Novembre 2012
Tarik maintenait fermement Naëlle sur le sol, il était couché sur elle index droit levé au ciel prêt à prononcer sa shahada s'il devait mourrir et attendit que les coups de feu cessent. Lorsque le silence revint, Tarik se releva légèrement.
- Naëlle ? Demanda t-il en la regardant. Naëlle ?!!!!!!!!! La secoua t-il en panique.
Dans sa fébrilité il se mit à toucher tout son corps à la recherche de l'impact de balle. Son cœur battait au point de sortir de sa poitrine. Il continua sa recherche à la limite de la folie en invoquant Dieu lorsque Naë gémit doucement et bougea légèrement.
- Naëlle ? Demanda à nouveau Tarik en passant une main derrière sa taille la surélevant doucement. Tu m'entends ?!
- Oui. Dit-elle doucement en ouvrant les yeux.
Tarik poussa un soupir de soulagement. Il écarta quelques mèches de son visage afin qu'elle puisse mieux respirer.
- Comment tu te sens ? Demanda t-il.
Tarik fronça les sourcils en la maintenant avec son bras gauche afin de la surélever pour faciliter la respiration. La jeune femme sembla chercher ses mots.
- Ça va. Dit-elle. Tu pèses lourd... Ça m'a empêché de respirer. J'ai perdu connaissance.
Tarik émit un soupir particulièrement bruyant trahissant son soulagement.
- J'ai eu peur qu'une balle t'ai atteinte. Murmura t-il en lui caressant la joue.
Naë saisit la main qui lui caressait le visage et la serra fort dans sa main. En cet instant, se rendant compte que cela avait été juste un évanouissement dû au poids qui la maintenait, Tarik ressenti un soulagement si intense qu'il ne mesura pas ses gestes et serra instinctivement Naëlle contre lui très fort. Il était reconnaissant à Dieu. Il était calme, plus qu'il ne l'aurait été en temps normal pour une descente mais comme Nabil l'avait prévenu qu'il sortait sur Paris avec la bande et Némir, il savait qu'ils étaient en lieu sûr. La seule personne qui l'avait effrayée était dans ses bras et en parfaite santé. La descente de tension était intense. Il lui fallu plusieurs minutes pour respirer à nouveau normalement remerciant Dieu. Naë se défit légèrement de l'étreinte, juste assez pour que leur tête ne soient qu'à un centimètre. La tension était palpable, ils sentaient leur souffle réciproque, se regardaient dans le blanc des yeux mais un cris inhumain perça leur bulle quiétude.
A l'entente de ce cris, les deux se relevèrent en panique. Tarik saisit la main de Naë et trottina jusqu'à son bâtiment en surveillant les alentours. Des gens courraient de partout, le quartier était noir de monde, personne ne faisait attention à eux, main dans la main qui bravaient la foule à contre sens. Des femmes pleuraient, les jeunes hommes criaient ne se rendant même pas compte que le gérant du terrain tenait dans sa main la sœur de leur ami. On y comprenait rien. C'était le chaos totale. Naëlle retint ses larmes. Elle avait l'impression de vivre une fin du monde. Tout tournait autour, tout était noir. Elle et Tarik essayaient tant bien que mal de s'en échapper. La seule chose qui lui permettait de ne pas craquer était la main posée sur la sienne et qui l'amenait vers son bâtiment. Arrivés devant l'entrée, Tarik posa ses mains sur les joues de Naë et il se recroquevilla pour arriver à son niveau et la regarder dans les yeux.
- Tu remontes immédiatement, tu tires tes rideaux et tu les laisses comme ça jusqu'à demain matin t'as compris ? Demanda t-il précipitamment.
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Je t'haine
Hayran KurguLa vie ici bas n'est pas facile, l'avenir peut être prédit et il est sombre pour les jeunes issus des territoires oubliés de la république. Certains cependant se battent et refusent d'être à terre. Chacun a sa façon, Tarik et Naëlle essayent de s'en...