Chapitre 4 - Vive les chèvres

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« Quelle fougue, quel courage ; quelle fierté dans son maintien : un spectacle à la fois merveilleux et terrifiant. »

Xénophon, De l'art équestre.

***

Je suis en train de me préparer dans ma salle de bain après avoir pris mon petit déjeuner.

Je reste soft, brossage de dents, BB crème et mascara.

Ma mère étant déjà partie travailler, il ne reste que mon père et moi. J'avais 5 minutes avant de partir prendre mon bus, je les passais affalée sur mon lit sur mon portable.

- Rooh mais c'est pas vrai ?! ELEA !!!! Cria mon père depuis la cuisine

Je bondis de mon lit et couru à la rambarde des escaliers.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Y a TA chèvre sur MA voiture ! Me répondit-il furieux

Je m'approche de la fenêtre qui donne sur la cour et effectivement Chaussette était sur le capot de la voiture.

Je descendis les escaliers puis sortis de la maison pour faire redescendre la biquette de la voiture vite avant qu'elle ne nous mette en retard.

Mais quand j'arrive devant la voiture celle-ci était en train de sauter comme un cabri sur le toit, l'air de dire « WOUHOU c'est trop cool ce truc !!! » ce qui faisait trembler la voiture. Mon père arriva derrière moi.

- Fais-la descendre, je vais être en retard ! Me cria-t-il

- T'es mignon toi, faut la choper la bique ! Et puis...

Je regarde ma montre

- Mon bus vient de partir, lui répondis-je avec un grand sourire

- Génial, marmonna-t-il dans sa barbe en levant les yeux au ciel

***

Une fois arrivée au lycée après avoir fait le tour de la voiture pendant une demi-heure, j'ai fini par attraper Chaussette par une patte. Heureusement que c'est une chèvre naine de 13 kg et non une Boer de 100 kg.

La sonnerie avait donc annoncé le début des cours il y a exactement 8 minutes ce qui voulait dire que je devais passer par la case vie scolaire pour avoir un billet de retard.

J'arrivais donc devant Virginie BIASOTTO avec mes yeux de chat botté

- Désolée je suis en retard...lui dis-je de ma petite moue espérant qu'elle ne me gronde pas

Elle me regarda en levant les yeux au ciel avec un petit sourire en coin.

Au même moment la prof avec laquelle j'étais censé avoir cours arriva dans le bureau.

- Ah Virginie, je peux te prendre du café ? Ma machine est tombée en panne ce matin, il me faut ma dose, demanda-t-elle en montrant la tasse qu'elle avait dans la main.

En se servant elle me vit.

- Mademoiselle Graham...vous ne devriez pas être dans ma classe à cette heure-ci ?

- Euuuh... et vous madame, vous ne devriez pas être dans votre classe à cette heure-ci ?

- Je vais faire comme si je ne vous avais pas vu et vous devriez faire comme si vous ne m'aviez pas vu... cette conversation n'a jamais eue lieue

- Bien entendu, cela restera entre nous mad...

- Graham, qu'est-ce que je viens de dire ?

Dans son regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant