Chapitre 12 : La porte claquée

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*Azalée, 1 semaine plus tard*
Je suis enfin en week-end après une semaine assez éprouvante. Lola a enfin dit à ses parents qu'elle voulait faire de l'histoire. Bon, ils ont été très durs avec elle. Mais je crois qu'ils vont finir par accepter. Enfin, ils n'ont pas réellement le choix. Épuisée, j'ai pris une douche brûlante pour réveiller mes muscles endormis par le froid qui s'est abattu sur Paris. J'ai enfilé un jogging avec un sweat et je me suis jetée sur mon canapé.

Je me suis rapprochée des amis de Mathieu. Bon, Elie et Antoine, c'est-à-dire Flav, sont toujours un peu réticents à mon égard. Mais je pense qu'ils vont finir par m'apprécier. Et puis si cela ne change pas, je m'en fiche. Je ne cours pas après l'amour des gens. J'ai entendu quelqu'un toqué à ma porte. J'ai regardé mon horloge. 22h00. Qui peut bien toquer chez moi à cette heure ? J'ai ouvert la porte et je me suis retrouvée face à Mathieu.

-Salut, dis-je en lui faisant la bise. Tu as besoin de quelque chose ?

-C'est un peu délicat.

Je l'ai fait rentré chez moi.

-Tu veux boire quelque chose pendant que tu m'expliques tes galères ?

-J'veux bien un verre d'eau.

Je suis partie à la cuisine et je lui ai donné son verre.

-Ma porte a claqué alors que j'étais dehors. Mon téléphone n'a plus de batterie et je ne peux pas appeler mes potes, ni même un serrurier. Et puis à cette heure-là, ils ne bossent plus.

-Oui, tu peux dormir ici.

-Je voulais plutôt te demander d'appeler avec ton téléphone, sourit-t-il. Mais j'peux pas refuser cette offre.

Oh...Mon impulsivité me mènera à ma perte un jour.

-J'ai faim, dit Mathieu, j'peux faire à manger.

-On a un accord alors, ris-je.

Mathieu a commencé à faire chauffer de l'eau tandis que je suis assise sur le sofa. Sans me demander, il a mis de la musique.

« Son père la rince en permanence et gagne huit fois ta paie,
Pour elle, faire la fête, c'est primordial.
Before, after, c'est primordial.
Avec ses copines, c'est primordial.
Quinze euros l'cocktail, c'est le prix normal. »

Intriguée, je l'ai regardé. Il grimace puisqu'il s'est brûlé le doigt. J'ai décroché un sourire.

-Tu as besoin d'aide ? demandai-je.

-Pour faire des pâtes, ricana Mathieu, je crois que je peux me débrouiller.

Quelques minutes plus tard, il m'a donné mon assiette. J'ai mis un vieux film de Steven Spielberg. J'ai pris une première bouchée. Mon rapport avec la nourriture se détériore un peu plus chaque jour. Même si j'ai perdu tous mes kilos en trop, je me vois toujours comme avant. C'est bizarre comme sensation. Je sens que mes côtes ressortent de plus en plus mais cela n'est jamais assez.

-C'est si mauvais que ça ? dit-il sur un ton moqueur.

-Non, c'est très bon. Je n'ai juste pas très faim.

Il a froncé les sourcils en me regardant. De temps en temps, il regarde mon téléphone. Il a l'air un peu stressé.

-Tu arrives à me communiquer ton stress, rigolai-je.

-Désolé, répondit-il en me redonnant mon téléphone. J'suis en train de préparer mon nouvel album et du coup, j'suis sous tension.

-Je comprends.

Par la suite, je me suis concentrée sur le film. J'ai ressenti les premiers effets de ma semaine éprouvante. J'ai commencé à bailler et mes paupières sont devenues trop lourdes.

*Mathieu*
Azalée s'est endormie. Elle m'a mis devant un film assez déprimant. Je l'avais déjà regardé quand j'étais petit. Je crois qu'il s'appelle la liste de Schindler. Est-ce qu'elle sait que je suis polonais ? Parce qu'elle m'a fait regardé un film sur les camps de concentration...

Soudainement, elle a posé sa tête contre mon épaule. Ainsi, j'ai éteint la télé et j'ai fait la vaisselle. J'ai éteint les lumières et je l'ai portée jusqu'à sa chambre. Après l'avoir posée dans son lit, je me suis dirigé vers la porte pour dormir vers la chambre d'ami.

-Tu peux dormir ici, fit-elle d'une petit voix.

Faut pas le dire deux fois. J'ai enlevé mon t-shirt et mon jogging et je me suis mis à côté d'elle. Ses draps ont la même odeur qu'elle, un mélange de monoï et de fleurs de tiaré. Après sa proposition, elle s'est toute de suite rendormie. Elle s'est légèrement tournée et a mis sa main glaciale sur mon torse. Je sens sa respiration contre ma peau. Comment je vais faire pour me contenir auprès d'elle ? Elle va me rendre dingue. Mon téléphone a sonné et je l'ai pris dans mes mains.

Adrianna : Ça te dit de venir chez moi ?

J'ai enlevé la main d'Aza. J'ai remis mon jogging et j'ai ouvert la porte. Je suis prêt à rejoindre Adrianna mais j'ai tourné mon regard vers Azalée. Elle a l'air si calme quand elle dort. J'ai répondu à Adrianna.

Moi : J'peux pas, je suis occupé.

•Éclipse de la nuit•
Un klaxon d'une voiture m'a réveillé. Je me retourne et je tombe sur les deux yeux noisettes d'Azalée qui me regardent.

-Bien dormi le polak ?

-Ton lit est grave confortable, répondis-je en m'étirant.

-Je n'ai jamais dormi avec quelqu'un qui bouge autant.

J'ai ricané en craquant mes doigts.

-T'es réveillée depuis longtemps ?

-Oui, souffla-t-elle. Je ne dors pas très bien en ce moment.

-Tu as fait quoi en attendant ?

Elle s'est levée et j'ai remarqué qu'elle a enlevé son jogging. Elle m'a tendu un papier à moitié. Elle m'a dessiné alors que je dormais. Elle a un réel talent sans déconner. J'ai jamais vu quelqu'un qui dessine aussi bien.

-T'as déjà songé à faire une expo wesh ?

-Je n'ai pas assez de talents, voyons.

-Tu racontes de la merde, rigolai-je. T'es douée en photographie ?

-Je me débrouille.

-Ça te dit de faire la pochette de mon album ?

Son visage s'est illuminé et elle m'a souri.

-Grave ! dit-elle avec une voix enjouée. Mais je suis très occupée avec les cours

-On verra bien alors.

-Tu devrais appeler ton serrurier.

J'ai acquiescé et j'ai composé le numéro sur mon téléphone. J'ai attendu quelques minutes et l'homme est arrivé. J'ai dit au revoir à Azalée. Elle m'a embrassé la joue.

-À la prochaine.

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Fin du 12ème chapitre !
Le premier officiel rapprochement, hihi ;)
J'espère que cela vous plaît ! Bisous !

Deux mondes opposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant