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Après avoir désépaissi le mystère de la criminelle casseuse de nez de Pennylane auprès de mes parents, j'ai présenté mes excuses les plus sincères à nouveau à ce fameux neveu-du-vieux-Fred, prénommé à la naissance Keith.
- Keith ? l'interroge ma mère. Ça sonne américain, hein chéri ? dit-elle en sollicitant l'attention de mon père.
- Ma mère, répond-il avec un léger sourire aux lèvres.
- Oh, elle est américaine ? s'enthousiasme-t-elle tout en lui faisant signe de venir s'asseoir à la table du salon.
- Elle était de New York.
Un espèce de silence s'abat autour de la table, comme si la boîte de Pandore venait d'être ouverte. Dans ses yeux clairs, danse une nostalgie qui ne peut avoir qu'une seule origine, et mon père semble l'apercevoir aussi, car il change immédiatement de sujet.
- Bon, Keith, parlons peu, parlons bien mon garçon. Ton oncle m'a confié que tu voulais travailler dur cet été ?
- C'est exact, monsieur.
- Bien, parce qu'on a besoin de bras et c'est difficile tu sais, la vie dans une ferme !
Au même moment, j'entends des pas dans les escaliers, signe que mon frère a battu son record ! Réveil à midi dix. En le voyant passer la porte du salon, on se dévisage, l'un comme l'autre avec un regard dédaigneux. Keith hoche la tête en guise de salutations, mon frère s'approche pour lui serrer la main.
- Je te présente Max, mon fils aîné. Il t'aidera lorsque Athénaïs ne sera pas là, lui explique mon père.
Je ne peux m'empêcher de pouffer légèrement, ce qui fait réagir mon frère.
- Le premier qui commence, il dort dans l'écurie jusqu'à la rentrée prochaine, s'exclame mon père d'un ton agacé.
- Je pense juste que lui donner de faux espoirs c'est inutile, dis-je amère.
- Pourtant, j'ai entendu personne te demander ton avis, Einstein, bougonne Max tout en se servant un café.
Ma mère et lui sont assez similaires sur ce point. On sait qu'il ne faut pas lui parler tant qu'il n'a pas avalé sa première tasse de caféine. Simplement, contrairement à ma mère, lui, c'est à quinze voir seize heures qu'il l'ingurgite. Et je dois bien avouer que son rythme de vie m'excède au plus au point. Pourtant, j'essaie de toutes mes forces de ne pas être plus idiote que lui, de ne pas lui parler, de simplement faire ce que j'ai à faire et le laisser ruiner sa vie si il le souhaite... mais c'est plus fort que moi !
Alors que je m'apprête à répliquer, ma mère me presse légèrement le bras, un sourire bienveillant aux lèvres, histoire de me dissuader de commencer une nouvelle guerre que je sais perdue d'avance. Sans perdre de temps, mon père propose à Keith de faire le tour de la propriété pour se familiariser à la ferme. Ma mère me demande de l'accompagner pour préparer la chambre de notre invité pour les trois prochains mois.
Notre maison ressemble exactement à celles qu'on s'imagine en arrivant dans cette ville : ancienne, rustique, modernisée en ce qui concerne les équipements ménagers, chaleureuse et où il fait bon vivre. Elle est suffisamment grande pour y loger une famille, mais trop petite pour y posséder l'intimité qu'on trouve dans ces maisons modernes aux murs froids et qui résonnent de solitude.
La chambre d'ami se trouve en face de la mienne et à côté de celle de Max. Quant à la chambre parentale, elle est plus en retrait dans l'espère de L que forme l'étage. Fut un temps où cette pièce devait trouver une nouvelle utilité, passer de la chambre d'ami à un bureau pour ma mère. Mais après réflexion, ils ont choisi de la laisser pour les rares fois où nos grands-parents viennent nous rendre visite ou les autres membres de la famille, ainsi que les amis.
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Summer nights.
RomanceL'été, quelle belle saison. Le moment fatidique pour les nouveaux diplômés de fêter la fin du lycée et de se décontracter avant de faire un pas dans la vie d'adulte. L'occasion de vivre un moment inoubliable. Les amours sous le soleil, les soirées à...