Chapitre 32

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Franck

À peine sur la route, il me fallu une agilité hors norme pour éviter de cogner ce véhicule à cause de mon excès de vitesse. Il me fallait à tout prix aller à ce rendez-vous avec ma cousine pour qu'elle m'éclaircisse certains points néanmoins mon état mental en ce moment me faisait perdre toutes mes connaissances en ce qui concerne la conduite. Ce qui me valut même une arrestation. Heureusement pour moi, mon badge étant toujours sur moi, il ne me fallu même pas plus de trois secondes avant de me remettre en route.

Murielle hantait mes pensées, il était vrai que je n'avais pas cessé de penser à elle durant toutes ses années, mais voir tant de haine dans ses yeux me brisait le cœur, de plus, savoir que ma fille se trouvait dans un trafic me tourmentait encore plus.
En vrai, je savais en moi que tout cela, je le méritais. Je méritais d'être puni pour ce que j'avais fait à Murielle... Pour l'avoir abandonné alors que Fabiana n'avait qu'un an, pour ne pas avoir assumé mes choix et l'avoir abandonné comme un lâche.

Arrivée au restaurant, j'allais prendre une table avant de me replonger une fois de plus dans mes pensées.

Flash back

Encore une journée épuisante qui venait de se terminer, j'étais exténué. Alors que j'étais en marche pour rentrer chez moi, je me demandais réellement si je pourrais tenir avec ce rythme plus longtemps, ce n'était pas une vie faite pour moi, pour personne d'ailleurs. Je travaillais d'arche pied pour avoir, ne serais ce que de quoi manger.

_ ah, soupirai-je

Plus les jours passaient plus je me demandais si je n'avais pas commis une erreur en m'enfuyant avec Murielle. Il était vrai que je ne regrettais pas le fait de l'avoir à mes côtés ou encore d'avoir pu garder notre petite, mais ... cette vie n'était pas faite pour moi... Pour nous. J'avais un job minable dans un chantier où je devrais travailler plus de dix-heures par jour pour au final avoir une paye si pathétique qu'elle me permettait juste de pouvoir subvenir au besoin de l'enfant.

En quittant la maison, je n'aurais jamais imaginé que mes parents m'auraient bloqué l'accès à mon compte, car avant de prendre cette décision de quitter le foyer parental, je savais que j'avais de quoi prendre soin de nous pendant un bon bout de temps, mais jamais au grand jamais j'aurai cru, qu'il aurait pu me faire une telle chose.
De toute manière, je savais que ce n'était qu'une ruse pour me faire revenir, car il savait que je ne pourrais pas tenir plus longtemps néanmoins cela faisait maintenant un an que j'étais parti et que je vivais le jour pour le jour.

_ Franck tu es rentré, me dit Murielle alors que je venais à peiner de poser le pied dans la pièce.

J'entrai dans ce petit studio qui depuis maintenant une année m'hébergeait moi, ma femme ainsi que notre petite fille. Je la vis même sourire faiblement assis sur ce matelas posé à même le sol avec Fabiana dans ses bras. Je ne pus m'empêcher de l'analyser, elle avait tellement maigris et fané, je me trouvais méchant de le penser, mais ... La pauvreté avait rendu Murielle laide, déjà qu'à cause de la grossesse elle avait perdu du poids, mais les conditions dans lesquelles nous visions n'avaient pas arrangé les choses.

_ oui, lui répondis-je simplement en retirant mes chaussures

Elle déposa l'enfant avant de se diriger vers moi et de mettre ses bras autour de mon cou et de me sourire.

_ je suis contente de te voir, tu m'as manqué...

Je me contentais de lui faire un léger sourire forcé alors qu'elle, son visage s'illuminait quasiment. Elle déposa un bref baiser sur ma bouche avant de venir le faire dans mon cou... Je n'étais vraiment pas d'humeur pour faire quoi que se soit avec elle, j'étais beaucoup trop épuisé alors je mis mes mains sur ses épaules pour l'éloigner de moi et je vis l'étonnement suivit de la tristesse se designer sur son visage.

Tu es mon espéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant