༄ ༄ ༄
Une semaine après mon départ, alors que j'avais du mal à m'habituer à cet endroit, j'ai reçu un message de Moly m'informant qu'elle était sur le départ pour sa pré rentrée pour la fac. Nous avons échangé quelques banalités sur le fait que rien n'est pareil sans l'autre à nos côtés pour surmonter cette nouvelle année. Elle m'a aussi confié qu'elle avait vu Keith partir de Pennylane alors qu'elle était en ville, à un feu rouge. Un signe de la main pour seul adieu, il a ensuite continué sa route et a quitté notre petit village.
Après un silence lourd de sens, elle a continué en m'expliquant qu'elle était cependant vraiment très heureuse d'être dans la même université que Jordan. Je connais Moly depuis ce qui me semble être toujours, et je comprends qu'elle n'a fait qu'essayer de détourner le sujet pour m'éviter un chagrin qu'elle savait déjà bien trop pesant.
- On va pouvoir se voir tout le temps ! s'écria-t-elle au téléphone. A ton avis, lequel des deux va en avoir marre de l'autre en premier ?
- Lui, avais-je répondu en riant. Le matin surtout ! T'entendre chanter dès huit heures est disons... assez compliqué.
- Mais ça met de bonne humeur ! Après mes karaokés matinaux je me sens fin prête pour affronter une dure journée de travail ! rétorqua Moly.
- Oui, oui... mais tes passagers un peu moins ! On se sent plus agressifs qu'autre chose, gloussais-je taquine.
- Rabat joie, souffla-t-elle visiblement déçue.
- Mais ça va me manquer quand même... souriais-je au bout du fil.
Je ne pouvais évidemment pas la voir à ce moment-là, mais j'étais sûre de l'avoir entendue sourire aussi.
Depuis que nous avons quitté Pennylane, Keith et moi échangeons souvent. Tous les jours en réalité. Il n'y a pas une seule seconde où je n'ai pas envie d'entendre sa voix. De lui raconter ce qu'il se passe dans ma vie. Comme le fait que j'ai brûlé mon premier repas – des œufs au plat, je me demande encore comment c'est possible. Ou encore les fois où je me perds dans les rues lorsque je vais faire les courses.
A dire vrai, je connaissais si bien Pennylane que j'avais presque oublié ce qu'était de se perdre !
Il me montre les paysages qu'il croise, son attachement à ceux où sa mère a déjà foulé le sol. Et surtout à quel point il est heureux de pouvoir faire ses adieux à cette dernière de cette façon. Le soir - pour moi, décalage horaire oblige - on passe au moins une heure au téléphone.
Je mentirais si je disais que ce n'est que par amour, la vérité est moins romantique : je me sens très seule dans ce petit appartement. Les premiers jours j'ai tout rangé pour m'y sentir au mieux, mais aussi pour me garder occupée. J'ai passé plus de temps à pleurer et regretter mon choix qu'à apprécier cette nouvelle vie qui s'offre à moi.
Une nuit, alors que je n'arrivais pas à dormir, il m'a envoyé un message me disant que je lui manquais. C'était trop dur, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur l'occasion pour l'appeler. Alors nous avons discuté de tout et de rien. A la fin, il m'a demandé si j'allais réellement bien, et mes larmes m'ont trahi...
- Non, pas vraiment... c'est plus dur que je le pensais...
- C'est normal, au début c'est toujours difficile. Il faut que tu t'acclimates, que tu prennes tes marques ! Ça va aller, je te le promets ! m'a-t-il rassuré.
- Oui, mais vous me manquez tous tellement...
- Tu me manques aussi, et je suis sûr de ne pas être le seul dans ce cas-là.
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Summer nights.
RomantizmL'été, quelle belle saison. Le moment fatidique pour les nouveaux diplômés de fêter la fin du lycée et de se décontracter avant de faire un pas dans la vie d'adulte. L'occasion de vivre un moment inoubliable. Les amours sous le soleil, les soirées à...