Chapitre 58

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Point de vue Fabiana

Combien de temps, j'avais eu à courir, je l'ignorais, mais la douleur que je ressentais au pied, les battements de mon cœur et mon souffle bruyant me firent comprendre que j'avais parcouru une bonne distance. Je m'arrêtai et passai ma main sur mon visage afin d'essuyer tout le liquide salé si trouvant. Ma vue largement plus nette, je me rendis compte que je me trouvais dans un parc en face de moi, il y avait une sorte de rivière, le coin était assez isolé. Je me rapprochais donc de la marre d'eau et m'asseyais juste à côté mes pieds se mouillant presque.

J'étais en train de vivre les pires jours de ma vie, comment ça, j'allais garder cette déformation ? Pourtant, le docteur m'avait dit que tout rentrerait dans l'ordre, j'avais déjà eu accepté le fait que je vivrais toute ma vie avec une prothèse de l'oreille, mais là, je ne pouvais imaginer un second handicap qui était de sur quoi était très visible.

Je plaçais mon visage entre mes jambes avant de fondre en larmes, j'avais vraiment envie de me suicider, mais j'étais beaucoup trop peureuse pour faire une telle chose.

_ puis-je m'asseoir à tes côtés, me demanda une voix grave derrière moi

Je levais les yeux et tombai sur un jeune homme qui devait sûrement avoir mon âge, il était habillé avec des haillons, son jean avait de multiples déchirures et ne parlons même pas de la couleur de son t-shirt, qui de base devrait être blanc, mais actuellement, il se rapprochait plus du kakis. Le pire était que je pouvais même sentir l'odeur  qu'il émanait depuis là où je me trouvais sachant que plus de deux mètres nous séparait.

_ non tu ne peux pas.... Dis-je en le dévisageant presque

_ malheureusement aujourd'hui je ne serais pas le garçon obéissant.

Il se rapprocha de moi et vint s'asseoir à mes côtés avant de regarder devant lui, j'analysais son visage rempli de saleté. Pourquoi dans les films, ce genre de scène se déroulait avec des princes charmants pour réconforter la femme triste et moi, je tombais sur un .... Mendiant.

_ si c'est de l'argent que tu veux, je n'en ai pas ... Maintenant vas-t-en !

_ pour une fille qui pleurait il y a moins de deux minutes, tu es drôlement agressive !

_ je ne te connais pas ! De plus, tu t'es vu ? Comment pourrais-je avoir une autre réaction face à toi ?!

Un sourire se désigna sur son visage, il m'observa silencieusement avant de dire :

_ veux-tu réellement que l'on parle de physique ?

Il avait dit cela en se montrant insistant sur son regard qui était braqué sur mon visage, au même moment, je me rappelais que mes bandages avaient été retirés ce matin et que là mon visage était à découvert. Honteuse, je mis ma main sur celui-ci et baissai la tête :

_ ne me regarde pas !

Les larmes refirent très vite leurs apparitions sur mon visage des sanglots s'en suivirent très vite, mais je sentais ses mains se poser sur les miennes. Il retira mes mains de mon visage et mes yeux se plongèrent dans son regard si perçant.

_ pourquoi tu te caches ? Tu as honte de ton visage ?!

_ lâche moi, je suis hideuse ! Pleurai-je

J'essayais de libérer mes mains afin de re-cacher mon visage, mais il n'approuvait pas cela, car son étreinte se faisait de plus en plus ferme, il me regarda silencieusement comme s'il analysait chaque recoin de mon visage. À ce moment-là, j'avais juste envie de disparaître.

_ tu n'es pas hideuse... À cause de ton visage. Crois-moi que c'est ton caractère qui te rend hideuse. Même si rares sont ces personnes, je suis de celle à croire que la beauté d'une personne ne vient pas de son apparence extérieur, mais intérieur....

Tu es mon espéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant