Chapitre 45 : Tu vas où comme ça ?

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*Mathieu, Mercredi*
J'ai passé ma journée à la salle de sport. J'ai boxé toute la matinée et Elyo m'a rejoint après. En arrivant chez moi, j'ai pris une bonne douche parce que je puais à mort la transpiration. J'ai enfilé mon jogging et j'ai descendu les marches. J'sais pas, j'ai envie de passer ma soirée avec Aza. Quand j'ai toqué chez elle, c'est Jonas qui m'a ouvert la porte.

-Salut Mathieu.

-Salut. Elle est où l'autre grognasse ?

Jonas a rigolé.

-Elle se prépare.

Automatiquement, j'ai froncé les sourcils.

-Préparer pour aller où ?

-Elle n'a pas voulu me dire, dit-il en haussant les épaules. Apparement, je n'approuverai pas.

-Et t'as pas forcé ?

-Tu crois que je fais quoi depuis 20 minutes ? rigola Jonas.

Ça ne me fait absolument pas rire. Depuis quand elle organise ses plans sans en parler à personne ? Et puis je connais tous ses potes. Bref, je trouve ça trop chelou.

-Apparement, Aladin est au courant.

-Quel bâtard, il m'en n'a même pas parlé.

Au final, Azalée a fini par sortir de sa chambre. Elle a fait les gros yeux quand elle m'a aperçu.

-Mathieu ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

-J'voulais passer la soirée avec toi. Mais vas-y, t'as d'autres plans en tête. Tu vas où comme ça ?

Elle est tout simplement magnifique. Elle porte la robe que je préfère. Elle est courte, blanche et moulante. Et elle sait très bien que j'adore cette robe, putain.

-Vous pouvez arrêter l'interrogatoire ? dit-elle en rigolant.

-J'rigole pas avec toi. Tu vas où ?

Mon ton est si autoritaire que Jonas me lance un regard.

-J'ai un rendez-vous.

Elle se fout de ma gueule ?

-Avec qui ? demanda Jonas à ma place.

-Luca.

-T'es sérieuse ? Tu revois ce connard ?

Qui est ce putain de Luca ?

-Un repas n'engage à rien Jonas !

À ce moment précis, je la hais. J'suis là pour elle dès qu'elle a un problème. C'est comme ça qu'elle me remercie ?

-Tu fais pitié, m'énervai-je.

-Et pourquoi ça ?

-Tu sais quoi ? Si tu veux jouer à la pute et traîner dans tout Paris, c'est pas mon problème. Juste tu m'oublies.

-Pourquoi tu réagis comme ça ? dit-elle en commençant à hausser le ton.

-Tu me dis que t'es tombée amoureuse de oim et après tu vas en date avec le premier abruti venu ? Tu vois pas où est le problème ?

Jonas se racle la gorge mais je ne le calcule pas.

-Je t'ai dit que j'étais amoureuse de toi, certes. Aux dernières nouvelles, tu n'as rien répondu. Tu es plutôt mal placé pour parler de ça.

Je me suis allumé une cigarette, en sachant pertinemment qu'elle déteste que je fume dans son appartement.

-Tu viendras pas pleurer quand il t'aura tej.

-Pour l'instant, c'est toi qui m'as fait le plus de mal.

Elle comme moi, on se dévisage. Je crois qu'elle est autant énervée que moi.

-Passe un bon rendez-vous, dis-je en ricanant. Si tu veux le garder, évite de le mettre tout de suite dans ton lit. On n'aime pas trop les filles faciles.

Elle m'a donné une énorme claque.

-T'es ridicule, Pruski.

*Azalée*
J'ai claqué ma porte et j'ai dévalé mes marches. La réaction de Mathieu m'a énervé. Il est culotté. Il s'est mis en couple avec son ex alors qu'on se tournait autour. En revanche, quand j'essaie d'avancer, il me tape une grosse crise de jalousie. C'est incohérent. S'il avait des sentiments pour moi, il me l'aurait déjà dit. Et depuis longtemps même.

-C'est pour moi que tu t'es fait belle comme ça ?

-Je crois, rigolai-je.

-Tu veux que je te prête mon écharpe ? Je n'ai pas envie que tu attrapes froid en ce début de mois de février.

-Ça va aller, souris-je, ne t'inquiètes pas.

Luca a démarré la voiture et a pris la direction des Champs. Pendant la trajet, nous avons parlé de nos vies respectives. Ce genre de conversation est une nouveauté avec Luca. En l'espace de quelques mois, je trouve qu'il a pris énormément de maturité. Il a donné sa voiture au voiturier et nous sommes rentrés dans le restaurant.

-Comment vont Zola et Noa ?

-Beaucoup mieux. On s'est tous éloignés d'André. Au final, je crois que c'est la meilleure chose qu'on pouvait faire.

Luca a souris.

-Ça fait longtemps que je n'ai pas vu tes parents, avouai-je.

-Ils vont bien. Ils veulent que je récupère l'entreprise familiale. Je sais que j'ai l'étoffe pour mais j'aime bien ma carrière dans la banque. Je suis important.

Par contre, il a toujours cette once d'arrogance qui m'a toujours agacée. Par la suite, le serveur a pris notre commande et nos plats sont arrivés une dizaine de minutes plus tard. En me regardant manger, Luca a rigolé.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu manges. Ce n'était pas le cas la dernière fois qu'on s'est vu. Je suis heureux que tu ailles mieux.

Plus je parle à Luca, plus je découvre qu'il a des traits de caractère dont j'ignorais l'existence même. Je crois qu'il a réellement changé. Mon téléphone a sonné.

Lola : Comment ça tu revois l'autre connard ??

Moi : Il a l'air d'avoir changé, Lola.

Lola : Fais attention à toi. Ça ne sent pas bon ton histoire.

J'ai levé les yeux au ciel puis j'ai éteint complètement mon téléphone.

-Comment se passe ta vie calme d'étudiante ?

-Je ne suis pas sûre qu'on puisse qualifier ma vie de calme, ris-je nerveusement.

-Ah bon ?

-Un jour, je te raconterai tout ça mais pas ce soir. Ce soir, j'ai justement besoin d'avoir une vie calme.

-Ça veut dire que tu veux qu'on se revoit, ça ! dit-il en rigolant.

Je lui ai souris.

-Je prends ton sourire pour un oui.

Le reste du rendez-vous s'est plutôt bien passé. Pendant un instant, j'avais l'impression d'être sur un petit nuage. Pas besoin de parler de Benji, de Mathieu ou des autres problèmes que j'ai pu accumulés. Ça fait du bien de sentir comme une fille normale, comme une fille de 20 ans. Je pense que j'avais presque oublié ce ressentiment.

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Fin du 45ème chapitre !
Je vous prépare pleins de rebondissements, trop pressée de vous faire tout découvrir haha!
Bisous ❤️

Deux mondes opposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant