Summer nights.

Chapitre 20: Bientôt la fin.

༄ ༄ ༄

- Je peux m'assoir ? demande Logan avec un léger sourire aux lèvres.

- Oui, oui... dis-je sans détourner mon regard de Keith et les autres encore en train de s'amuser dans l'eau.

Un silence s'installe et cette fois, il entre très largement dans la catégorie de ceux qui pèsent sur l'ambiance, qui mettent mal à l'aise. Il se racle la gorge et au moment où Keith me fait un signe de la main, avec une certaine inquiétude sur le visage, il n'image pas à quel point ce simple geste détend l'atmosphère sur la terre ferme.

- Je vois que tu as l'air très... heureuse et épanouie avec ce mec, lance-t-il dans un rire peu franc.

- « Ce mec » s'appelle Keith, rétorque-je amère.

- Pardon, avec Keith ! Ce serait mentir que de dire que je ne suis pas jaloux, souffle-t-il. Ça fait combien de temps ?

- Rien n'est vraiment officiel. Mais un petit temps, tu n'as pas ouïe dire les rumeurs qui doivent déjà galoper dans les rues de Pennylane ?

- Malheureusement, elles ne vont pas assez vite pour arriver jusqu'au Maldives !

- Oh... voyez-vous donc ! ri-je de bon cœur. Alors pendant que le petit peuple travail, la famille Parish va se dorer la pilule au soleil ?

- J'y étais seul... murmure-t-il, visiblement blessé par ma remarque.

- Ah... désolée, c'était juste une blague, je ne voulais pas...

- T'y es pour rien, Athé, dit-il, un sourire empli de douleur qui s'accrochée difficilement à son visage. Ça fait... des années qu'il n'y a plus rien d'une famille derrière le nom Parish.

Je lui adresse un petit sourire, comme pour lui dire « je suis désolée », ne sachant pas comment le réconforter ou même quoi dire face à cette peine qui semble le ronger. Parfois, les mots ne nous sont d'aucune utilité tant leur poids est trop lourd ou leur sens n'en a pas assez face à celui de la situation.

- Ma sœur est encore en train de se saouler à l'heure qu'il est, reprend-t-il, en faisant croire que ton frère l'a détruite, alors qu'en réalité elle n'a juste pas fait son deuil... Ma mère et mon père sont dieu sait où, pour dieu sait quelle raison, en essayant de se convaincre qu'ils ne doivent pas divorcer. Alors qu'entre nous ça les aiderait peut-être d'essayer d'être enfin heureux ! Et puis mes frères, c'est le mélange parfait entre chaque membre de cette maison.

- Je suis vraiment désolée, Logan...

- On s'y habitue avec le temps, ri-t-il.

On fixe l'horizon, difficilement distinguable dans cette nuit sombre d'été. Au fond, le fait de le savoir là, même si je ne le vois pas clairement, a quelque chose de rassurant. C'est comme avoir la garantie d'un avenir lumineux qui m'attend, que malgré l'obscurité sommeil un jour nouveau rempli d'espoir.

- Tu sais, ça va te paraitre vraiment débile... mais dans ta famille vous semblez panser les blessures de Parish, pouffe-t-il. Ma sœur court après ton frère désespérément en pensant que lui seul arrive à la remettre d'aplomb, et moi...

Il me fixe un instant, puis jette un petit regard à Keith.

- Et moi, je n'oublierai jamais cette fille que j'ai laissé filer par bêtises et qu'un autre, semble-t-il plus malin que moi, a réussi à me piquer.

- Logan...

- Je sais, je sais... c'est juste que je me sens débile pour la dernière fois.

- J'avoue que ce n'a pas fait fureur, mais la gifle était assez excessive aussi, ri-je.