Chapitre 23: Tourments

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Encore un mini-Chapitre de transition! (Oui oui oui, encore!)
Pour le coup, TW violence. Je préfère prévenir! :D (dit-ielle avec un grand sourire.) 
Et oui c'est peut-être cliché mais j'ai toujours imaginé notre ami Goldberg avec la tête de Mad Mikkelsen avec des yeux bleus. C'est le côté "je pourrais assassiner sans scrupule votre famille" et les costumes je pense!

Bonne lecture!


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Dev était assis sur une chaise en bois d'un confort discutable, les mains attachées dans le dos. Il avait été traîné là quelques heures auparavant alors qu'on l'emmenait dans un des offices de police. Il faisait à peu près jour quand on l'avait ligoté et abandonné dans cette petite pièce vide qui sentait le renfermé. Maintenant il faisait nuit et la seule lumière qu'il percevait était celle des lampadaires blafards qui filtrait à travers les barreaux de la seule minuscule fenêtre de cet endroit de malheur.

Dev s'était attendu à être jeté dans une cellule sale et bondée pour la nuit, mais de toute évidence, les plans qu'on avait pour lui étaient différents. Il déglutit, la gorge douloureusement sèche.La seule chose qu'ils voulaient de lui c'était des aveux. Et ils avaient apparemment décidé de tout faire pour les avoir. Des bruits de pas et de conversation empressées retentirent alors du couloir.Il grimaça et se redressa comme il put pour faire face aux arrivants qui ne tardèrent pas à pousser la lourde porte de bois. Un soupir lui échappa en reconnaissant le faciès déplaisant de Goldberg. Il aperçut également l'assistant du ministre attendre dans le couloir sans lui jeter un regard.
Un autre homme entra alors, qu'il n'avait jamais vu. Il était d'une carrure impressionnante mais le vide de son regard bovin atténuait l'aspect dangereux du personnage. Dev en aurait bien ri si un détail ne lui tordait pas l'estomac d'angoisse. Il s'efforça de masquer toute trace d'angoisse de sa voix et demanda doucement :

-Monsieur Goldberg... La police n'était pas disponible ? C'est pour ça que vous avez apporté votre propre personnel ?

Goldberg ne lui répondit pas et fit signe à l'homme bovin de refermer la porte, ce qu'il fit non sans avoir préalablement regardé Dev comme un enfant mort de faim regarderait un poulet. Le jeune homme frissonna et sentit son corps se tendre, ses poignets douloureux tirant sur la corde bien trop solide.

-Je vois que vous ne vous êtes pas départi de votre petit air insolent Moore. Mais je serais vous je m'en séparerais immédiatement. Vous avez tout intérêt à avouer tous vos méfaits.

Dev déglutit au son grinçant et désagréable de sa voix et le regarda d'un air moqueur, rassemblant son courage.

-Mes méfaits ? Comme le vol de bonbon chez l'épicier quand j'avais 8 ans ? Parce que sinon je suis au regret de vous annoncer que vous faîtes fausse route.

Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu'un choc violent le projeta sur le sol, toujours attaché à la chaise. Il haleta, sa poitrine se soulevant au rythme effréné de son cœur et tenta de relever sa tête rendue douloureuse par le coup de poing qui l'avait fauché. La montagne de muscle qui l'avait dévisagé avec envie le regardait maintenant avec un franc sadisme. La voix de Goldberg résonna derrière lui sans qu'il ne puisse le voir.

-Je vous ai prévenu Monsieur Moore. Je ne suis pas là pour perdre mon temps. C'est pour ça que j'ai amené mon ami Will avec moi. Will est comme moi, il aime les aveux, n'est-ce pas mon ami ?

Le géant hocha la tête tout en saisissant le col de la chemise de Dev pour le remettre sur pieds. Du moins pour remettre la chaise sur pieds. Il n'aurait sûrement pas pu tenir debout en l'état actuel, la vision encore troublée par la violence reçue. Il cracha un peu du sang qu'il avait dans la bouche.

-Je pensais que la torture était interdite Monsieur Goldberg. Je me serais trompé sur notre beau gouvernement ?

Il ferma les yeux en pressentant le coup venir cette fois. Mais quand le poing solide de Will s'enfonça dans son ventre il émit un petit hoquet de surprise en même temps que la douleur l'irradiait.

-Ce que le régent ne sait pas ne peut pas lui faire de mal n'est ce pas ? Susurra le ministre.

Sa voix était toute proche. Dev sentit le souffle de l'autre homme près de son oreille et se figea, pris de nausée. Il ne voulait pas tourner la tête pour le regarder mais il sentait à sa façon de parler qu'il souriait.

-Espèce d'enflure ... Vous n'aurez pas ce que vous voulez. Je suis innocent. Et pendant que vous perdez votre temps avec moi le vrai coupable court toujours... Vous êtes un incapable.

Goldberg se planta devant lui pour l'attraper par les cheveux, le forçant à pencher la tête en arrière pour le regarder dans les yeux. Dev sentit le sang battre douloureusement contre ses tempes. Ce regard n'était pas celui d'un homme simplement frustré. C'était le regard d'un homme qui savait exactement ce qu'il voulait et qui savait qu'il l'obtiendrait peu en importait le prix.

-Monsieur Moore... Je sais que vous êtes coupables. Et dans quelques heures, croyez-moi, vous le saurez aussi. On dit que les hommes comme vous sont résistants à la douleur...

-Les hommes comme moi ? Vous voulez dire d'origine étrangère, pauvre ou homosexuel ? Ne put s'empêcher de souffler Dev.

Goldberg eut un sourire effrayant. Il avait l'air de s'amuser de la situation. Beaucoup trop même. Dev essaya de dégager sa tête de l'emprise de l'homme mais celle ci se raffermit et son autre main vint caresser doucement sa gorge. Il se raidit en sentant un long frisson de dégoût le parcourir. Goldberg dut le sentir puisque son sourire s'élargit. Il finit par le lâcher brusquement et s'éloigner.

-Will...Je pense que Monsieur Moore a encore besoin de tes talents.Prends ton temps. Nous avons toute la nuit.



L'indigent et le bibliothécaire ~ Keskastel. Vol 1 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant