Chapitre 8: Il est plus que cool, hein?

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Une semaine est passée depuis l'incident au lac et les événements ont, pour ainsi dire, été que très peu meilleurs.

Keith s'est plutôt bien familiarisé avec l'ambiance de Pennylane, entraînant dans sa lancé personne d'autre que mon frère ! Ces deux là sont comme les deux doigts de la main, à tel point que ce dernier aide bien plus à la ferme. Ce n'est pas constant ni régulier mais parfois il arrive à... être là au bon moment. Je ne vais pas me plaindre de cette amitié naissante, étant donné que cela me permet de profiter un peu plus de mon temps libre.

La chaleur de ce mois de juillet bien entamé rend tout le monde fou. Les 40°C viennent souvent chatouiller le thermomètre, empêchant tout le monde de pouvoir vivre une vie correcte. Dès qu'on le peut, on se relaie devant le congélateur - ouvert, il va sans dire - pour essayer de respirer quelques peu.

Depuis quelques jours, Moly vient souvent à la maison. La voir autant ne peut que me ravir, même si au fond de moi un petit pincement, qui ne fait que grandir, vient irriter mon cœur lorsque Keith et elle se croisent. Je sais dans mon for intérieur que je n'ai aucun droit de regard sur leur relation, mais après de longues introspections, je ne peux qu'avouer une légère pointe de jalousie. Qui l'eut cru ? Certainement pas moi.

Mes relations avec les garçons ont toujours été régies par le fait que je suis la sœur de mon frère et non parce que je suis Athénaïs. Ce n'était jamais le bon, jamais ce que je voulais, jamais comme il faut. J'ai appris à force que les relations sont principalement construites sur l'apprentissage ; on se trompe, on apprend, on refait des erreurs pour apprendre à nouveau et jusqu'à enfin un jour tomber sur quelqu'un qui nous satisfait plus que les autres, qui nous apporte ce qu'on a appris à vouloir, à aimer et au bon moment.

« Dix-huit ans, ce n'est que le commencement de la vie » comme dirait ma mère, et je sais qu'elle a raison. Mais comment étais-je censé gérer le fait que dans deux mois je pars vivre seule, à une heure de Pennylane, en étant en train de succomber à un garçon sorti de nulle part ?

Moly, un sourire éclatant aux lèvres, s'avance vers moi pendant que je range la sellerie.

- Athé ! s'exclame-t-elle. Et si tu prenais une pause deux minutes ? J'ai besoin des conseils de ma super meilleure amie !

- Bien sûr, dis-je tout sourire en posant chiffon et savon, ainsi que le cuir que je nettoyais.

Keith, adossé à la porte de l'écurie salue brièvement mon amie d'un rictus généreux, auquel elle ne manque pas de répondre.

Notre ferme compte plusieurs centaines d'hectares, ce qui laisse en général à qui ne veut pas être trouvé, un terrain assez large pour que son vœu se voit exaucé. On décide d'aller se mettre à l'ombre d'un grand chêne à l'arrière de la maison.

Ma mère, vers mes dix ans, avait pour projet de faire un espèce de jardin à l'anglaise autour de ce fameux chêne. Réduisant la surface herbeuse pour mettre des dalles en pierre marbrées, du gravier, des parterres de plantes en tout genre et qui fleurissent au gré des saisons, laissant donc cette espace constamment fleurit tout au long de l'année. Mais aussi deux bancs en pierre. En réalité, elle a choisi la simplicité et a demandé à mon père de crée un banc en rondins et dispersé ça et là de jolies jardinières ornées.

Je m'assois sur ordre de mon amie qui reste droite comme un i sur ses jambes, faisant de moi le public de son histoire à venir.

- Bon, par où commencer. Admettons qu'un garçon te plaise, et que tu penses lui plaire aussi mais que c'est pas certain... commence-t-elle l'air assez gênée.

Summer nights.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant