Thorns Of Chaos - Taekook

28

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      Le jour d'après n'avait pas vraiment été bien mieux. La même forme de schéma s'étaient répété à nouveau. Taehyung s'était levé très tôt et il s'était changé en cinq minutes. Je n'avais pas osé lui parlé, je m'étais simplement contenté de le regarder voyager entre l'armoire et la salle de bain avant qu'il ne vienne déposer un baiser sur la joue avec un « à plus tard » qui m'avait fait mal au cœur. Je n'aimais pas ça. Pas du tout. Je n'avais rien répondu par peur que ma voix ne me trahisse bêtement pour faire naître en lui des remords douloureux. Je l'avais croisé rapidement en entrant dans le réfectoire avec Lisa alors que lui en sortait, on avait échangé des banalités avant qu'il ne reparte.

      Ça faisait à présent des heures que j'étais seul. Lisa m'avait laissé parce qu'elle avait des choses à faire, je ne lui en voulais pas car c'était compréhensible. Tout comme il était logique que la chambre que je partageais avec Taehyung soit vide lorsque j'étais remonté.

      Je m'étais emparé de mon MP3 et de mes écouteurs rangés dans un des tiroirs et je faisais défiler ma playlist dans mes oreilles pour me changer les idées. Seulement, la batterie avait fini par me lâcher après un petit temps. Je soupirais et me relevais pour fouiller dans les tiroirs du bureau afin de retrouver le chargeur. C'était inutile parce qu'apparemment, il n'y figurait pas. D'un geste brusque, j'ouvrais la penderie pour fouiller dans l'un des bacs où j'avais rangé mon sac-à-dos pour ne pas qu'il ne traîne dans la chambre. Je fouillais dans toutes les poches sans succès. L'évidence était qu'il n'était pas là. Je me laissais tomber en arrière et couvrais mes yeux de mes paumes en soufflant.

— Qu'est-ce que tu fais Jungkook ?

      Je basculais la tête sur le côté pour apercevoir la silhouette de Taehyung plantée vers les fauteuils du petit salon. Il avait sûrement dû assister à ma scène mélodramatique. C'était gênant. Il retirait sa veste et la déposait sur le dossier du siège.

— J'ai perdu un truc... Murmurais-je.

— C'est ce qui te mets dans cet état ? Tu veux que je t'aide à le retrouver ?

— Non Taehyung, je l'ai vraiment perdu...

      Je le voyais sourire faiblement avant de s'approcher de moi pour me remettre sur pied. Il me guidait jusqu'au lit, sur lequel il s'asseyait, et exerçait une pression sur mes épaules pour que mes fesses atteignent le sol et que je me trouve entre ses jambes. Ses mains se glissaient sous le tissu de mon pull pour se déplacer jusqu'à la peau nue de mes épaules. Le bout de ses doigts frôlait mon épiderme avant qu'il me masse en caressant ma chair avec ces pouces.

— Ça va mieux ?

— Tu arrives toujours à me détendre, merci...

      Je rejetais ma tête sur sa cuisse avec un soupir de bien-être. Je n'avais jamais raffolé de massage en général, je n'étais pas assez patient pour attendre que quelqu'un me touche pendant un moment. Mais lorsque c'était Taehyung à l'origine de ce contact, c'était autre chose. Je ne désirais plus qu'une seule chose : que ça ne prenne jamais fin. J'avais souri bêtement en ouvrant à nouveau mes paupières, mes yeux tombaient sur le visage de Taehyung très prêt du mien qui était attentif à chacune de mes réactions. Mon regard tombait automatiquement sur ses lèvres pour lui quémander silencieusement un baiser.

      Cependant, notre boule de confort et de douceur était brisée par le petit son qui provenait du téléphone de Taehyung. Une de ses mains me délaissait pour fouiller dans la poche de son pantalon alors que je lâchais un petit grognement mécontent.

— Attends une seconde mon ange, ricanait le garçon aux cheveux rouges.

      Je ne lui répondais pas, mais observais tout de même son visage de ma place, la perspective retournée. Et même à l'envers, il était indéniablement magnifique. Ça me chamboulait. Ses traits se crispaient quelque peu, ce qui avait titiller ma curiosité. Il n'y avait que très peu de personnes qui pouvait le joindre, alors s'il avait eu cette réaction, c'était que ça devait avoir un minimum d'importance.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— C'est Namjoon, il m'envoie un rappel pour notre réunion.

— Votre réunion ? Répétais-je. C'est quand ?

— Dans une dizaine de minutes, on a établi de se voir tous les soirs du reste de la semaine pour faire un bilan de la cohabitation. Ensuite, elles seront plus éloignées, une tous les cinq jours, je crois, m'expliquait-il en déposant son cellulaire sur l'édredon.

— Alors tu repars déjà ?

      Ce n'était pas vraiment une question, plus une déduction à laquelle il avait répondu par un faible hochement de tête alors qu'il déposait son menton sur son poing. Ses orbes fauves scrutaient mes pupilles durant un long moment, un moment où j'aurais voulu que les aiguilles de la pendule s'arrêtent pour le garder auprès de moi plus longtemps. Mais mon cœur se serrait brutalement dans ma poitrine, car j'étais conscient que ce n'était pas possible.

      Voilà une nouvelle raison pour laquelle je détestais le temps.

— Tu te fiches de moi j'espère ?

— Quoi ?

       Un éclair de panique avait traversé ses yeux, mais je me sentais trop mal pour y prêter attention. Je me relevais à la hâte pour atteindre le dressing et en tirer mon pyjama, c'est-à-dire mon short fin et un des longs tee-shirts noirs de Taehyung.

— Jungkook ?

— Je vais prendre une douche...

      Je lui jetais un regard par-dessus mon épaule et l'apercevais se pincer violemment les lèvres en m'observant.

— Est-ce que tu vas bien ?

      Je me contentais de hocher la tête positivement, incapable de lui mentir à haute-voix. Je pouvais voir qu'il n'était pas vraiment convaincu mais malgré tout je sentais qu'il espérait que ce soit la vérité.

      Je traversais la chambre pour m'enfoncer dans la pièce adjacente en refermant la porte derrière moi. Je me dévêtais avant de me glisser dans la cabine de douche et d'actionner l'eau. Cette dernière s'écoulait contre ma peau, glissant jusque mes pieds pour former une flaque. Habituellement, j'aimais prendre ma douche, c'était une forme de relaxation. Mais aujourd'hui, j'avais l'impression d'avoir perdu mon sens du goût. C'est pour cette raison que je préférais me sécher rapidement lorsque j'étais propre et enfiler mon pyjama pour la nuit.

      La chambre était vide lorsque j'y refaisais surface.

      Taehyung était déjà parti. Sans même me dire au revoir.

      Je savais que c'était moi qui était parti, mais il avait dis « dix minutes », et je m'étais douché en seulement quatre.

      Il était tard lorsque, dans mon état à demi-comateux, j'avais perçu le bruit d'une porte, puis d'une autre. Une seconde fois, mon cerveau s'agitait alors que le matelas s'affaissait, mais mon corps refusait de s'éveiller, bien trop épuisé par mes sentiments maussades de ces deux derniers jours. Je me sentais alors happé puis blottis entre deux bras puissants qui me retenaient prisonniers avec un murmure. Un murmure que je n'avais pas compris, mais dont la sonorité ressemblait à des excuses.