« Tu es la meilleure réussite que je n'aurai jamais accomplie. Le plus beau sourire de tous mes souvenirs. La plus belle histoire que j'aurai racontée, mais surtout, le meilleur cheval que je n'aurai jamais aimé. »
***
J'étais là... complétement impuissante face à la scène qui se déroulait devant moi. Comment on en était arrivé là ?
Le verdict était là, elle est devenue trop vieille... chose naturelle pour un être vivant, sauf pour ma mère à l'évidence.
Un homme était en train de tirer sur le licol de Promise pour la faire monter dans le camion afin de l'emmener dans sa nouvelle maison « Le Haras du Poirier Noir », une prestigieuse écurie pour les bourgeois, je sais qu'elle sera bien traitée là-bas.
L'homme la tenait trop courte, elle n'aimait pas ça, levant la tête et reculant pour lui montrer que « NON, elle ne monterait pas dans ce camion ! »
Ses nouveaux propriétaires, une femme habillée d'un tailleur beige et d'un pantalon de la même couleur (j'avais ri quand je l'avais vu arriver, non mais sérieusement ! On ne s'habille pas comme ça quand on va dans des écuries !) devait céder au moindre caprice de sa fille « Illona d'Alangure » même leur nom sonnait bourge.
- Maman, on n'a pas toute la journée ! Pesta la gamine
- Oui ma chérie, lui répondit elle
Je la vis partir vers l'avant du camion puis revenir avec une cravache, elle s'avança vers l'arrière de la jument pour la forcer à monter dans le camion. Ne voyaient-ils pas qu'elle demandait seulement du mou sur la longe afin qu'elle se sente plus libre et non forcée, contrainte, poussée...
- NON ! Criai-je en m'interposant devant Mme d'Alangure pour ne pas qu'elle la cravache. Laissez-moi faire ! Elle va monter dans le camion !
- Soit, mais faites vite ! Me répondit elle sèchement
L'homme s'avança vers moi avec Promise, me tendit la longe et s'éloigna pour nous donner de l'espace. La jument était complètement affolée, toujours la tête en l'air ayant peur qu'on lui donne un coup sur le bout du nez.
- La ma belle laa, tentais-je de la rassurer
Aussitôt qu'elle reconnut ma voix elle baissa la tête, je lui frottais le chanfrein pour essayer de la détendre et nos regards se croisèrent. Elle me regardait l'air de dire « Pourquoi tu me fais ça ? ». C'en était trop pour moi... une boule se forma dans ma gorge et je lâchais un sanglot. Les larmes dévalèrent mes joues telles des torrents et je fini par poser mon front contre le sien.
Pourquoi en étions-nous arrivé là ?
**FLASHBACK**
J'entre sur la piste stressée comme d'habitude me posant toujours les mêmes questions. « Et si j'oublie mon parcours ? Si ma sangle ou l'une de mes étrivières pète ? Si Promise trébuche, perd l'équilibre et fait tomber une barre ? Si jamais...
Pas le temps de psychoter davantage qu'un grésillement me fait sortir de mes songes.
- En numéro 9, Eléa Graham sur Promise de la Renaissance, des écuries du Vieux Moulin, annonce une voix de femme au micro
Puis la cloche sonne.
Je lui demande un départ au galop à gauche qu'elle me fit du pas.
C'est parti ! Premier obstacle le vertical ! Top, enclenchement du chrono ! 2, le bidet. Courbe assez chaotique mais comme toujours Promise gère ! 3, l'oxer. Saut parfait ! 4, le double ! Je sens que Promise fatigue, je la relance serrant les jambes et l'encourageant.
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Dans son regard
Подростковая литератураElea Graham a vécu des événements marquants, elle n'accepte pas facilement de nouvelles personnes dans son cercle social et reste toujours méfiante et sur la défensive... Un départ douloureux ne l'aide pas à améliorer sa situation, bien au contrair...