Chapitre 31 : Un Noël en famille (1)

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*Azalée*
Mon grand-père et Zola ont été surpris de me voir sur le canapé. Ils étaient heureux de savoir que je revenais définitivement à la maison. J'ai remercié fortement mon grand-père d'avoir été là. La première semaine était compliquée puisque Zola était assez froide et distante. Au final, tout s'est arrangé. Depuis la mort de ma mère, je vais passer un vrai Noël. Je ne verrais pas mon père et je pense que c'est le plus beau cadeau possible.

-Vous avez fait un sapin de Noël, remarquai-je. Trop bien.

-Papy a insisté, répondit Zola. Je cite : un Noël sans sapin, c'est pas un véritable Noël.

-Et j'ai raison, rétorqua Edmond en buvant son café.

Depuis ce matin, mon grand-père est au fourneau. Il ne l'a pas dit mais je crois qu'il est excité à l'idée de fêter le réveillon de Noël avec Noa, Maeva, Zola et moi.

-Tu es au courant qu'il est 17h et qu'ils arrivent à 19h ? dit Zola en ricanant.

-Justement, je suis déjà en retard !

J'ai levé les yeux au ciel tout en souriant. Mon téléphone a sonné.

Benji : Tu as eu le culot de partir sans me dire au revoir !

Moi : Tu vas chez tes parents pour Noël ?

Benji : Ils ne veulent pas que je vienne. Apparemment, un fils malade est trop tabou dans la famille.

Moi : Viens chez moi !

Benji : Je ne vais pas déranger ?

Moi : Non ! Ramène-toi.

J'ai verrouillé mon téléphone.

-On peut rajouter un couvert ? demandai-je.

-Pour qui ? dit Zola.

-Benji, un ami. Il est seul.

Mon grand-père a accepté tandis que Zola me lance un regard subjectif. Je l'ai ignorée et je l'ai entendue rigoler. Par la suite, je suis partie me préparer. Après avoir pris une douche avec de la musique, je me suis maquillée. J'ai enfilé une robe longue et noire dévoilant joliment ma poitrine. Je me sens belle. Je me sens femme.

*Mathieu*
Je suis seul pour les fêtes. Louise est partie chez ses darons mais ils ont refusé que je vienne. En même temps, ils m'ont toujours détesté. Selon eux, j'étais qu'une racaille, bon qu'à vendre de la drogue. Ma grand-mère m'a demandé de venir avec elle chez ma mère. Mais j'ai gentiment décliné. On finit toujours par se disputer. Les gars vont passer vers 00h00.

En attendant, je suis seul. Mon appartement reflète cette solitude si fort que j'ai l'impression d'être l'unique personne dans Paris. Je me sens oppressé. Oppressé par l'odeur de bouffe, les rires que j'arrive entendre et les musiques ridicules de Noël. Putain, je hais les fêtes.

Quelqu'un a toqué à ma porte.

-Tu veux quoi ? demandai-je, excédé.

-Je suis bien chez Aza ? fit l'homme en face de moi.

Cet homme est assez fin et a l'air creuvé. J'ai grimacé lorsqu'il a prononcé le prénom de ma voisine. C'est qui ce mec ?

-Tu vois bien qu'elle n'est pas là, m'énervai-je.

-Calme toi frère.

J'allais répondre mais j'ai entendu le bruit de talons dans les escaliers.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? dit-elle.

-Je cherchais ton appartement, rigola l'homme.

Elle a enlacé. Je serre les poings. J'ai cru que j'allais le frapper, surtout quand elle lui a embrassé la joue.

-Tu peux descendre. Je te rejoins dans deux minutes.

Il s'est exécuté. Elle se tient devant moi, les bras croisés. Elle est splendide. Je lui enlèverai bien sa robe mais je ne peux la faire replonger dans ce cercle vicieux.

-T'es tout seul ?

-Ouais, répondis-je froidement.

-Où est Louise ?

-Chez ses darons.

Elle a soupiré puis m'a regardé.

-Tu peux venir avec nous.

-Tu voulais pas qu'on s'éloigne ?

Elle s'est rapprochée de moi et elle a pris mes deux mains dans les siennes.

-Je sais très bien ce que j'ai dit. Mais je ne vais pas te laisser tout seul le jour de Noël.

-Je n'ai pas besoin de ton aide.

-Je sais.

Mon téléphone a sonné et j'y ai jeté un coup d'œil. Ma mère m'a envoyé un message.

Maman : Nous passons une belle soirée. J'espère que c'est de même pour toi. Tu me manques. Bisous.

Instinctivement, j'ai serré la mâchoire. J'aime ma mère mais j'ai beaucoup de rancoeur envers elle. Ou envers moi, je ne sais pas. Je crois que je ressens juste beaucoup trop de rancœurs.

-Personne ne va me poser des questions si je viens ? demandai-je.

-Personne, affirma-t-elle. Je m'en assurerai.

Avant de descendre, elle m'a pris dans ses bras. Elle m'a serré très fort. J'ai enroulé mes bras autour de sa taille. Elle s'est approchée sa bouche de mon oreille.

-Les garçons m'ont affirmée que tu allais bien, murmura Aza. J'ai bien l'impression qu'ils ont raconté n'importe quoi. Ça n'a pas l'air d'aller.

Je ne sais pas comment elle fait pour deviner mes émotions. Nous avons descendu les quelques marches et elle a ouvert sa porte. L'homme de toute à l'heure me dévisage tandis que Zola me sourit de toutes ses dents. Noa est venu me saluer en faisant mine de rien.

-Bonsoir Mathieu ! dit Edmond. Je suis content que tu sois là.

-J'ai raté quelque chose ? demanda Azalée en rigolant.

-De tous tes amis, c'est bien mon préféré. Pendant que tu étais à l'hôpital, il m'a emmené à chaque fois que j'avais un truc important à faire, m'aidait à monter les courses et emmenait Zola à son lycée tous les matins. Quand il est parti en vacance, il a même demandé à tes autres amis de venir aider !

Ça, il n'était pas obligé de lui dire. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait tout ça. Sans doute parce que j'ai remarqué je ne pouvais pas aider Azalée. Je crois que je devais me sentir utile pour elle indirectement. Elle a déposé un bisous sur ma joue.

-T'es génial. Merci.

Nous nous sommes installés à table alors que Zola nous raconte qu'elle s'est embrouillée avec son auto-école. Noa et sa copine rigolent face à son anecdote. L'ami d'Aza aide Edmond à amener les plats. Aza se moque de mes cheveux. Je pense que je me sens bien, genre vraiment bien. Au fond de moi, je sais que la présence de ma voisine y est pour quelque chose.

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Fin du 31ème chapitre !
Bisous ❤️

Deux mondes opposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant