Must to be you.

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟗 : 𝐒𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐭'𝐚𝐢𝐦𝐞𝐫 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞𝐫.

               Il n'y avait désormais plus que lui, sa peau, son souffle, son odeur, ses frissons, étaient devenus le seul monde dont Gon était conscient. Comme une drogue qu'il goûte pour la première fois, le brun prend le temps de la laisser l'imprégner, que son souvenir se grave avec ce sentiment bestial d'avoir enfin atteint la proie qu'il espérait tant. Qui aurait pu prédire ce genre de tournant dans leur relation pourtant si pure au départ ? Qui aurait pu savoir qu'à cet instant, lorsque la voix de l'héritier assassin le supplie presque de s'arrêter, il ressente une telle pulsion animale qui lui ordonnait le contraire ? Pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme de l'île a envie de donner plus qu'il ne reçoit dans la couche conjugale, il se surprend à prendre autant de plaisir à entendre la voix tressaillante du fils de la lune implorer son nom sans pouvoir se retenir, comme un appel. Sa langue se perd sur ses muscles raidis par le plaisir et il décide de leur accorder une pause à tous les deux, lui-même haletant. Ravi de pouvoir enfin reprendre un semblant d'esprit, le jeune Kirua attire son compagnon plus proche afin de le regarder encore dans les yeux, sans pouvoir sans détacher. Les lèvres encore luisantes de son ami, brillent dans le clair de lune témoin de leur intimité et de leur confession.

L'argenté passe son pouce avec délicatesse sur ce morceau de chair, tandis que le corps du brun s'avance pour se coucher prêt de son partenaire, un geste dont l'assassin profite pour enrouler ses bras autour de sa nuque, comme pour le garder ainsi pour toujours. Leurs souffles maladroits s'emmêlent et ils ne savent que dire ou que faire, tout était si nouveau pour eux, si troublant. Entre leurs deux corps ardents, leurs cuisses se frottent et se cherchent, ajoutant plus de pression à l'atmosphère qu'il n'y en avait déjà. Le Zoldik sent alors contre l'une de ses hanches, un relief qui fait écho à celui de son sous-vêtement, les deux garçons se sont compris. Tandis qu'ils se regardent en silence, le plus grand se décide à se pencher lentement vers son camarade en fermant les yeux, espérant alors échanger ce qu'il espérait obtenir depuis tant d'années. Le cœur de Kirua s'emballe de plus belle, comme si cela était possible alors que le corps du brun fait pression sur le sien, lui empêchant toute fuite. Mais en avait-il envie ? Bien sûr que non, à ce moment précis il aurait voulu engloutir le fils de la baleine tout entier rien que pour lui. Il aurait voulu le cacher au reste du monde et le garder dans cette chambre pour qu'il lui fasse crier son nom. A quoi pensait-il à cet instant ? Il y avait bien plus urgent à réfléchir enfin, comme le visage de l'aventurier maintenant si proche qu'il ne pouvait plus le regarder correctement dans les yeux. Soudain dans un moment de panique, le fils de la lune tourna brusquement la tête, faisant faux bond à son camarade. Celui-ci sursauta, déconcerté par ce refus.

-Kirua ? Est-ce que...tout va bien ? demanda-t-il en prenant une de ses joues au creux de sa paume pour s'assurer qu'il ne regrettait pas ce qui venait de se passer.

-Oui...enfin non, je... balbutia le pauvre garçon qui ne savait pas ce qui lui prenait de prendre ce que lui-même convoitait depuis leurs retrouvailles. C'est juste que...je n'avais pas vraiment imaginé que le premier baiser que tu me donnerais se passerait...dans ces conditions.

Voilà qu'il se la jouait fleur bleue maintenant. Kirua eut envie de mourir de honte sur le futon. Instinctivement il prit le coussin pour enfouir son visage écarlate dedans. Mais cette déclaration ne pouvait pas faire plus plaisir à son amant qui malgré sa propre timidité, souriait comme un idiot. Il réfléchit un instant, avant de comprendre avec soulagement, qu'il ne s'agissait pas que de pulsions entre eux, mais bien de passion du cœur. Il en fut si heureux. Si heureux de voir son ami tenir à leur premier engagement avec tant de maladresse ce qui le rendait adorable. Car Gon aussi voulait lui montrer que cela ne tenait pas du physique entre eux, mais bien quelque chose de plus fort et émotionnel. Pris d'un élan fougueux, Freecss prit soudainement les hanches de son partenaire, l'obligeant à se redresser et à s'accrocher à lui. Le concerné protesta en se cramponnant de son mieux, sans comprendre à quoi rimait cette mascarade. Sans l'écouter, le brun le soulève contre lui, faisant enrouler ses jambes autour de son bassin avant de se diriger vers le balcon laissé ouvert.