Chapitre 12

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Aujourd'hui, on est dimanche et c'est aujourd'hui que je verrais pour la première fois Erica. Comme un idiot, j'ai soigneusement choisit ma tenue et j'ai fait le grand ménage chez moi. Il est 10h et pour le moment personne n'a sonné chez moi. C'est normal, il est encore très tôt. Je pense qu'elle viendra surtout cet après midi.

Je viens de finir mon repas et encore personne n'a sonné à ma porte. Enrick m'a appelé en me demandant si elle était venue, je lui ai annoncé que non, pas encore. Il m'a dit de garder espoir et que c'est normal qu'elle n'arrive que l'après midi. Mon téléphone se met à sonner et je répond d'un simple :

-Oui ?

-Allô ? C'est- heum... Dit une voix féminine m'étant inconnue.

Un long silence s'installe avant que je demande :

-Il y a un problème ?

-Non, non ! Je suis vraiment désolée, je crois que je me suis trompé de numéro ! S'excuse la voix.

-Aucun problème, au revoir.

-Oui, au revoir. Enfin, est-ce qu'il serait possible de savoir votre nom ?

Je fronce les sourcils mais réponds tout de même :

-Étienne.

-D'accord, merci ! S'exclame la personne avant de raccrocher.

Vraiment étrange comme appel, mais ça ne m'intéresse pas. J'ai trop envie de voir enfin face à moi Erica.

Il est maintenant 15h et personne n'est encore venu. Sakura viens de m'envoyer un message pour avoir de mes nouvelles. Je lui ai répondu que je n'avais toujours pas vu Erica et elle m'a gentiment dit que peut-être qu'elle avait un peu peur de revoir son frère et qu'il lui fallait un peu de temps avec ses amis avant.

J'ai fini mon deuxième repas à 20h30 et aucune nouvelle d'Erica. Découragé par la longue attente, j'appelle Enrick qui répond presque immédiatement avec un joyeux :

-Alors ?

-Alors rien. Elle n'est pas venue et ça m'étonnerai qu'elle vienne à cette heure.

-Mince. Peut-être était-ce trop effrayant pour elle de rencontrer son frère depuis plus d'un an. Elle viendra sûrement dans quelques temps.

-Je ne sais pas...

-De toute façon, tu recevra bientôt une lettre d'elle t'expliquant tout !

-Ouais, j'espère.

Le lendemain, j'espère en passant près de ma boite aux lettres qu'une d'Erica soit présente mais il n'y avait rien. Ça ne m'étonne pas réellement, mon facteur ne passe jamais aussi tôt le matin.

Arrivé au lycée, je remarque Sakura qui m'appelle en souriant :

-Alors, à propos d'hier ?

-Elle n'est jamais venue. Enrick pense que c'est parce qu'elle avait peur de revoir son frère.

-Oui, c'est sûrement ça... Elle reste un moment silencieuse avant de me demander : Tu es triste ?

-Un peu. Ou plutôt déçu. J'avais vraiment envie de la voir. Je me dis que même pour elle, continuer de m'envoyer ces lettres, c'est un peu dommage car elles ne sont pas faites pour moi.

-Ne t'inquiètes pas. Si le destin a fait en sorte que tu reçois toutes les lettres d'Erica, alors il peut aussi faire en sorte que tu la rencontres.

-Tu crois au destin ?

-Oui, c'est un peu comme une sorte de magie, non ? Et qui n'aime pas la magie ?  Dit-elle en souriant.

Je lui souris à mon tour avant de demander :

-Gabrielle n'est pas là, aujourd'hui ?

-Non, elle préfère prendre un jour en plus pour se reposer, mais elle vient demain !

-D'accord, merci.

Le soir venue, je me rends à ma boite aux lettres et y découvre enfin une lettre d'Erica. Je rentre rapidement chez moi, m'assois dans mon canapé et commence à la lire :

« Très cher frère,

Dimanche était une triste journée. Nous sommes allés, Marie, Thomas, Nathan et moi, chez toi, ou plutôt devrais-je dire, à ton ancienne maison. Nous y sommes allés à 10h du matin car j'avais vraiment hâte. Toutes les fenêtres étaient fermées, tout comme la porte. Je me suis dit que c'était normal, après tout, peut-être que tu dormais encore mais quand j'ai remarqué la pancarte sur laquelle était marqué « à vendre », j'ai compris que tu n'avais reçu aucune de mes lettres et que le papier avec ton adresse que j'avais trouvé était assez vieux pour que tu ai changé de maison entre temps.

J'ai appelé l'agence qui mettait en vente la maison pour savoir depuis combien de temps elle avait été vendue. Elle a été vendue le 10 octobre, j'en ai conclue que tu avais reçu toutes mes premières lettres et que tu m'avais royalement ignoré. Ça m'a vraiment fait un choc. Tu est mon grand frère, tu as toujours été si gentil avec moi, tu m'écoutais toujours, tu jouais toujours avec moi, tu faisais toujours tout pour moi. Et une fois que tu étais partie, tu as erroné ta sœur.

Je me sens vraiment... Blessée. Comme si le décès de papa ne suffisait pas ! En parlant de son décès, j'ai décidé de prendre le nom de famille de maman pour avoir comme une sorte de nouveau départ. Je n'oublie pas papa, bien sur que non, car je l'aime énormément, je veux qu'il reste un merveilleux souvenir pour moi mais qu'il ne hante pas mon futur. Par contre, toi, je veux t'oublier. Vraiment. Je veux oublier le fait que tu m'ignores et que tu me détestes autant alors que pour moi, ce sont les sentiments inverses.

Avant, tu étais mon modèle et maintenant, je ferais tout pour ne pas te ressembler. Nous ne partageons maintenant même plus le même nom de famille, et puis, tu ne le mérites même pas de toute façon. Adieu, frère que j'ai tant aimé, tant voulu égalé, tant cherché.

En fait, je crois que j'ai laissée toute ma colère s'écrire sur cette lettre mais que, si un jour je te revoyais, je te pardonnerai malgré tout.

Adieu,

Erica. »

Alors c'est fini ? Toute l'histoire avec Erica ? Ses lettres que j'attendais tant, ses photos que j'adorais dessiner ? Je n'entendrais plus jamais parler d'Erica ? C'est comme ça que cela doit se terminer ? Mais, c'est impossible ! Et puis, pourquoi n'ai-je pas vu Erica et ses amis devant chez moi, je m'étais préparé depuis sept heure du matin et à cette heure, ni ma porte ni mes fenêtres n'étaient fermés. De plus, il n'y a aucun panneau à vendre devant chez moi ! Ce serait-elle trompé de maison ? Mais comment aurait-elle pu ? Je ne comprends pas... Rien ne semble clair. Erica existe bel et bien, alors pourquoi ne l'ai-je pas vu ?

Je m'écroule sur mon lit en soupirant :

-Je... Je ne comprend pas.

Très cher frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant