Chapitre 24

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Hansol caresse les cheveux d'un Seungkwan qui ne cesse de pleurer depuis le départ des autres. Il aimerait l'aider, pouvoir faire plus qu'être là à côté de lui, le faire rire et oublier tous ses soucis. Il voudrait le rassurer de vive voix et lui dire qu'il est très attaché et que ça le blesse de voir le blond dans cet état.

Parce que oui, Seungkwan s'est petit à petit incrusté dans la tête d'Hansol, dans son quotidien. Le soldat est d'un naturel joyeux et moqueur, il est très attachant tout en étant d'une fragilité incroyable. Il est tel une poupée de porcelaine, s'il tombe, il se casse en des centaines de morceaux. Il peut se relever, cicatriser de ses blessures, mais il n'aura jamais la même beauté qu'avant, il lui manquera toujours quelques morceaux qui le composent.

Plus il se brise, plus le Seungkwan heureux disparaît. Hansol a réussi à lire en lui comme dans un livre ouvert et ça, sans même qu'il essaye d'en savoir plus. Simplement à la manière dont il parle, dont il s'exprime, le regard inquiet et aimant qu'il jette sur ses amis, son habitude de passer sa langue sur ses lèvres lorsqu'il est gêné. Quand il ferme les yeux pour éviter de pleurer, qu'il dort toujours avec quelqu'un la nuit par peur de refaire des cauchemars qui le hantent, lorsqu'il fait mine d'être choqué quand il voit deux personnes s'embrasser alors qu'il est loin d'être le plus innocent des hommes. Toutes ces petites manies sont voyantes, Hansol les a toutes repérées en observant le blond et il a l'impression de le connaître depuis des années.

Tandis que Seungkwan ne sait rien de lui, ce qui en soit, n'a pas l'air de lui poser plus de problèmes que ça. Ce n'est pas comme s'il y avait beaucoup de choses à dire de toute façon.

Hansol remonte la couverture sur les épaules du soldat qui continue de sangloter contre son oreiller, le visage rouge et ruisselant. Le muet aimerait rester à contempler le blond pendant des heures, mais le voir dans un état si lamentable le rend triste, il aimerait qu'un sourire apparaisse sur son visage pur.

L'indigène tourne la tête vers la porte de la cabane quand un bruit de craquement retentit. Taeyeon reste dehors, observant simplement son protégé prendre soin du nouvel habitant. Elle sourit tristement avant de communiquer avec Hansol en langues des signes, lui demandant si le plus jeune va bien et si lui aussi, n'est pas trop bouleversé à cause de la situation.

Son frère adoptif lui répond qu'il est habitué à ce que des événements étranges et dramatiques se passent sur cette île, mais qu'il est quand même peiné pour le blond qu'il considère comme son ami.

La fille hoche la tête et s'approche de Seungkwan qui s'est arrêté de pleurer, se contentant de renifler parfois ou de ronronner de plaisir quand les doigts du métis se baladent dans ses cheveux.

— Tu l'aimes ?

Le muet n'a aucune réaction, il se contente de regarder Seungkwan, comme si celui-ci allait lui donner une réponse. Il finit par hausser les épaules, ne sachant pas vraiment ce que veut dire "aimer" lui qui n'a jamais rencontré d'autres personnes que les indigènes du village.

— En tout cas, il semble bien t'aimer lui. J'aimerais te dire de faire attention à ne pas trop l'apprécier, puisqu'il va bientôt repartir dans son pays et qu'il ne reviendra jamais ; mais les sentiments ne se contrôlent pas. En tout cas, prends soin de lui jusqu'au retour des autres hommes, tu peux faire ça pour moi ? S'exclame Taeyeon d'une voix qui résonne comme une douce mélodie aux oreilles d'Hansol.

L'indigène ne répond pas, ses yeux encrés sur la fine silhouette de Seungkwan qui le regarde, les yeux ouverts et brillants.

La jeune femme quitte la pièce après avoir embrassé la joue d'Hansol et referme la porte, laissant les deux adolescents ensemble, leurs regards se transcendants toujours.

Skull Island [Seventeen] ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant