( Saute. )
Lors de ses derniers instants, Kasuga s'émerveilla du torrent de flammes. C'était magnifique.
Même quand ses vêtements prirent petit à petit feu, elle garda cette lueur de fascination dans ses yeux. Puis se mit à rire, la voix habituellement rauque maintenant craquelée et le ventre douloureux à force de se le tordre.
( Douleur ? Rire ? )
Vraiment, elle avait essayé de garder sa voix au plus profond de sa gorge. Jusqu'à en faire trembler ses épaules et essayer de réprimer les hoquets. Mais l'adolescente ne pouvait pas. Non seulement à cause du spectacle de sa famille lentement, doucement, consumée par le feu ardent mais aussi parce qu'elle se sentait plus vivante que jamais.
( Quelle ironie. )
Kasuga détestait écouter le murmure dans sa tête. Celui qu'elle tentait désespérément d'ignorer depuis si longtemps. Il la guidait depuis toute petite et lui faisait prendre les meilleurs comme les pires choix.
« Kasuga ! »
Cette voix devenait de plus en plus ennuyeuse au fil du temps mais Kakuei ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas logique. Parfois elle lui ordonnait de faire des choses qui seraient encore plus rapides et efficaces que ce qu'elle avait prévu de faire en premier lieu.
Puis, elle se rendit compte de la personne derrière cette voix. Bien sûr, il avait toujours été avec elle dans son enfance. La voix s'était arrêtée pendant leur séparation, son envoi dans la classe E, pour revenir en force lorsqu'il déménagea chez elle et prit le rôle de son nouveau tueur.
( Kiyouji. )
La collégienne considéra brièvement son frère à des étages en dessous d'elle. Elle ne pouvait pas voir mais sentir son sourire satisfait. Il l'avait toujours manipulée. Il retourna son lavage de cerveau contre elle pour la pousser à tuer leur famille. Les pertes de mémoire, ses sautes d'humeur, son comportement bipolaire. Tout avait un sens désormais, une fois l'esprit clair. Kasuga aurait dû s'en rendre compte au moment où ses croyances se contredisaient.
Elle sourit à pleines dents sans tenir compte du sang et des larmes. Des vêtements en moins et de l'odeur de la mort. Même les cris derrière elle s'étaient éteints à un moment. Kasuga ne pouvait plus retourner en arrière. Le gouvernement voudrait sa peau pour avoir saboté leur plan et possiblement mise la Terre en danger. Être déclarée morte était sa dernière issue.
« Je suis désolée, tout le monde ! Hah, je suppose que j'aurais été vraiment agaçante jusqu'à la fin, n'est-ce pas ? Pardon de vous infligez un tel spectacle ! »
Kakuei avait appris que la mort frappait quand on s'y attendait le moins. Ou peut-être qu'elle était juste tellement naïve au point de louper les signes avant-coureurs de la faucheuse au coin de la rue. Mais la peur était belle et bien réelle. L'incertitude d'un ' y aura-t-il même un après ? ' l'effrayant encore plus.
Sa vision commença à se tâcher de trous noirs et son estomac la rendit malade suite à trop de fumée inspirée. Tout tourbillonnait au point où elle perdit pieds.
L'enfant ne pleura pas. La lycéenne ne hurla pas. La cobaye n'exprima aucun sentiment de regret.
Kasuga Kakuei rit de plus belle avant de périr dans ce qu'elle craignait le plus.
( ... )
Le lendemain, la presse infestait chaque parcelle qu'elle pouvait en dehors des bandeaux jaune et noir placés par les agents de police. L'un des laboratoires les plus prestigieux du pays venait de brûler. Les secouristes cherchaient dans les décombres la moindre présence humaine vivante.
Deux hommes furent retrouvés en un seul morceau. Makochi avait reçu un appel anonyme d'aller dans les sous-sols, là où il y avait eu le moins de dégâts. Un peu plus tard dans l'après-midi, un commissaire déclara que c'était un incendie criminel. Il ne fallut pas plus longtemps qu'un battement de paupières pour qu'un homme, le dernier des Kakuei, proclame ouvertement qu'il était l'auteur du trouble.
Kiyouji grimaça aux multiples brûlures sur son corps et de la douleur sur son visage. Karasuma l'avait frappé encore et encore avant que des policiers ne les éloignent. L'agent, le sillage de lourdes larmes sur les joues, avait alors tourné le dos avec la promesse que ce n'était pas fini. La posture digne mais le jeune homme était sûr d'entendre les cris qui pendaient au bout de sa langue.
Il freina des quatre fers quand deux hommes tentèrent de lui passer les menottes pour regarder les amis de Kasuga. Chaque camarade de classe qu'il avait appris à apprécier se trouvait devant son tombeau.
Ses yeux clignotèrent de curiosité lorsqu'il les vit pleurer, fondre dans les abysses du désespoir et de la lamentation. Kiyouji pouvait presque goûter leur regret de n'avoir rien pu faire pour aider l'enfant inconsciente de leur classe pourtant soudée, n'ayant probablement jamais remarqué les ombres au-dessus d'une gamine seulement animée par la volonté d'être détesté, aimée, peu importait tant qu'on lui donnait une seule seconde de considération.
Et c'était ça : Dès le début ils l'avaient évité à cause de son comportement erratique et excentrique. Ils se sentaient coupables avec l'hypocrisie d'un pathétique "J'aurais pu la sauver" suivit d'une multitude d'autres possibilités. En tant que professeur, Kiyouji ne pouvait qu'être fier d'avoir donné une dernière leçon à ses élèves bien-aimés en même temps d'avoir pu accomplir tous ses objectifs.
Il sourit faiblement. Regardaient-ils le live de la veille ? Toute la classe l'avait-elle fait ? Le trentenaire ne put réprimer un sourire amusé et se dit :
« J'aurais aimé que tu vois leur visage à cet instant. »
Il se tourna une dernière fois quand on l'embarqua dans une voiture de police. Le mouvement de la lys rose, que l'homme avait pris soin de déposer là où il avait trouvé des restes, perdit ses pétales une à une.
Le professeur perdit son sourire. Kiyouji regarda doucement les corps méconnaissables. Le frère chuchota :
« Bonne nuit, Kasuga. »
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« Tu vas bien ?
- Oui... Merci pour votre aide. »
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Trouble 【Assassination Classroom】
Fiksi Penggemar「Personne ne se rendit compte que le chanceux capable de gagner sa confiance pourrait facilement entourer l'enfant autour de son petit doigt et la manipuler à sa guise.」 Animée par une éternelle curiosité et marchant la tête vide au gré de ses envie...