Skull Island [Seventeen] ✅

Chapitre 15

Jeonghan souffle pour la centième fois en moins de dix minutes ce qui commence sérieusement à agacer son compagnon.

Seungcheol n'a pas dormi de la nuit, il surveillait les alentours et le plus jeune par la même occasion. Il a entendu de nombreux bruits lorsque le soleil était couché, des hurlements de loups, des branches qui craquaient sous le poids de quelque chose ou quelqu'un, des oiseaux qui tapaient contre le bois des arbres, des animaux marins, des vagues d'eaux venant s'échouer sur le sable, et même des bruits non identifié qui ne ressemblaient à rien qu'il ne connaisse.

Il a réveillé Jeonghan dès que le soleil a pointé le bout de son nez, ce que n'a absolument pas apprécié le blond qui lui a bien fait comprendre.

Ils ont continué à longer le lac sur quelques mètres avant de voir le bout de celui-ci. Ils ont donc été obligés de continuer en empruntant la forêt ce qui n'a enchanté ni Seungcheol, ni Jeonghan. Ils ont finalement découvert un chemin en dessous d'une falaise qui a l'air sans danger et qui mène à quelque part en plus de pointer vers le nord.

Heureusement que les arbres ne cachent pas la lumière et que le soleil leur montre le chemin.

Ils ne sont pas reparlés depuis le début de la journée et ça commence à peser sur le moral des deux garçons qui n'ont pas l'habitude d'être silencieux l'un avec l'autre.

C'est vrai qu'avant, ils avaient tellement de sujets de conversations différents qu'ils finissaient par avoir mal à la gorge à force de trop parler.

Après un énième soufflement de la part du plus jeune, Seungcheol s'arrête et se tourne vers son partenaire les sourcils froncés.

— Est-ce que tu peux arrêter de râler cinq minutes ? On dirait Mingyu ! T'es plus un enfant, alors arrête d'agir comme si tu en étais un !

Jeonghan sent son cœur se serrer en voyant Seungcheol s'énerver contre lui. Mais il ne va pas se laisser faire, il ne se pliera pas aux envies du plus vieux, il est peut-être le chef du régiment, mais Jeonghan n'en fait pas parti alors le noiraud lui doit un minimum de respect.

Alors comme il le fait si bien, il va jouer sur les sentiments, sur les mots, comme toujours.

— Peut-être que j'aimerais retourner à l'époque où j'en étais un, d'enfant. J'aurais peut-être la chance de rencontrer quelqu'un qui prendrait vraiment soin de moi comme si j'étais son plus précieux trésor sans jouer avec mes sentiments !

Seungcheol lève les bras en l'air en comprenant que Jeonghan utilise la technique du "j'essaye de te faire sentir le plus coupable possible en te crachant à la gueule tous les défauts du monde".

— Tu crois que je n'étais pas sérieux avec toi ? S'exclame le militaire en haussant la voix.

Jeonghan ne l'écoute pas et surenchérit en ne prenant pas en compte ce que le noiraud vient de lui demander.

— Peut-être que ce mec, il ne se renfermera pas dans son mutisme quand une dispute surviendra, il saura se remettre en question et discuter avec la personne qu'il aime comme n'importe quelle personne devrait le faire !

Seungcheol allait ouvrir la bouche pour répondre au blond, mais celui-ci est plus rapide et continue à balancer ses quatre vérités en haussant le ton à chaque fois, faisant bien comprendre au chef qu'il ne peut et n'a pas le droit de répliquer tant que Jeonghan n'a pas entièrement fini.

Alors Seungcheol l'observe se déchaîner sur lui, les bras croisés contre son torse et le regard triste, encré sur le corps de son vis-à-vis qui accompagne ses mots de grands gestes brusques.

Ce n'est plus le photographe calme qui parle ; la fatigue et la peur de ne pas survivre prennent toute la place, rendant fou Jeonghan. Il n'a plus le dessus, il ne contrôle ni ses mots, ni ses gestes, c'est comme si un démon avait prit possession de son corps.