Très cher frère

Chapitre 15

Nous voilà enfin dans le train direction Paris. Gabrielle, à mes cotés somnole contre mon épaule tandis que je regarde chacune des lettres et des photographies que j'ai reçu d'Erica. Je les ai amenés avec moi car je pense qu'Erica voudra les récupérer mais je ne peux m'empêcher d'être triste en me disant que je ne les aurais plus avec moi, que je ne pourrais plus dessiner ce qu'elle a pris en photographie.

Je me demande comment cette quête vers Erica va se terminer. Est-ce que nous voir va sonner la fin de mon côtoiement avec Erica ou le début d'une nouvelle relation avec elle ? Nous pourrions devenir amis, ou bien peut-être que...

-Non ! Je ne dois pas penser à ça ! Elle ne me connais même pas, c'est n'importe quoi ! Je me reprends.

-Qu'est ce qui te prend ? Me demande Gabrielle que j'ai apparemment réveillé. Elle me regarde un moment avant de dire en souriant : à quoi tu pensais ? Tu es tout rouge.

-A rien de spécial ! Enfin, je pensais juste à Erica.

-Ça te rend un peu nerveux de savoir que tu vas la rencontrer ?

-Oui, un peu.

-Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas. Je me demandais, est-ce qu'elle ne te plairait pas un peu ?

-Erica ? Mais, je la connais à peine, et elle ne me connait pas du tout ! Je soupire.

-Faux, elle t'écrivait comme elle écrirait à un confident, tu sais tout de la Erica d'il y a cinq ans et je suis certaine qu'elle n'a pas tant changé. Et, tu m'as parlé des rêves qu'elle faisait et dans lesquelles tu figurais.

-Je ne suis pas sur que ce soit réellement moi...

-Et si c'est le cas, je pense qu'elle était attiré d'une manière ou d'une autre par toi. Même si ça parait complètement étrange, des sentiments sont des sentiments. Tu n'as pas vraiment à en avoir honte. Me dit gentiment Gabrielle avant de me lancer : Et puis, vous aurez tout le temps de vous connaître. Alors réponds moi franchement, est-ce qu'elle ne te plaît pas un peu ?

Je la regarde un moment, les joues que je sens chaudes avant de tourner mon regard en murmurant un rapide :

-Oui.

-Je n'ai pas bien entendue, tu peux répéter ? Demande-t-elle d'une voix mielleuse.

-Oui. Je réponds avec un peu plus d'assurance.

-Oui quoi ?

-Oui, je pense qu'elle me plaît ! Je m'exclame en soupirant.

-Tu penses ou tu en es sur ? Demande-t-elle avec un petit sourire mesquin.

-Erica me plaît ! J'annonce les joues brûlantes en remarquant que j'ai parlé si fort que toutes les personnes du train me regardent étrangement.

Je baisse la tête, les joues brûlantes tandis que Gabrielle me dit :

-Ce n'était pas si compliqué à dire, si ?

-Et toi alors, si c'est si simple ?

-Moi ? Je n'aime personne pour le moment.

-Vraiment ? Même pas un garçon que tu trouves intéressant ?

-Je te trouve intéressant. Enrick aussi est intéressant et pourtant, je ne suis pas amoureuse de vous.

-Oh, je vois.

L'hôtel dans lequel on se trouve est gigantesque et il en est de même pour la chambre. Ma chambre est assez près de celle de Gabrielle et je crois que l'étage entier est réservé aux participants du concours alors nous avons croisés pas mal de gagnants étrangers nous ayant avoués qu'ils ont aimés notre travail. Je défais ma valise en pensant que dans cinq jours, je pourrais enfin voir Erica.