Thorns Of Chaos - Taekook

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      Je me levais en époussetant l'arrière de mon jean avec mes paumes. Jungkook, lui, s'était redressé, son sourire adorable toujours accroché à ses lèvres depuis que je lui avais dit que je l'emmenais avec moi à Cypher. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi il avait douté de ça, il était plus qu'évident que je ne pouvais pas simplement le rayer de ma vie comme s'il n'y avait jamais fait irruption. Ça m'étais juste impossible. Je ne l'avais rencontré qu'il y a deux semaines, et pourtant mes journées sans lui était d'un fade extrême.

— Je dois aller voir mon frère aujourd'hui, je partirais en début d'après-midi.

      Son visage était balayé par une grimace alors qu'il relevait la tête à une vitesse phénoménale.

— Tu repars déjà ?

— Je voulais savoir si ça t'intéressais de venir avec moi ? Je t'avais dit que je te présenterais mon...

— C'est d'accord ! s'empressait-il de me couper.

      Jungkook se relevait à son tour en prenant appui sur la commode derrière lui pour me faire face. Je n'avais pas pu m'empêcher de passer ma main libre dans ses mèches de cheveux aux reflets roses avec un sourire doux.

— Ne sois pas trop pressé, c'est dans quelques heures. Je vais commencer à croire que tu vas préférer Jin à moi...

— Qui sait ? Rétorquait-il sur un ton taquin.

      J'entrouvrais les lèvres en prenant un air faussement vexé et lui emboîtait le pas sans un mot de plus pour rejoindre le salon.

— Attends, tu ne boudes pas tout de même ? Se moquait-il.

      Je prenais la décision de ne pas lui répondre, c'était beaucoup plus amusant comme ça. Je l'entendais derrière moi, suivre mes pas de manière très peu discrète.

— Mais... Kim Taehyung quel âge as-tu ? Je rigolais...

      Je me décidais à lui lancer un rictus amusé sous lequel ses sourcils s'étaient froncés effaçant toute trace de culpabilité qui avait régné sur son visage quelques secondes auparavant.

— Je le sais, j'ai l'âge où je ne me montre plus aussi crédule que toi Jeon Jungkook.

      Ses bras se croisaient sur sa poitrine, la mine partagée entre l'amusement et l'agacement. Il finissait par rejeter la tête vers l'arrière en soupirant bruyamment puis s'asseyait sur le tabouret du bar en se penchant pour attraper son déjeuner que je lui avais préparé plus tôt. Sa cuillère plongeait dans le bol avant qu'il ne la ramène vers sa bouche avec une grimace.

— Je vais te faire réchauffer tes céréales à nouveau, hum ? Rigolais-je en lui volant son bol.

      Mes lèvres avaient épousé sa tempe de manière naturelle, ce qui avait fait naître une jolie teinte rosée au niveau de ses pommettes. Jungkook se grattait la gorge avant de me répondre en gigotant.

— S'il te plaît... Ce... C'est pas très bon froid...

      Le reste de la matinée se déroulait dans une atmosphère beaucoup plus détendue qu'après notre réveil. J'avais fait la cuisine avec Jungkook, nous avions préparé des ramens. Mes réserves commençaient à s'écouler, ce qui était assez logique puisqu'elles n'étaient pas infinies. Le dernier paquet de céréales avait été entamé ce matin même, il me restait une boîte d'œuf, une dizaine de paquets de pâtes ainsi que de la viande surgelée. C'était assez pour tenir encore un peu, mais plus tôt serait le départ pour Cypher mieux je me sentirais. Pourtant, j'avais toujours cette crainte que Jungkook ne s'y plaise pas. Car si c'était le cas, je n'avais pas de plan de secours pour sauver la situation. Je savais pertinemment que je ne pourrais pas passer autant de temps avec lui comme nous le faisions ici. Ça allait me faire bizarre, et même me déranger, mais j'espérais que ça ne le blesserait pas. Je me débrouillerais tout de même pour lui faire de la place dans mon emploi du temps.

      Lorsque quatorze heures sonnaient, j'attendais Jungkook devant la porte d'entrée. Il débarquait quelques instants plus tard et glissait ses pieds dans ses chaussures à lacets blanches. Je lui avais préparé de quoi s'habiller après m'être préparé, il avait revêtis un tee-shirt noir surplombé d'une chemise à carreaux jaune et noire assez épaisse pour ne pas qu'il ait froid. Il portait avec ça un slim noir, c'était le genre de vêtement qui lui allait à la perfection, bien plus qu'à moi en réalité.

— On y vas ? S'exclamait-il.

      J'acquiesçais et l'invitais à sortir le premier pour refermer derrière nous. Nous grimpions dans le véhicule, Jungkook du côté passager et moi à la place du conducteur. J'enfonçais ma clé dans la fente prêt du volant avant de démarrer prudemment et de m'engager vers la sortie de l'allée.

— Ça fait longtemps que j'ai pas vue l'extérieur... soufflait-il.

— C'est vrai que tu n'es même pas sorti dans le jardin.

— Ça ne me dérange pas tant que ça de rester à l'intérieur... Mais j'aime bien sortir un peu, des fois. Enfin, sauf s'il pleut, c'est embêtant la pluie.

       Un petit rire m'avait échappé. Jungkook était vraiment adorable. C'était une sorte de casanier qui pouvait se plaire à rester dans une même pièce pour des semaines entières. Mais comme il l'avait souligné, une petite sortie était toujours rafraîchissante.

— Mets-toi à l'aise, on en a pour une heure de route.

      La ferme de mon frère se trouvait à Anyang, une ville un peu plus au sud de Séoul. Ce n'était pas très loin et en pleine campagne. C'était un énorme terrain agricole avec deux bâtiments et plusieurs granges ainsi que des enclos pour les animaux.

— Taehyung ? m'appelait-il après une dizaine de minutes.

— Oui ?

      Sa tête tombait sur son épaule gauche, dans ma direction. Intrigué, je lui lançais un regard pour l'inciter à continuer.

— Comment c'est en ville ? Je veux dire, après tout ça ?

— C'est calme, soufflais-je. Je pense qu'il y a eu un temps de panique, beaucoup de magasin, surtout alimentaire, ont étés dévalisés ou vandalisés mais il n'y a personne qui traîne dans les rues. Les choses ont du rentrer dans l'ordre.

— Dans l'ordre ? répétait-il en arquant ses sourcils.

— Souvent, pour survivre, les survivants formes des groupes parmi ceux qui n'ont pas fui dans les pays voisins ou... Qui ne sont pas morts. À l'heure actuelle, ils ont dû fuir dans les campagnes, c'est moins exposé et dangereux.

— Tu penses qu'il y a eu beaucoup de tueries ?

— Je n'en sais rien Jungkook, avouais-je. Mais c'est une possibilité.

      Il n'ajoutait rien durant le reste du trajet, son regard s'était planté sur le paysage qui défilait derrière la vitre tout en me jetant des regards discrets par moment. Puis finalement, la pancarte indiquant l'approche d'Anyang apparaissait. Je n'avais pas eu de mal à retrouver le chemin de la propriété de Seokjin, malgré que je n'étais pas venu ici depuis un moment.