Chapitre 8

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Notre kop fit le maximum de bruit et les joueurs passèrent devant Cathy, Franck et moi.

Un à un, ils passèrent devant moi en mimant les paroles : joyeux anniversaire Louna, me faisant limite pleurer de bonheur.

Mais celui qui me fit le plus de plaisir et auquel je ne m'y attendais vraiment pas, c'est quand Luka passa lui aussi devant moi et mima ces paroles accompagné d'un cœur et d'un clin d'œil, puis il repartit comme si de rien n'était.

-On a tout vu, murmura Cathy pas très fort.

Je rougis instantanément, gênée mais toutefois heureuse de la situation. Je n'avais donc pas rêvé de cette scène, elle s'était produite devant moi il y a à peine quelques secondes.

C'est à moi et rien qu'à moi qu'il avait fait cela.

Je me perdis dans mes pensées à réfléchir à cette situation. Depuis quelques semaines, Luka et moi nous tournions autour entre les matches, quand il venait dire bonjour aux photographes ou remontait du vestiaire.

Je n'étais pas folle, quelque chose changeait au fur et à mesure.

-Louna ?

Je tournai la tête vers Cathy qui sourit, malicieusement.

-Oh, je vois, dit-elle en détournant la tête.

-Tu vois quoi ? Demandais-je en m'approchant d'elle.

-Quelqu'un est amoureux, chuchota-t-elle à mon oreille. Et à ce que je vois, c'est réciproque.

-Oh, non, ce n'est pas... ce n'est pas ce que tu crois, Cathy, m'empourprais-je en rougissant.

-Ne sois pas gênée, Louna. C'était inévitable, vous deux, déclara-t-elle dans un clin d'œil.

Je ne compris pas le sens de sa phrase et fronçais les sourcils, prête à demander des explications mais le coup de sifflet retentit et je dus me concentrer pour rester attentive au match.

Sur une inégalité d'un but partout, les équipes rentrèrent au vestiaire après un tiers rempli d'émotions.

Le score ne bougea même pas lors du 2ème tiers, c'est alors que tout se joua sur ce troisième et dernier tiers...

-TIR ! Criais-je derrière la vitre, ne pouvant plus contenir ma frustration de les voir si près du but.

M'écoutant ou ne m'écoutant pas, le joueur en question tira au fin fond de la cage de ce cher canadien, nous donnant un avantage bien mérité. Le kop explosa de joie mais fut bien vite calmé par l'égalisation d'un Tchèque.

Les occasions furent ensuite nombreuses mais c'est seulement quand un normand fut envoyé en prison qu'il était impossible de se louper.

-Allez, suppliais-je mentalement. Allez, vas-y !

En quelques secondes à peine, le joueur à ma gauche l'envoya à celui à droite du gardien qui le poussa entre le patin et le poteau, nous donnant un sacré avantage à quelques minutes de la fin.

Encore une fois, le kop explosa et ce score nous rassura un peu plus, sans toutefois nous emballer.

-Le gardien va sortir, déclara Franck.

-QUOI ?!

-normand, précisa-t-il.

Effectivement, le coach adverse ordonna au normand de sortir de sa cage et d'aller s'asseoir sur le banc, ce qu'il fit.

-Luka, vas-y ! Cria Cathy à travers la vitre.

Je fronçais les sourcils en voyant qui avait le palet. Luka. Il le projeta de loin jusque dans le filet et je ne pus retenir mes larmes de bonheur. A 30 secondes de la fin, c'était bouclé : nous étions champions de France !

Je me tournai vers le haut du kop où ma meilleure amie, elle-aussi, pleurait de joie et de bonheur. Elle me sourit entre deux larmes et cria, comme à son habitude.

Le gong retentit, relâchant toute la pression accumulé, faisant de nous, les champions en titre !

Les joueurs s'étreignirent un long moment et jetèrent leurs casques, gants, etc... Cathy, Franck et moi mitraillions tout ceci, bien évidemment, en essayant de ne pas en perdre une miette.

Cathy me tira jusqu'aux portes de la glace, là où les joueurs entrent sur la glace et me poussa à y aller.

-Je n'ai pas le droit, Cathy...

-Franck et moi t'avons obtenue l'autorisation, Louna. C'est à toi que reviens la charge d'aller prendre nos champions en photo au plus près de la glace alors profites-en bien et... joyeux anniversaire !

Je la serrai fort dans mes bras et avançai de quelques pas sur la glace. J'essayais de ne pas tomber et de ravaler mes larmes en même temps, chose compliquée.

Me voyant galérer, Gaétan vint me prendre par les bras et me mena jusqu'à eux. Il me serra dans ses bras et je le félicitai.

-Cette victoire n'est pas qu'à nous, Louna. Elle est aussi à nos supporters, déclara-t-il.

Je lui souris, les larmes aux yeux et croisai, au même moment, le regard de Luka, plus heureux que jamais. Nos sourires et nos regards en disaient long sur notre bonheur à chacun.

Je les pris sous les angles, surtout lors de la remise de la gigantesque coupe. Le champagne fut de sortie et j'eus du mal à les aligner correctement derrière leur coupe pour la traditionnelle photo.

-Okay les gars, je peux comprendre que vous soyez heureux, que vos hormones soient en ébullition parce que c'est notre jolie jeune photographe qui prend la photo mais calmez-vous deux minutes que Louna puisse prendre une belle photo souvenir, plaisanta Gaétan, le papa du groupe.

Les joueurs rigolèrent alors que je rougis d'un air gêné. Je pris une multitude de photo pour être sûr d'en avoir quelques-unes de réussies et leur signalèrent que c'était bon.

-Il te plait notre cadeau d'anniversaire, Louna ? Demanda Christian Felton.

-Je n'aurais pu rêver mieux, rigolais-je. Ça fait longtemps que je l'attendais celle-là !

-Elle va être gravée dans ta mémoire, je crois, sourit-il.

-C'est fort probable, appuyais-je.

Les supporters vinrent sur la glace félicitaient leurs champions, certains prirent des photos et me demandèrent même à les prendre. Sandra était en grande conversation avec son adorable Kenny alors que j'admirais ce beau monde en étant la fille la plus heureuse du monde.

-Beaucoup d'émotion en une journée, fit une voix claire derrière moi.

Quand je me retournai, je croisais le regard azur du petit blondinet, me dépassant –grâce à ses patins d'au moins deux têtes.

La photographeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant