professionnel là ! Mais si ça te gêne tant : ne te douches pas. Tu ne pues pas, il n'y a pas de problème !
Je me poste face à lui et tends la main, l'humidité de la pièce se rassemble pour former une petite étendue d'eau.
- J'aurai pu m'enfuir en arrivant, sans problème. Je suis assez puissante pour me téléporter avec une quantité très restreinte d'eau. Pas la peine d'une douche pour ça.
Sur cette aveu, je lui claque la porte de la salle de bain au nez. Et me douche.
En sortant, (dans ma nouvelle chemise de nuit), je le retrouve, assis sur le canapé, la tête entre les mains.
- Pourquoi ne t'es tu pas enfuies ? me demande-t-il. Pourquoi es-tu restée, ici, en Enfer ?
- Je ne suis pas comme les autres Anges : j'aime découvrir de nouveaux endroits, j'aime les sensations fortes et les expériences aux frontières du danger. Les Enfers... c'est un lieu que je veux découvrir.
- Tu es sûr que tu es une Ange ?
Je ris. Je vais rendre ce Démon fou, c'est certain.
- Maintenant à toi de répondre à ma question : pourquoi ne m'as tu pas fait de mal ? je lui redemande pour la énième fois.
- Tu cherches à être blessée ou quoi ?
- Non, je cherche des réponses. Je ne te crois pas quand tu dis que c'était pour plaire à Lucifer. J'ai vu le regard que me jetais les autres, ils ressemblaient à des animaux en me regardant, moi, une Ange.
- Je vous ai suivi, toi et ton équipe, sur plusieurs missions ses dernières semaines. Je voulais réussir à attraper le chef - enfin la cheffe - de l'équipe mais pour cela il fallait que je vous observe. Peu à peu, je me suis habitué à vous. Quand j'ai compris que c'était toi la cheffe, j'ai continué de vous espionner quelques temps, puis je t'ai kidnappé.
- Tu t'es « habitué » aux Anges ? Tu me prends pour un pigeon !
Je soupire.
- Bon, je vais me coucher, le jour où tu te seras décider à me dire la vérité, tu répondras à ma question. N'importe quel Démon aurait au moins essayer de me blesser psychologiquement ! Et là, je me serai taillée vite fait... Tu m'as donné l'occasion d'explorer ton monde alors merci, peu importe quelles sont tes raisons secrètes, merci.
Sur ce, je pars me coucher. Kaï reste dans le salon, pensif. Je lui en fais voir de toutes les couleurs (j'en suis consciente).
Il ne sait pourquoi il ne me veut pas de mal, quoique... au fond de lui, il connait la réponse. Mais il n'est pas prêt de l'avouer. En tout cas, il assure ma protection, mon séjour ici promet d'être... intéressant.
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Angéliquement tueuse
ParanormalJe suis Anaelis, la première d'une nouvelle sous-espèces d'Anges capables de faire le mal sans être déchu. Ma vie me convenait enfin : j'avais un boulot qui me tenait à cœur, j'avais trouvé l'amour, j'avais des amis, une famille, une équipe, un fian...