Deux mondes opposés

Chapitre 14 : Le projet

*Azalée, deux jours plus tard*
Je suis en train de parler avec Jonas en attendant que Madame Quay arrive.

-Je dois aller chercher Lola à son campus, m'expliqua-t-il. Tu viens ?

-Grave ! Je veux voir l'école d'histoire de la Sorbonne. Je suis trop fière d'elle, elle est dans l'une des meilleures universités de Paris.

Jonas a rigolé.

-Je suis content que ses parents aient acceptés.

-Ils ont déjà causé sa dépression au lycée, soufflai-je. Ils ont sans doute retenu la leçon.

Soudainement, la prof est arrivée accompagnée du directeur, Monsieur De Loisy. J'ai fait les gros yeux à Jonas. Qu'est-ce qu'il fout là ?

-Bonjour mes chers étudiants et chères étudiantes. Cette année, il s'agit de votre dernière année de licence. Comme à chaque fois, nous souhaitons féliciter le premier de la promotion. Ainsi, le premier aura l'opportunité d'exposer ses propres œuvres au Louvre. Bien sûr, il aura uniquement accès à une petit pièce mais ça lui permettra de se faire un nom.

-Tu étais au courant qu'il faisait ça à chaque dernière année de licence ? demandai-je à Jonas.

-Oui, tout le monde le sait.

J'ai haussé les épaules. Visiblement, je ne suis pas au courant à 100% de l'actualité de mon école. Le directeur a ouvert l'enveloppe contenant le nom de la personne. Madame Quay a levé les yeux au ciel quand elle a vu le prénom.

-Mademoiselle Azalée Galli, cria-t-il.

Hein ? Quoi ? Pardon ?

-L'exposition commencera dans deux semaines. Soyez prête ! Et félicitations !

Tout la classe m'a applaudie et Jonas m'a embrassée le front.

-Ta mère serait tellement fière de toi, chuchota-t-il à mon oreille.

Je l'ai pris dans mes bras. J'ai dû mal à y croire. C'est vrai que j'ai eu d'excellentes notes depuis le début mais je ne pensais pas que j'étais première de classe. D'un seul coup, la réalité m'a sautée au visage. Comment je vais pouvoir faire une exposition alors que la majorité de mes tableaux sont restés chez mon père ? Je me suis tournée vers Jonas.

-On va devoir partir en mission.

Il a grimacé. La dernière fois que nous sommes partis en mission, cela s'est mal terminé. Lola avait voulu sortir en boîte alors que nous étions chez les parents de Jonas. Pour se venger de ses parents qui avait défendu son frère dans l'histoire avec son ex, Jonas avait pris la Mercedes de son père. Et la voiture a fini à la casse.

-On prendra la voiture de Lola alors ! Qu'est-ce qu'on va devoir faire ?

-S'introduire chez mon père.

Il a tapé son visage avec sa main.

-J'envoie un message à Lola pour la mettre dans la confidence, souffla-t-il.

-J'envoie un message à Mathieu et Moctar. Ils nous aideront.

*Mathieu*
Je suis en train de fumer avec Ormaz et Elyo sur mon balcon. Elyo nous raconte son rendez-vous pour refaire sa carte d'identité.

-Je vous jure, s'énerva-t-il, ils étaient tous en train de boire un café alors que j'attendais depuis une heure. Du coup, je l'ai insulté et j'ai failli me battre avec le putain de vigile.

Nous avons explosé de rire. Mon téléphone a sonné.

Azalée : Tu veux faire quelque chose d'illégal avec moi ce soir ?

Moi : T'es bourrée ?

Azalée : Mais non ! Je dois récupérer des affaires chez mon père.

Moi : J'suis chaud. Je prendrai Ormaz et Elyo avec moi.

Azalée : Tu peux prendre ma voiture mais tu n'as pas intérêt à te prendre un trottoir avec.

Moi : Au pire, j'suis habitué à payer des pneus.

J'ai regardé mes potes.

-J'ai un plan pour ce soir, dis-je, on va aider Aza à faire un truc.

Quelques heures plus tard, nous sommes descendus vers le petit garage d'Azalée. Ici, chaque appartement a une petite place attitrée. Elle a caché le double de ses clés et j'ai ouvert sa bagnole. J'ai démarré à toute allure vers l'adresse qu'elle m'a envoyé.

-Il se passe quelque chose avec Azalée ? me demanda Elyo.

-Non, t'es fou toi. C'est ma pote, maintenant.

-Bof, ricana-t-il, ça m'a l'air ambiguë tout ça.

J'ai soufflé tout en me concentrant sur la route. Nous sommes arrivés dans un quartier riche. Tous les halls d'immeuble sont luxueux. Certains ont des fontaines à l'intérieur tandis que d'autres ont des vigiles qui surveillent les allés et venues. J'ai reconnu Azalée, Lola et Jonas. Je me suis garé derrière eux et nous sommes sortis de la voiture.

-Qui veut m'accompagner en haut ? demanda Azalée.

-Ton père me fait trop flipper, dit Jonas, désolé.

-Je vais t'accompagner, rétorquai-je.

-Merci, sourit-elle. Je vous demande juste de nous attendre avec les deux coffres ouverts.

Lola s'est allumée une cigarette et en a passé une à Ormaz.

-Et c'est illégal d'aller chez ton père ? demanda Elyo.

-En théorie, non. Mais il ne veut plus que je m'approche de lui ou de Zola, ma sœur.

-En fait, on va chercher quoi ? lui demandai-je.

-Mes anciens tableaux.

Lola est adossée contre sa voiture et me paraît drôlement inquiète. Jonas regarde intensément les lumières d'un appartement. Ils vont presque réussir à me communiquer leur stress.

-Et vous allez faire quoi si ton père est chez lui ? dit Lola en expirant la fumée de sa cigarette.

-Il ne sera pas là, répondit Azalée fermement.

-Tu en es sûre ? rajouta Jonas.

-Il n'a jamais été à la maison pendant toute mon enfance. Je ne vois pas en quoi ça aurait changé.

J'aperçois de la tristesse dans ses yeux. J'ai remarqué quelque chose chez Aza. Lorsqu'elle contrariée, elle s'amuse à frotter ses vêtements contre ses bras.

-On y va ? proposai-je à Azalée.

Elle a pris ma main et nous sommes rentrés dans un hall. Un vigile nous a ouvert la porte et a reconnu Azalée puisqu'il l'a saluée. Elle a appuyé sur le bouton de l'ascenseur. Automatiquement, elle a appuyé sur le quatrième et dernier étage. Avant que la porte ne s'ouvre, elle m'a regardé.

-Merci d'avoir accepté, dit-elle en déposant un bisous sur ma joue.

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Fin du 14ème chapitre !
Bisous les loulous ❤️