Deux mondes opposés

Chapitre 5 : L'ennemi public

*Azalée*
Ça fait longtemps que je suis réveillée et que j'ai déjà commencé à peindre. Je suis fière de moi puisque je pense que j'ai bientôt terminé. Je bois mon café tout en regardant mon téléphone. J'ai dormi uniquement deux heures pour terminer officiellement cette toile.

« Lola : J'ai séché aujourd'hui pour te soutenir, haha. Je suis en bas de chez toi, tu viens me chercher ?

Moi : J'arrive ! »

J'ai descendu les marches en chantonnant puis je suis sortie. J'ai vite trouvé Lola puisque sa Mercedes est plein milieu des bâtiments. Je me suis approchée de sa voiture et elle a baissé la vitre. Je lui ai indiqué où elle pouvait se garer puis elle est sortie.

-Tu as déjà fait réparer ton pneu ? demanda-t-elle en allumant sa cigarette.

-Non, pourquoi ?

-Parce que ta voiture a bien ses quatre pneus intactes, rit-t-elle.

-T'es sûre que tu vois correctement ?

Elle m'a tapé l'épaule gentiment puis elle m'a assurée que je pouvais rouler, ce que je ne comprends pas. Deux amis de mon voisin sont dehors dont celui qui est venu s'excuser.

-Salut Azalée, dit Adrien.

Je l'ai salué en retour quand l'autre garçon m'a arrêté.

-Salut, dit-il d'une voix enjouée. Je m'appelle Ormaz. Je crois que ça a mal commencé entre nous.

-Azalée, répondis-je. Mais visiblement, vous connaissez déjà mon prénom.

Ormaz s'est gratté l'arrière de la nuque en voyant Lola.

-Parce que le polak parle de oit, rétorqua-il en rigolant.

J'ai froncé les sourcils.

-Ah d'accord.

La porte s'est ouverte et Mathieu a débarqué, sans même me dire bonjour. Il m'a dévisagé puis il s'est tourné vers ses amis.

-Alors, vous pactisez avec l'ennemi ? se moqua-t-il.

J'ai levé les yeux au ciel puis j'ai pris Lola par la main pour que je puisse me remettre au travail.

-Au fait, quelqu'un a réparé ta connerie, dis-je en le défiant du regard. Tout le monde n'est pas aussi mal élevé que toi. Si tu trouves de qui il s'agit, remercie le à ma place.

J'ai appuyé sur le bouton de l'ascenseur et je suis rentrée chez moi. Directement, je me suis installée devant ma toile. Je n'arrive pas à me concentrer car je sens les deux yeux de Lola sur moi.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu m'avais pas dit que ton voisin était aussi beau et que c'était PLK, ricana ma meilleure amie.

-PLK ? C'est quoi ?

Elle a continué de rire.

-J'avais oublié que tu n'écoutais pas de rap. En tout cas, il est vraiment canon.

Je l'ai ignoré puis j'ai continué à peindre. Lola s'est dirigée vers la cuisine puis a marmonné quand elle s'est rendu compte que mes placards étaient pleins.

-Aza, dit-elle sérieusement, tu m'inquiètes un peu. Tu n'as pas l'air de manger depuis ton emménagement.

-Parce que je me prépare à faire l'examen. D'ailleurs, t'as dit quoi comme excuse à l'école ?

-Que tu m'avais refilé ton angine, souffla-t-elle. Je pense que je vais vraiment quitter cette école. Déjà je suis nulle en art et en plus ça me soule.

-Pourquoi tu ne veux pas dire à tes parents que tu aimes l'histoire ?

-Ma mère est une peintresse et mon père est sculpteur. Ils ne vont jamais accepter.

-Je suis sûre que Thierry et Carla vont mettre de l'eau dans leur vin et qu'ils vont continuer à te soutenir malgré tout.

Elle a levé les épaules puis elle a enfoncé un gâteau dans sa bouche. Lola a allumé ma télé tandis que je me suis concentrée sur mon tableau. Quelques heures plus tard, j'ai enfin terminé. Lola dort profondément.

-Réveille-toi, dis-je en la secouant. Donne-moi ton avis.

Elle a frotté ses yeux puis elle a fixé ma toile.

-Aza, c'est magnifique. Je crois qu'elle est encore plus belle que la première.

Elle a regardé sa montre puis elle a fait les gros yeux.

-Je vais devoir y aller. J'ai un repas avec mes parents pour fêter mon examen, que j'ai séché, dit-elle sur un ton faussement joyeux.

Nous nous sommes dit au revoir puis elle est descendue. Ainsi, je suis partie prendre une douche. Après avoir enfilé des sous-vêtements et un t-shirt, je me suis posée sur mon canapé.

*Mathieu*
J'ai toqué à sa porte et elle m'a ouvert.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Bon, j'avoue, elle est terriblement belle. Elle porte un long t-shirt qui recouvre uniquement le début de ses cuisses. Ses cheveux mouillés gouttent légèrement, ce qui la rend encore plus bandante.

-Je peux te peta ton sel ?

Azalée m'a dévisagé.

-Je te déteste, alors pourquoi je le ferai ?

-Parce que je t'ai racheté un pneu.

Son air s'est un peu adoucit.

-Enfin, c'est normal. C'est toi qui l'as crevé.

-Et c'est toi qui a coupé mon électricité et qui m'a broyé le pied avec tes talons.

Elle a lâché un petit rire puis elle s'est dirigée vers sa cuisine. Elle m'a tendu son sel.

-Il s'appelle revient.

Je me suis apprêté à partir puis j'ai tourné les talons.

-Ta peinture, là. C'est joli. J'ai bien fait de casser la première.

Elle a rougi un peu puis j'ai remonté les marches. J'ai posé son sel sur ma table. Pourquoi je lui ai demandé du sel alors que j'en ai un ? Au début, je voulais l'emmerder. Puis face à son corps, j'ai bugé. Frustré, j'ai envoyé un message à Adrianna pour lui demander de passer. Elle a répondu tout de suite par l'affirmative. J'ai mis du sel dans mon plat de pâte en attendant en ayant le sourire aux lèvres, content de conclure une nouvelle fois avec Adrianna. Et même si ma voisine s'amuse à être dans ma tête, pour une raison qui m'échappe, je vais bien réussir à l'éclipser. Mon téléphone a sonné.

Adrianna : Je suis en bas, Mathieu.

J'ai dévalé les marches et je l'ai retrouvée. Au niveau de la porte d'entrée, nous avons croisé Azalée. Au premier abord, elle m'a complètement ignoré. Sauf que lorsque j'ai fermé la porte, nos regards se sont rencontrés. Adrianna m'a chuchoté un truc à l'oreille que j'ai oublié. Et les yeux noisettes de ma voisine ne m'ont pas lâché.

********
Fin du 5ème chapitre !
ENNA est sorti ! C'est quoi votre son préféré ?