Chapitre 6 - Bizutage intempestif

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« Tout signal soudain ne manquera de déconcentrer un cheval fougueux, de la même façon qu'on homme est déconcentré par une image, un son ou toute autre expérience soudaine. »

Xénonphon, De l'art équestre.

***

Le réveil le lundi matin, c'est le plus dur... personne ne peut me contredire.

1 mois que Promise est partie, 1 mois que je n'ai pas monté. Depuis 6 ans, je n'avais jamais été aussi longtemps sans faire de l'équitation.

Est-ce que ça me manque ?

Pas vraiment... quel intérêt sans elle...

La seule que je pourrais monter c'est Kénoa mais... elle a déjà une cavalière. Je préfère la laisser tranquille, sauf si Carole me demande de m'en occuper parce qu'elle n'a pas pu la monter dans la semaine. Du travail mais pas trop.

Une fois habillée d'un jean noir et d'un pull fin couleur crème, je me brosse les dents et checke mon maquillage.

Je descendis prendre mes affaires et fermer la porte à clé, avant de dire au revoir à Pixie.

Mes parents étaient déjà partis ce matin.

Avec une mère avocate et un père agent immobilier, la maison est souvent vide enfin surtout avec ma mère. On se croise dès fois le soir, quand elle n'est pas dans son cabinet elle est dans son bureau à la maison, ce n'est pas la relation mère-fille idéale. Même si elle peut paraitre froide ça reste ma mère, on a quand même des petites attentions l'une pour l'autre, de temps en temps...

Et mon père... c'est mon pilier. C'est grâce à lui que je monte à cheval. Tout a commencé avec un baptême poney quand j'avais 5 ans, dès que j'ai posé mes fesses de gamine sur cette selle de shetland, j'ai su que j'allais avoir envie de recommencer et 2 semaines plus tard j'étais inscrite au Vieux Moulin. 6 ans plus tard, j'avais eu Promise comme cadeau d'anniversaire. J'avais été la petite fille la plus heureuse du monde, j'en parlais tout le temps ! Chose qui n'avait pas tellement changé au fils des années...

***

Le bus arriva et je montais rejoindre Evana. Nous parlâmes durant le trajet de ses cours de flûte, du concert qu'elle allait bientôt faire et de « Prince Noir », le cheval qui me laissait enfin l'approcher...des fois... quand il voulait...

***

En arrivant au lycée Marine nous salua puis on parla quelques minutes avant de rejoindre nos casiers respectifs.

Une fois devant mon casier je me sentais observée, les élèves chuchotaient entre eux en regardant dans ma direction. Je vérifiais ma tenue, regardais dans le reflet de mon portable pour voir mon visage mais...rien...

Alors quoi ? Il est ou le problème ?

Je choisis de les ignorer et pris les cours dont j'avais besoin dans mon casier.

- Salut, fit une voix rauque derrière moi

Je me retournais et vis Elias.

1 semaine qu'il était arrivé et je crois que je ne lui ai jamais adressé la parole, il serait peut-être temps d'y remédier.

- Salut, lui répondis-je sans le regarder d'une voix très basse

Il allait ouvrir son casier quand il suspendit son geste.

Je crois qu'il ne s'attendait pas à avoir une réponse de ma part.

On se regarda dans les yeux quelques instants... mon dieu, ses yeux !

Dans son regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant