「Personne ne se rendit compte que le chanceux capable de gagner sa confiance pourrait facilement entourer l'enfant autour de son petit doigt et la manipuler à sa guise.」
Animée par une éternelle curiosité et marchant la tête vide au gré de ses envie...
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Karasuma était un bourreau de travail. Kasuga l'avait remarqué au premier coup d'œil puisqu'ils partageaient ce trait de caractère. Même si il négligeait certains aspects de lui-même, la plupart de ses repas étant commandés dans le fast-food du coin ou pas de repas tout court pendant plusieurs jours d'affilés, il se maintenait en forme.
L'agent du gouvernement, même si ses nombreuses nuits blanches auraient indiqués le contraire, n'était pas un insomniaque. Cette partie de son hygiène de vie restait aussi à désirée. Et malheureusement, l'enfant avait appris que son ancien tuteur se réveillait tôt pour se coucher tard.
Kakuei eut alors l'idée de l'aider à soulager ce stress. Elle possédait une nouvelle carte de bus, ne voulant pas déranger plus longtemps son frère pour le trajet matin et soir, ainsi qu'un sac remplit de sachets de thé aux goûts variés.
« Tu n'as pas à faire ça, vraiment. »
L'adolescente ne répondit pas et se contenta de verser le liquide dans deux tasses et poser avec prudence celle de homme près de son ordinateur portable. Elle offrit ensuite l'autre à son professeur inhumain qui la remercia et souffla dessus pour refroidir le liquide brûlant.
« Le jasmin est apprécié pour ses vertus relaxantes, précisa la blonde. J'espère que cela vous sera utile.
- Je te remercie. »
Bien qu'il soit plus café, Tadaomi ne rejeta pas son approche. Le fait même qu'elle ait tenté quelque chose pour lui parler, ou plutôt trouver un prétexte, était beaucoup de progrès par rapport à la Kasuga de début d'année qui n'aurait jamais même pensé à faire une telle chose.
Alors que cette dernière s'apprêtait à prendre une gorgée de sa bouteille d'eau, elle fronça les sourcils aux craquements audibles des doigts de son professeur lorsqu'il prit la tasse sans s'en soucier pour la porter à ses lèvres. Elle connaissait cette sensation désagréable parcourant du bout de ses doigts jusqu'aux poignets.
« C-Ce n'est pas une bonne chose de se surmener, monsieur Karasuma.
- Le travail n'attend pas, rétorqua calmement celui-ci.
- En parlant de ça, tenta de s'enfuir le poulpe, je vais aller préparer la leçon d'aujourd'hui. À tout à l'heure ! »
Les humains ne purent placer un mot que l'ancien assassin quitta la pièce. Ils savaient l'un comme l'autre ce que n'était qu'une excuse pour les laisser seuls et qu'il les regardait probablement caché dans un coin.
Quand l'homme finit de soupirer et se masser les tempes, il sentit sa main lui être doucement retirée par dix doigts fins et plus petits. Kasuga lui sourit timidement et serra un peu plus l'étreinte lorsqu'elle le sentit commencer à reculer.
« S-S'il vous plaît, je peux remédier à cette douleur. P-Puis-je ? »
Le brun ne répondit pas mais son regard étonné lui donna assez de courage pour commencer à masser et douer les muscles tendus. Si le visage de l'enfant affichait de la maladresse, son toucher ne l'était pas.
