L'indigent et le bibliothécaire ~ Keskastel. Vol 1 [BxB]

Epilogue

Florian Salvi toqua à la porte de son supérieur. Il avait attendu toute la matinée pour cette entrevue dont il ignorait encore le but. Il s'engouffra rapidement dans la pièce en entendant le « Entre ! »prononcé d'une voix tranchante. Le ministre était assis sur son siège, à son bureau. Florian s'avança mais ne s'assit pas.
Il ne le faisait jamais si Johann ne le lui demandait pas. Et au vu du regard et du petit air pincé du ministre, ce n'était pas dans les plans de ce dernier.

-Monsieur Goldberg...Vous m'avez fait demander...

-Je sais ce que tu as fait Florian.

Florian eut un mouvement imperceptible de panique qu'il maîtrisa rapidement. Il s'efforça de garder son air neutre habituel pour répondre.

-De quoi vouliez vous me parler monsieur Goldberg ?

-Allons Florian... Depuis combien de temps es-tu à mon service ? Demanda le ministre d'un ton doucereux.

-Cela va faire 11 ans monsieur...

-11 ans donc. 11 ans de fidélité. 11 ans que je peux compter sur toi en toutes circonstance. C'est bien ça ?

Florian grimaça et baissa la tête docilement.

-C'est bien ça monsieur... Il n'y a rien que je ne ferais pour vous satisfaire...

-Alors pourrais tu expliquer pourquoi j'ai découvert, pas plus tard que ce matin, que tu avais falsifié des documents en mon nom ? Pour aider mon bon à rien de fils et ses amis tordus ?

L'assistant se figea et releva la tête. Johann s'était relevé de sa chaise et avait contourné le bureau pour lui faire face. La voix de Florian n'était qu'un souffle quand il répondit.

-Monsieur...

-Tu m'as déçu Florian. Tu sais que je ne peux pas me passer de toi... Mais je ne pourrais pas admettre que tu me trahisse pour un membre de ma propre famille. Me suis-je bien fait comprendre ?

Sa main ganté vint effleurer sa joue et Florian frissonna. Les doigts de l'autre homme vinrent caresser doucement la tâche de naissance qui entourait son œil. Il serra les dents en réprimant un mouvement de recul. Johann sourit d'un air satisfait en le voyant rester immobile et finit par retirer sa main.

-A partir de maintenant Florian, je veux ton obéissance totale. Peu importe mes ordres. Si jamais je m'aperçois que tu ne m'as pas obéi, tu sais très bien ce qui se passera n'est ce pas ?

Florian déglutit avec difficulté et s'inclina gracieusement. Le sourire du ministre s'élargit. Ses yeux pétillaient d'une lueur que Florian ne connaissait que trop bien. Il sentit sa mâchoire se crisper. Il n'avait pas bien agi et la punition qu'il risquait ne manquerait pas de se répercuter sur les gens auxquels il tenait. Il sourit docilement, essayant de maîtriser le tremblement de sa voix.

-Oui monsieur Goldberg.

Fin