(Un jour sans fin) ~ Dimensions

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Prompt complet :

Personnage A perd personnage B dans un événement traumatique ou pour une quelconque raison. Par la suite, personnage A ferme les yeux ou s'endort et se retrouve à vivre la même journée dans la peau de personnage B encore et encore. Comment peut-il briser le cercle ? Comment cela est-il arrivé ? Et surtout, s'il est dans le corps de personnage B, où se trouve ce dernier ?

· · ·

Aziraphale et Crowley venaient de quitter St. James's Park et marchaient en direction du Ritz afin d'y aller déjeuner. Leurs discussions allaient bon train lorsque, soudain, Aziraphale s'arrêta au milieu du trottoir et fixa la route. Crowley s'arrêta à son tour et regarda dans la même direction que l'ange.

Un enfant venait de s'avancer au milieu de celle-ci, marchant avec lenteur, alors qu'une voiture arrivait à une vitesse bien supérieure à celle autorisée dans le centre de Londres.

Sans hésiter, Aziraphale se précipita vers l'enfant et lui attrapa le bras au moment où la voiture arrivait sur eux. Crowley cria, les passants se retournant et s'arrêtant soudain pour voir ce qu'il se passait.

Le conducteur, qui avait écrasé le frein avec brutalité, sortit précipitamment de la voiture, complètement paniqué. Crowley s'avança vers lui avec fureur et l'empoigna par le col de sa veste.

« Vous l'avez décorporé ! » hurla-t-il en postillonnant au visage de l'homme, leurs nez n'étant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. « Vous l'avez décorporé ; vous me l'avez enlevé ! »

Le conducteur se confondit en excuses, bredouillant. « J-je suis désolé, Monsieur, je ne leur ai pas volontairement foncé dessus, je... »

« Vous ne savez pas lire les panneaux de limitation de vitesse ? » continua de hurler Crowley, observé par les passants qui n'avaient toujours pas repris leur chemin. « Il y a une limitation à respecter dans Londres, elle n'est pas là pour rien, espèce de malade ! »

Le conducteur, initialement plus grand que Crowley, s'était tassé sur lui-même, si bien qu'il était désormais plus petit que lui. « Vous êtes un assassin ! » reprit Crowley en laissant échapper une nouvelle vague de postillons. « Un monstre ! Je vais vous envoyer pourrir en Enfer ! »

Crowley montra les dents comme s'il s'apprêtait à mordre, puis tourna les talons, sentant les larmes commencer à affluer dans ses yeux. Le conducteur resta là, les genoux pliés, n'ayant pas encore réalisé que Crowley l'avait lâché. Lorsqu'il s'en rendit compte, le démon avait tourné au coin de la rue.

L'homme remonta alors dans sa voiture et démarra, mais ne put avancer : les quatre pneus étaient crevés.

Crowley savait que faire la morale sur le respect des limites de vitesse était un peu déplacé, lui-même roulant bien au-dessus de celles-ci. Sauf que lui était un démon, et avait donc la capacité d'écarter les gens de son chemin, ou de les empêcher de mourir, contrairement à cet humain.

Il retourna à son appartement, retenant les larmes qui essayaient de s'échapper de ses yeux, puis, une fois entré dans celui-ci, il courut jusqu'à la chambre, se jeta sur son lit et fondit en larmes. Il retira ses lunettes teintées et les jeta plus loin dans la pièce, celles-ci se brisant alors.

Il n'arrivait pas à y croire. Il ne pouvait pas y croire, c'était impossible. Aziraphale ne pouvait pas... il ne pouvait pas... pas maintenant que leurs camps les avaient enfin laissés tranquille. Il n'avait même pas pu dire à son ange ce qu'il ressentait pour lui et, désormais, il ne le pourrait plus.

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