「Personne ne se rendit compte que le chanceux capable de gagner sa confiance pourrait facilement entourer l'enfant autour de son petit doigt et la manipuler à sa guise.」
Animée par une éternelle curiosité et marchant la tête vide au gré de ses envie...
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Les pas doux résonnèrent dans l'immense couloir. Les yeux lavande revoyaient clairement les longues nuits à se promener sans l'autorisation et la peur au ventre mais avec un sourire incontrôlable aux lèvres. A l'époque, Kasuga aimait ce sentiment de liberté même si il ne s'agissait que d'une simple marche interdite.
Plus grande cette fois-ci, elle visita du regard par la vitre teintée la salle d'étude ayant marqué toute son enfance. Un sentiment de malaise prit l'assaut de son estomac. C'était la même décoration, terne et boisée. Une table accompagnée de sa chaise reliée, des piles de livres correctement alignés et cette cafetière pour les adultes.
Puis, au coin de la pièce, trônait son cauchemar. Cette chose l'ayant gardé réveillé de nombreuses nuits. Sa mère remplissait le sac toutes les heures d'un produit inconnu. Une perfusion intraveineuse tout ce qu'il y avait des plus ordinaires sauf son utilisation.
« Hey, Kasuga ! »
Elle se figea à la voix de son deuxième frère plus âgé. Narihiro souriait d'un rictus calculé et balançait son bras de droite à gauche pour capter son attention. Pendant un court instant, la violette songea à partir en courant. Mais elle se résigna. Ce serait pire si elle l'évitait exprès.
« Toujours aussi peu bavarde, hein ? »
Celle-ci ne savait en fait pas quand parler, d'où son mutisme récurrent. Parfois, on la blâmait pour trop en dire et à d'autres moments pas assez.
« En quoi puis-je t'aider ?
- Plutôt présomptueux de ta part de penser que tu me serais d'une quelconque aide, rétorqua vivement le brun. Papa veut te voir pour te parler de quelque chose d'important, paraît-il. »
Quand il arriva à son niveau, Nari continua sa route avec une brève tape dans le dos. Alors qu'elle se retournait dans la direction opposée quand elle conclut que c'était tout ce qu'il avait à dire, le garçon ajouta :
« Il a l'air heureux. Et ce n'est jamais une bonne nouvelle quand papa est content.
- Je sais, chuchota-t-elle. Je te remercie, grand frère. »
Ses mirettes glissèrent une dernière fois sur l'ensemble de la pièce séparée par une vitre avant de se diriger tout droit jusqu'au bureau de son paternel. Pendant le chemin où seul le son de sa respiration et de ses pas résonnaient, Kasuga se persuada que toutes les familles étaient comme ça.
Il n'y avait rien d'abusif dans leurs pratiques. La collégienne ne manquait de rien. Et en échange de cette vie tranquille et monotone, elle suivait depuis son plus jeune âge les directives d'en haut.
Pour Kakuei, un enfant grandissant dans une famille de musiciens serait automatiquement plongé dans le monde de la musique. Et c'était la même chose dans sa tête : Ses parents aimaient les découvertes et nouvelles recherches. Alors il devenait plus qu'évident pour elle qu'on l'implique dedans.
