Le rencard

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Je m'avançai lentement vers le restaurent où Hayden m'avait donné rendez-vous. Mes mains étaient moites et, sous l'effet du stress, elles tremblaient affreusement. Lorsque je poussai la porte, je figeai. L'établissement était peinturé dans des tons de crèmes, de prunes et de pêches, alors que des tables étaient somptueusement décorées de fleurs sauvages et de coutelleries en argent et en or. Hayden m'avait dit qu'il assumait la totalité des coûts, mais avoir su que c'était dans un 5étoiles qu'il m'amenait, j'aurais refusé! Pendant un moment je voulu m'enfuir pour ne pas occasionner de gène par rapport à l'argent... Sauf que j'aperçut mon rencard dans un coin isolé, et il me faisait signe de le rejoindre. Tout le long de ma marche vers sa table, je l'observai. Il portait un toxedo trois pièces. Sa chemise était bleue cobalt avec des signes hindous gris imprimés sur le tissu. Sa veste sans manche le seyait à merveille et était du même gris que son noeud papillon et les motifs de sa chemise. Son pantalon était noir tout comme le veston. Ses beaux cheveux d'ange étaient ramenés vers l'arrière par une fine couche de gel ,ce qui faisait paraître ses cheveux encore plus soyeux... Et malgré toute sa perfection, c'est moi qu'il regardait de haut en bas avec ses grands yeux de miel. C'est moi qu'il regardait fixement. C'est moi qu'il dévorait des yeux de haut ...en bas... Lentement comme pour se souvenir de ce à quoi je ressemblais. Je fus soudainement gênée de mon extravagance. J'avais enfilé une robe au corsage moulant à manche courte et aux décoltés plongeants en arrière et en avant .D'ailleurs, alors que j'approchais de la table, je sentis son regard s'attarder à cet endroit... Des perles de couleurs crème parsemaient le bas de mon corsage en étant très nombreuses, puis leur nombre diminuait en descendant dans la jupe. Cette dernière arrivait à raz le sol et n'exposait pas mes pieds. Donc j'avais enfilé des Converse blancs car je n'avais jamais été capable de marcher avec des talons hauts.
Hayden: Je... Euh...
Moi: C'est bon pas de commentaires.
Hayden: Mais... un poète comme moi de doit de te faire une éloge digne d'un déesse, d'une princesse guerrière qui ne recule devant rien.
Moi: Hayden, je t'assure, tu viens de me faire la plus belle éloge que l'on ne m'ait jamais fait.
J'allais m'assoir mais Hayden fut plus rapide, tira ma chaise pour moi et retourna à sa place. J'était mal à l'aise dans ma tenue, je me sentais exposée à ses regards inquisiteurs et ça n'était pas du tout agréable. Je me sentais... mal lorsqu'il me regardait avec une telle intensité. Mais le malaise ne dura pas longtemps. Il me demanda ce que je voulais boire et ... Malgré ma très grande envie d'un cocktail de fraise (qui coûtait excessivement cher) je choisis de l'eau. Au moment de commander, il choisit un verre de vin Pinot 1967 et demanda un verre d'eau pour moi.
Serveuse: Eau filtrée, de Norvège, minérale ou gazeuse?
Moi: euh... du robinet?
La serveuse me regarda avec un tel dégoût, à croire qu'avec leurs noms sophistiqués et leurs variétés d'eau, elle était supérieure. J'allais lui sauter au cou lorsque Hayden serra ma main sous la table. Sa main était froide, glaciale même. Au début la sensation était douce, réconfortante, fraîche. Mais rapidement ça devint terrible. Ma main gelait, mon corps criait au secours, je sentais le mal s'infiltrer en moi, corrompre mes valeurs positives. Et c'était quelque chose que je ne supportais pas. Si quelqu'un, critiquais ou voulait changer mes convictions, vous pouvez être sure qu'il rencontrait mon pied! Je me sentais maléfique et j'ai détesté ça. J'ai rompu le contact entre nos peaux et j'ai fui en courant. Je courrais à en perdre l'haleine. Je ne regardais pas où j'allais mais je jettais de petits coups d'œil derrière moi pour savoir s'il me suivait. J'arrivai dans une ruelle. J'attendis quelques minutes puis m'enfonçai un peu plus profondément dans la fameuse ruelle. Je commençai à voir des choses se déplacer sous l'effet de ma peur et de ma colère. À ce moment je ne savais pas que c'était cela et plus ma peur faisait bouger des choses, plus j'avais peur. Ça y allait en intensité montante. J'étais apeurée, lorsqu'un vieil homme tout décrépis essaya de me tuer... Il disait que j'étais comme.. Eux? Il cracha ce dernier mot avec tant de haine que je restai pétrifiée alors qu'il me sautait à la gorge, il n'eut même pas la chance de me toucher. Un homme l'avait intercepté dans son saut et le tenait à présent par le collet ,collé sur un mur de brique. Le pauvre homme saignait et suffoquait.

-ARRÊTESSSSS!!!!!!!

L'homme, surprit se retourna, sans pour autant lâcher le vieux. Sous la lumière de la lune, je pus observer ses pommettes saillantes, ses cheveux noirs et ses yeux gris. Gris acier. Alors que je l'observais, je vis le vieil homme se couvrir de métal, puis se ratatiner jusqu'à devenir un très petit cube. Puis une chaîne apparut autour du cube. Ça donna un pendentif sublime. L'homme s'approcha de moi et me mis le collier au cou. Puis aussi vite et sournoisement qu'il était arrivé... il repartit.

Les novices des élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant