Chapitre 37 : Pouvoir toujours compter sur toi

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*Azalée, deux semaines plus tard*
Le mois de janvier s'est installé accompagné de grande vague de froid. J'ai limite l'impression d'habiter au Canada tellement que l'air est glacial. Mathieu et moi avons échangé beaucoup de messages mais on ne s'est pas vu. C'est mieux d'une certaine manière. Il est en couple et je dois respecter ça.

J'ai secoué ma tête pour me concentrer sur le cours d'histoire de l'art que je suis en train de ficher. Quelqu'un a toqué à ma porte. Visiblement, l'univers ne veut pas que je travaille.

-Elie est à la maison, dit doucement Zola. On va regarder un film, tu veux venir avec nous ?

-Je dois bosser, répondis-je en souriant.

-Tu dois te reposer un peu. Depuis la reprise, tu n'as pas arrêté !

Elle n'a pas tort mais j'ai tellement de travail que j'ai l'impression d'être complètement immergée sous les devoirs.

-C'est bien parce que je vous aime bien.

Je me suis levée et je me suis installée dans mon salon.

-J'ai l'impression que je ne t'ai pas vu depuis trois semaines wesh, ricana Elie.

-Tu m'as vu hier, rigolai-je avec lui.

-Tu as des nouvelles de l'autre abruti de polak ?

J'ai froncé les sourcils.

-Non. Pourquoi ?

-J'sais pas. Ça fait une semaine qu'il ne répond pas aux messages. Même Ormaz wesh.

-Il s'est disputé hier avec Louise, dit Zola en posant un bol de popcorn. Elle est partie en furie et en gueulant dans les escaliers.

Ce ne sont pas mes histoires mais je me pose quand même beaucoup de questions.

-Ça m'inquiète un peu, avoua Elyo.

J'ai haussé les épaules.

-Ses histoires ne sont plus les miennes.

Mon téléphone a sonné et j'ai tiqué face au numéro inconnu qui s'affiche.

•Conversation téléphonique•
-Aza ? soupira Mathieu.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-J'ai besoin de toi genre vraiment besoin de toi.

-Pourquoi tu n'appelles pas Louise ou Ormaz ?

-T'es la seule personne dont j'connais le numéro par cœur.

-T'es où ?

-Commissariat de police, dans le 16ème. Celui qui est à côté d'un parc.

-J'arrive

•Fin•
Elie et Zola me regardent. Je me suis levée et j'ai pris mes clés.

-Tu disais ? demanda Elie avec un sourire provocateur.

-Ta gueule, ris-je.

*Mathieu*
Je suis en GAV. Il fait si froid que j'ai les dents qui claquent entre elles. Les flics m'ont arrêté et comme d'habitude, j'avais du shit sur moi. J'suis tombé sur un mec que je connaissais déjà et qui ne peut pas me blairer. Il m'a embarqué et il refuse de me laisser sortir. J'attends juste qu'Aza fasse son regard effrayant pour qu'ils me laissent tranquille. J'ai besoin d'elle.

La porte s'est ouverte et un gardien a ouvert la cellule.

-T'as de la chance d'avoir des amis hauts placés, marmonna-t-il.

Pendant mon arrestation, ils m'ont salement amoché. J'ai un œil au beurre noir. Quand Azalée m'a regardé, elle a mis sa main sur sa bouche. Elle s'est approchée et a pris mon visage délicatement entre ses mains.

-C'est eux qui t'ont fait ça ?

-C'est rien, t'inquiètes.

Elle s'est retournée vers la brigade qui nous dévisage. Elle a abordé son air terrifiant, celui qui me fait bander et peur en même temps. Quand elle le veut, elle arrive à être intimidante. On dirait une lionne, prête à te sauter dessus.

-Vous êtes vraiment minables.

-Tu penses nous faire peur ? ricana le chef. On craint juste ton père, pas sa fille à qui il ne parle plus.

Nerveusement, elle a rigolé.

-Parce que vous pensez que j'ai besoin de mon père pour vous faire virer ?

Elle a montré son téléphone.

-Vous voyez ça ? Avec un seul coup de fil, votre carrière complètement inutile prend fin. Alors, à votre place, je ferais attention à mes mots. Je peux me transformer en votre pire cauchemar.

Les bleus ont baissé les yeux. Elle fait souvent cet effet là sur les gens. On a l'impression qu'elle est intouchable.

-Bonne soirée, Messieurs.

Elle m'a pris le bras et on s'est retrouvé dehors. Son air énervé s'est échangé en un regard inquiet. Elle regarde ma blessure et se mords la lèvre.

-Tu veux en parler ?

-Pas vraiment, répondis-je en serrant les dents.

-Je vais te déposer chez toi alors.

-J'peux rester avec toi ce soir ?

Elle m'a adressé un sourire.

-Elie et Zola sont à la maison mais t'es la bienvenue.

-Je crois que....

-Que ce n'est pas une bonne idée parce que tu n'as pas parlé aux garçons depuis 1 semaine ?

-Ouais, dis-je en raclant ma gorge.

-Tu sais très bien qu'ils ne t'en veulent pas. Tu as toujours cette fâcheuse habitude.

-Laquelle ?

-D'éloigner les personnes quand tu as besoin d'aide.

Cette fois-ci, c'est moi qui baisse la tête. Dans le silence le plus complet, nous nous sommes dirigés vers sa voiture. Elle sait que j'aime conduire sa voiture, et sans même que je lui demande, elle monte en tant que passager. Cela me surprend autant que cela me fait plaisir. Une fois lancés sur le périph, j'accélère, la main accrochée à la cuisse d'Azalée.

-Je te jure que si tu te fais flasher, je te dénonce, rigola-t-elle.

Au lieu de lui répondre, je me concentre sur son rire. Elle plisse toujours les yeux quand elle rigole. De temps en temps, je regarde la route mais c'est son sourire qui me fascine le plus. Ce n'est pas nouveau, j'suis pas un mec romantique comme mon pote Ken. Aza fait ressortir ce côté étrange en moi dont j'ignorais même l'existence.

J'ai toujours comparé les meufs que je baisais ou avec qui je sortais. En haut de cette hiérarchie, il y avait Louise, la petite copine que mes parents adorent. Cependant, j'ai bien conscience qu'Azalée est plus importante que n'importe quelle fille. D'une part, au lit, c'est une putain de tigresse. D'une autre part, je sais très bien que c'est celle qui me correspond un maximum.

Même si il froid, Azalée a ouvert le toit ouvrant. Elle a les cheveux au vent et elle continue de rire. À ce moment précis, j'ai compris. J'ai compris que tout a changé depuis que je l'ai rencontrée.

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Fin du 37ème chapitre !
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