Je t'haine

« Rien a changé bambina... Sauf le regard que je porte sur toi »

Novembre 2012

Naëlle était concentrée face à l'étude de marché devant elle comme si sa vie en dépendait. Le côté étude du produit était ce qu'elle détestait le plus mais c'est ce qui était indispensable pour réussir sa publicité. Dans sa souffrance elle fit tout de même reconnaissante que le travail lui prenne autant de temps, ainsi il lui était plus aisé de ne pas penser à Tarik. Après la sadaka de sa tante, elle s'était endormie dans la voiture de Tarik et ce dernier l'avait ramené chez elle. Elle avait été étonnée de ne pas s'être réveillée lorsqu'il l'avait porté, elle qui avait en temps normal le sommeil si léger. Il l'avait porté jusque chez elle, l'avait couché et déshabillé de sa robe la laissant en débardeur et sous vêtement. Le lendemain, telle ne fut pas sa stupeur lorsqu'elle avait découvert un sms lui indiquant qu'il n'avait pas eu le cœur à la réveiller en ayant vu que ses parents n'étaient toujours pas rentré. Il s'était excusé de l'avoir déshabillé mais ne pouvait pas la laisser dormir dans des vêtements de dehors. Elle s'était retrouvée enveloppée dans son drap, Tarik ayant eu peur qu'elle n'attrape froid durant la nuit. Elle l'avait remercié en lui disant qu'il aurait dû la réveiller malgré tout. Ils se voyaient de temps en temps lorsqu'elle allait au travail ou quand il passait récupérer Yanis, autrement rien ne se passait entre eux. Il fallait dire que le nombre de clients augmentait ostensiblement inquiétant légèrement Tarik. C'était positive mais toute chose positive a un inconvénient. Le sien était que cela commençait à se voir comme le nez au milieu de la figure que le bâtiment dans lequel il se trouvait était un bâtiment qui servait à vendre. Il avait croisé deux trois fois une 308 voiture typique de la bac banalisée. Il commençait à s'inquiéter d'être sous commission rogatoire. Il ne disait rien à personne, pas même à son frère mais plus les jours passaient plus il voyaient que l'étau se resserrait autour de lui. Il tentait d'être le plus discret possible pensant  que cela lui laisserait un peu de répit. Dans cette inquiétude, il avait sa famille qui lui redonnait un peu le sourire et ce qui était devenu une routine, parler le soir avec Naë avant qu'elle ne se couche en se regardant par la fenêtre. C'était devenu leur rituel. Parler de tout et de rien mais surtout pas de la vie en cité. Comme si les deux avaient ce besoin de se poser un quart d'heure et oublier ce qu'était leur vie. Naë ne remarqua pas qu'elle s'était mise à contempler le vide.

Sa secrétaire, Eva, la ramena au monde réel lorsqu'elle lui tendit son café. Naë sursauta la main au cœur avant de soupirer de soulagement en se moquant d'elle même se faisant l'effet d'être une idiote.

- Merci beaucoup Eva. La remercia t-elle avec un grand sourire.

- A ton service...

Au ton de la voix de son assistante Naë senti comme quelque chose qui n'allait pas. Elle regarda Eva qui semblait hésitante entre sortir et rester.

- Eva ?

- Euh oui ?

- Tout va bien ?

La blonde décida de fermer la porte et se rapprocher du bureau de Naë. La jeune femme se redressa et lissa sa robe sentant que sa secrétaire voulait lui parler sérieusement. Ses soupçons s'avéraient car elle s'assit face à elle. Naë ne prononça aucun mot ne voulant aucunement la brusquer. Elle voyait Eva se triturer les mains de façons maladives et obsessionnelle signe évident de stress. Elle attendit patiemment qu'elle soit prête à parler. Ce n'est qu'au bout de trois minutes que la blonde décida de parler.

- Naë... Je dois te parler de quelque chose...

- Bien sûr. Dis moi. Dit-elle avec un sourire rassurant.